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Marché - Gestion des forages ruraux : L’Ofor classe Comet Afrique sans suite
Publié le jeudi 31 mars 2016  |  Le Quotidien
Lansana
© aDakar.com par DF
Lansana Gagny Sakho, le directeur général de l`Office des forages ruraux (OFOR)




Dans le cadre de la gestion par affermage des Systèmes de production d’eau potable (Spep) en milieu rural, l’Ofor avait lancé un appel d’offres international. Après des recours introduits par Comet Afrique télécom en ce qui concerne les régions de Kaolack et Kaffrine, l’Armp a annulé à deux reprises le marché. Finalement, l’Ofor a décidé de classer l’appel d’offres sans suite.

Le 28 novembre 2013, le ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement, à travers l’O­f­fice des forages ruraux (Ofor), lançait un appel d’offres pour la passation de contrats de délégations portant sur la gestion par affermage des Systèmes de production d’eau potable (Spep) en milieu rural. Le projet concerne les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine. Après les différentes étapes de la procédure, l’Avis d’adjudication provisoire est publié le 6 juillet-2015. Et l’Ofor, qui a reçu six offres (Groupement Comet Afrique télécom, Sde, Groupement aquatech, Groupement Rimon/Equip plus, Gthe et Svtp-Gc), a attribué les marchés de Diourbel, Kao­lack, Thiès et Kaffrine et déclaré sans suite le lot réservé à la région de Fatick. Pourtant, les offres de Comet Afrique, qui avait soumissionné pour les régions de Kaffrine et Kaolack, sont nettement avantageuses pour «les populations rurales» : elle proposait le Prix exploitant (Pe) à 150 F/m3 et 167F/m3. Alors que les autres soumissionnaires proposaient des prix nettement plus chers.
Pris de «court» par le rejet de son dossier, le Groupement Comet Afrique saisit le 6 juillet 2015, le directeur général de l’Ofor pour savoir les motifs qui «ont été à l’origine du rejet de notre offre n’ayant pas reçu de notification écrite». Dans sa réponse au recours gracieux, l’Ofor soutient que le prix exploitant ne semble pas en relation avec le niveau d’activités et les besoins d’investissements exprimés dans le plan d’affaires. Il avance, en outre, que le plan de trésorerie montre que le Pe ne peut nullement permettre de générer des revenus pouvant couvrir toutes les charges d’exploitation mais aussi le paiement de dividendes aux actionnaires. Selon cette structure, cela mettrait en péril la viabilité du projet, la soutenabilité du service de la dette et la continuité du service public de l’eau dans les régions de Kaffrine et Kaolack.
Ces arguments ne convainquent pas l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) qui a été saisie d’un recours par Comet Afrique le 10 juillet 2015. D’après le patron de cette structure, Mayacine Ndiaye, les motifs évoqués par l’Ofor «nous a convaincus de la nature infondée des arguments qui ont été opposés». «Nous considérons que notre offre, qui est la plus innovante et la plus aboutie techniquement, a été délibérément écartée alors qu’elle est, et de très loin, la meilleure financièrement. En plus, notre offre est certainement la plus économiquement et socialement avantageuse pour les populations de ces régions», explique la structure.

L’Armp désavoue l’Ofor
Et l’Armp jugea recevable le recours et ordonna l’annulation de l’attribution provisoire et la reprise de l’évaluation du marché. Le ministère de l’Hy­drau­lique attribue les marchés de Diourbel et Thiès au Groupe­ment aquatech (Pe : 229 F et 239 F/M3), Kaolack à la Sde (Pe : 270 F). Il déclare infructueux les lots de Fatick et Kaffrine. Ecarté une deuxième fois, Comet Afrique introduit un autre recours gracieux au niveau de l’Ofor pour demander les motifs du rejet «de nos offres» pour les régions de Kaolack et Kaffrine. En réponse, l‘Ofor justifie son rejet, entre autres, par l’établissement d’une offre financière sur un investissement inéligible «à ce stade de la procédure», le non-respect des dispositions de l’article 19 du cahier des charges. Alors que Comet Afrique proposait l’utilisation du solaire comme principale source d’énergie. Saisie une deuxième fois, l’Armp ordonne le 7 décembre 2015, la suspension des lots qui concernent les régions de Kaffrine et Kaolack après avoir reconnu que le requérant a satisfait à l’obligation de consignation. Après plusieurs mois de «louvoiements», Comet Afrique envoie une correspondance au secrétaire d’Etat à l’Hydraulique rurale pour dénoncer les prétextes «utilisés» pour l’écarter de la procédure. Alors qu’il proposait la création d’un centre sous-régional de formation et de maintenance d’équipement d’exhaure, la mise à l’étude d’un mécanisme de financement pour le remplacement de 1 500 motopompes à motricité humaine et leur installation à titre gracieux et l’érection d’une unité de dessalement de l’eau de mer à Fatick avec une capacité de 100 m3/j.
Soupçonnant que l’Autorité contractante «aurait négocié et signé avec un de nos concurrents», Comet Afrique a une nouvelle fois envoyé une lettre au directeur général de l’Armp avant de saisir l’Ofor pour s’enquérir de «la situation de l’appel d’offres». Mais, le 23 mars dernier, l’Ofor a décidé de classer sans suite, la procédure d’adjudication qui concerne les régions de Kaffrine et Kaolack. Et Comet Afrique a une nouvelle fois introduit un recours gracieux auprès de cette structure. «Nous sommes prêts à toutes les éventualités parce qu’il nous apparaît très clairement que le Dg de l’Ofor cherche, par tous les moyens, à éliminer notre Grou­pe­­ment de la gestion des Spep», indique-t-on au Comet Afrique.
Joint par téléphone, le directeur général de l’Ofor, Lansana Gagny Sakho, préfère ne «pas se prononcer sur la question pour le moment».
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