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Panel - Eau et paix : 500 milliards pour prévenir les conflits
Publié le jeudi 7 avril 2016  |  Le Quotidien
Ouverture
© Primature par A. SECK
Ouverture du panel mondial de Haut niveau sur l`eau et la paix
Dakar, le 05 avril 2016 - Le premier ministre a présidé la cérémonie d`ouverture du panel mondial de Haut niveau sur l`eau et la paix. Il s`est ouvert ce matin à Dakar.




Plus de 70 conflits dans le monde ont un rapport avec l’eau. Cette ressource qui tend à se raréfier et dont les prélèvements vont doubler d’ici 2050 était hier au centre d’un panel de haut niveau. Les experts réunis à Dakar préconisent la mise en place d’un fonds bleu doté d’un milliard de dollars, environ 500 milliards de francs Cfa.

D’ici 2050, les prélèvements d’eau vont augmenter de 50%, selon les Nations unies. Une situation qui va accentuer la raréfaction de la ressource déjà affectée par le changement climatique. Cette situation porteuse de germes de conflit inquiète le monde. Notamment le panel mondial sur l’eau et la paix. Le panel qui se réunit pour la première fois en terre africaine a choisi de réfléchir sur ces questions, mais surtout de «proposer des recommandations concrètes susceptibles d’être mises en œuvre pour résoudre les problèmes autour de cette ressource», indique M. Danilo Turk, président du panel dont le thème est «Eau et paix». Le Dr Adrien Coly de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) explique que le lien entre eau et paix est établi parce que l’eau est source de convergence. «Mais l’eau peut aussi être source de discorde. Et de plus en plus, c’est cela que l’on observe au niveau mondial et africain surtout du fait de la raréfaction de la ressource et du changement climatique que l’on observe.» D’après le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, le Sénégal est d’autant plus sensible à la question qu’il a décidé d’introduire cette thématique dans l’agenda du Conseil de sécurité des Nations unies auquel il appartient. «Il est impérieux d’entreprendre une initiative politique de haut niveau pour une plus grande prise de conscience de la corrélation entre l’eau et la paix. Et c’est le sens qu’il convient de donner à la décision du Prési­dent Macky Sall d’introduire dans l’agenda du Conseil de sécurité des Nations unies la problématique eau, paix et sécurité au cours du mandat de notre pays», annonce M. Dionne.

70 foyers de tension dans le monde dont l’origine est liée à l’eau
L’accès à l’eau est devenu un enjeu économique et stratégique mondial de premier ordre, selon le Premier ministre sénégalais. Les conflits liés à l’eau sont légion et les derniers chiffres font état de plus de 70 foyers de tension dans le monde dont l’origine est liée à l’eau. Et 150 à 200 millions de personnes devront migrer en raison de pénuries d’eau d’ici 2050. «Il s’y ajoute que les ressources en eau et les infrastructures sont particulièrement ciblées et souvent utilisées comme une arme de guerre lors des conflits armés et terroristes», précise le Premier ministre. En effet, explique Danilo Turk, l’Etat islamique est un exemple patent de l’utilisation de l’eau comme vecteur de conflits. A preuve, Daesh a pris le contrôle d’équipements et de barrages, ce qui lui permet d’exer­cer un chantage sur des milliers de personnes dans les régions qu’il contrôle. Face à toutes ces situations, le Dr Sundeep Waslekar, président de Strategic foresight group, propose la mise en place d’un fonds bleu doté dans un premier temps d’environ un milliard de dollars, soit près de 500 mil­liards de francs Cfa. «Il faut créer des atouts autour de l’eau pour permettre des usages multiples comme l’irrigation ou l’hydroélectricité», dit-il. «Aujour­d’hui, les investissements tournent autour des infrastructures et il n’y a pas beaucoup de financements sur l’eau comme vecteur de paix. Il est donc question de mettre en place un fonds à l’image du fonds vert et qui va se consacrer, à travers les Etats qui partagent leurs ressources en eau, à étudier les possibilités qui permettent de générer une dynamique qui permettra de développer la paix», souligne le ministre sénégalais de l’Hydrau­lique, Man­sour Faye. Pour le Dr Waslekar, l’absence d’organes de gestion de bassins est une des causes de la récurrence des problèmes. Ainsi, sur les 263 fleuves ou bassins partagés dans le monde, moins d’un quart, soit quelque 200 sont gérés par des institutions. «Ce n’est pas le déficit qui crée les conflits, mais plutôt le déficit de la sagesse politique et de la confiance», estime le Dr Was­lekar. Le panel mondial sur l’eau et la paix a été créé en novembre 2015 à l’initiative de la Suisse et d’autres pays dont le Sénégal afin de proposer une architecture mondiale et des recommandations pour utiliser l’eau en tant qu’outil de paix.
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