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300 milliards investis dans le Supérieur : Le Saes dément Mary Teuw
Publié le mardi 5 avril 2016  |  Le Quotidien
Ucad:
© aDakar.com par MBN
Ucad: Le SAES et les étudiants ont participé à une procession silencieuse à la mémoire de Bassirou Faye
Dakar, le 21 Août 2014- Une semaine après la mort de l`étudiant Bassirou Faye à l`université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Syndicat Autonome de l`Enseignement Supérieur (SAES) a organisé une procession silencieuse à la mémoire du défunt étudiant. Ce Rassemblement a été l`occasion pour étudiants professeurs et syndicalistes de plaider pour une Université sans violence.




Il a fallu au Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) 48h pour préparer la réponse à servir à l’opinion suite à la sortie de leur ministre de tutelle. Celle-ci a été à la hauteur de l’attaque : les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye ont battu en brèche toutes les allégations du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Accusant ce dernier de faire dans l’intimidation, la menace et le chantage, ils soutiennent que ce n’est pas cela qui les fera reculer dans leur lutte.

La riposte du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a été à la hauteur de «l’affront» subi. Loin des conférences de presse habituelles où
on se limitait à des échanges avec le secrétaire général national, hier toutes les autres universités du pays ont été représentées. Le Saes s’est donc prêté à une rencontre technique pour «démonter» pièce par pièce les allégations de leur ministre de tutelle. Le secrétaire général du Saes, Seydi Ababacar
Ndiaye, et ses camarades ont voulu démontrer que les allégations du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche étaient fausses. S’agissant des 300 milliards de F Cfa que Mary Teuw Niane a soutenus «comme étant le coût des revendications du Saes», dans sa réplique, Yancoba Seydi avance que «ces 300 milliards sont à 300 milliards années lumière sur la vérité». D’après le coordonnateur du Saes à Dakar, «ce que le gouvernement a fait par le canal du ministre de tutelle c’est de reprendre le Programme de développement de l’enseignement supérieur et de la recherche». «Il a préparé des maquettes qui résument ce programme, il n’y a pas meilleur que lui en matière de maquette. C’est le coût de ces projets qui, en projection, s’élève à
300 milliards», a-t-il fait savoir. Tout comme ses autres camarades, M. Seydi estime que c’est grave quand «un gouvernement ose falsifier la vérité à ce point pour mettre en mal un syndicat avec la population et les étudiants». Le Saes qui dénonce ainsi l’attitude du gouvernement «invite les corps de contrôle de l’Etat à procéder à l’audit de ces milliards». «Il faut tout de suite prendre les devants parce que cet argent peut ne pas laisser de trace parce qu’on finira de dire que ce sont les revendications du Saes. Les corps de contrôle doivent se saisir de cette question», a-t-il appelé.
Les corps de contrôle appelés à se saisir de la question des 300 milliards S’agissant de la loi sur la réforme des titres dont l’application, si on en croit Mary Teuw Niane, dépendra de l’attitude qui sera adoptée par les enseignants, le Saes refuse de céder au «chantage». Selon Amsata Ndiaye, secrétaire général
adjoint, ils ne comptent pas dévoiler leur stratégie pour faire face à ce chantage du ministre, mais «le Saes a ses méthodes et les moyens de faire appliquer cette loi».
«Nous ne nous engagerons pas à signer une quelconque décharge pour rattraper le temps perdu par les grèves. Nous sommes en grève de façon légale et légitime. A chaque fois que le Saes est en grève à la fin sans rien demander en contrepartie, nous avons toujours mis l’intérêt des étudiants en
avant pour rattraper les choses.
Nous ne signerons rien pour que la loi soit appliquée parce qu’elle a été votée et promulguée. Elle n’a qu’à être appliquée pour l’intérêt de l’enseignement supérieur public », a-t-il déclaré. Abondant dans le même sens, Seydi Ababacar Ndiaye soutient que «c’est grave qu’un ministre
puisse dire qu’une loi a été votée et promulguée, mais ne sera appliquée que si…». Il s’interroge même sur la gravité de cette attitude comparée à la copie de la loi que le Saes avait brûlée parce que la jugeant mauvaise pour l’avenir des universités publiques. Lors de cette rencontre, les syndicalistes
ont rappelé le long processus qui a été suivi pour que cette loi portant sur la réforme des titres soit adoptée puis promulguée. «Ce texte de
loi consensuelle a suivi toutes les étapes qu’il fallait pour son adoption par toutes les instances de décision. Le chef de l’Etat avait reconnu que les enseignants étaient en train de vivre une injustice avec la loi qui leur était appliquée. Le résultat aujourd’hui, c’est que le ministre est en train de s’adonner à un jeu de chantage pour que les enseignants et le Saes s’engagent pour que cette loi leur soit appliquée en mettant en avant les incidences financières qui accompagnent cette loi et qui ne nous intéressent pas», a dénoncé le secrétaire adjoint du Saes.
«Comment un décret peut être au-dessus d’une loi ?» Quid de la question du droit au logement qui a fait l’objet d’une plainte de la part du Saes ?
Concernant ce point, le chargé des revendications souligne que «l’Etat est en train de violer la loi 81-59 en ses articles 20 et 49».
D’après Moustapha Sall, cette loi dit dans son article 20 que «les personnels enseignants doivent résider dans l’agglomération de leur lieu d’activité et pas à plus de 7km de leur lieu de travail, et l’article 49 dit que les enseignants du supérieur ont droit à un logement administratif ou conventionné à la limite des places disponibles ; que s’ils ne sont pas logés, une indemnité leur est octroyée et elle est fixée par décret». Seulement, le problème qui se pose c’est que le décret 2014-769 fixant les conditions d’attribution et d’occupation des logements administratifs enlève aux enseignants du supérieur ce droit. «Ce décret dit à son article 14 que les dispositions du présent décret s’appliquent à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat à l’exception des personnels
des universités», a-t-il précisé.
D’ailleurs, c’est ce qui pousse les syndicalistes à se poser la question de savoir : «Depuis quand un décret peut être au-dessus d’une loi ?» Selon Moustapha Sall, c’est ce décret qui a été attaqué au niveau de la justice pour avoir l’arbitrage des juges. Sur l’ensemble de ces questions, le Saes compte
aller jusqu’au bout. Pour Seydi Ababacar Ndiaye et ses camarades, ce n’est pas le discours «guerrier» d’un ministre qui les fera reculer.
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