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Élisabeth Littlefield (Pdg de OPIC): ‘’Les investisseurs suivent de très près le score du Sénégal dans le Doing business’’
Publié le mardi 29 mars 2016  |  Enquête Plus
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© Primature par A. SECK
La présidente et directrice exécutive de l`OPIC reçue par le Premier ministre
Dakar, le 25 mars 2016 - La présidente et directrice exécutive de la La Société américaine de promotion des investissements privés à l’étranger (Overseas Private Investment Corporation, OPIC) a été reçue par le Premier ministre en compagnie des membres du gouvernement. Photo: Elizabeth Littlefield, présidente et directrice exécutive de l`OPIC




La Présidente directrice générale (PDG) de la Société de promotion des investissements privés à l’étranger (OPIC), une institution de financement de développement du Gouvernement des Etats-Unis est depuis avant hier, mercredi, à Dakar. Élisabeth Littlefield qui est passée par Abidjan avant d’arriver au Sénégal est venue pour rencontrer les autorités étatiques. Dans cet entretien qu’elle a accordé à EnQuête, Mme Littlefield revient sur les missions de son Agence qui veut doubler ces investissements en Afrique francophone avec l’ouverture du bureau d’Abidjan. Et invite le Sénégal à mener les réformes nécessaires afin d’attirer les investisseurs.



Vous êtes à Dakar depuis hier (avant-hier), quel est l’objet de votre visite au Sénégal ?

L’objet de notre visite c’est d’attirer l’investissement vers le Sénégal. Aujourd’hui, nous sommes là pour deux raisons principales. Premièrement nous amenons des investisseurs de premier rang aux Etats-Unis. Des investisseurs qui ont des projets dans les secteurs prioritaires pour le Sénégal tels que l’infrastructure, l’agriculture, l’énergie et le tourisme.

En quoi consistent les missions de l’OPIC ?

Mon agence OPIC est mandatée de s’occuper, de catalyser et de distribuer l’investissement international en Afrique, en Asie, au Moyen orient et en Amérique Latine. Nous travaillons dans plus de cent pays partout dans le monde. Nous avons un portefeuille d’à peu près 2 milliards de dollars. Nous faisons des prêts, accompagnons les acteurs privés qui investissent. On cible des investisseurs clés pour les Economies de ces pays dans des secteurs tels que l’infrastructure, l’énergie, le tourisme, l’agriculture. Nous avons fait très peu en Afrique de l’Ouest par rapport au reste du continent.

Sous la présidence du Président Barack Obama, on a fait un très grand effort sur l’Afrique en général. Nous avons vu notre portefeuille de prêt d’assurances accroitre de 5 fois dans les années de présidence de M. Obama. Nous avons près de 1 milliard de prêt en Afrique en général. Ce qui représente 25% de notre portefeuille. Mais on voit que l’Afrique francophone n’est pas suffisamment représentée dans le portefeuille que nous avons pour l’Afrique. C’est pour cela que je suis venue en 2013 pour voir si on peu stimuler quelques activités parce qu’on avait quasiment rien dans cette région. Depuis lors, on a fait à peu près 140 millions de dollars de prêt. Mais ce n’est toujours pas assez et on veut stimuler cela davantage.

Quels sont les secteurs ciblés au Sénégal ?

Les investisseurs que nous amenons à Dakar sont des experts dans des secteurs considérés comme clés par le gouvernement du Sénégal. Ces investisseurs cherchent des partenaires de première qualité, des opportunités dans des pays qui ont des réglementations et des systèmes qui sont accueillant pour les investisseurs étrangers. Ils cherchent des financements des organisations comme la mienne qui peuvent leur fournir des prêts, des assurances pour que leurs projets puissent se développer.

Vous êtes passée par la Côte d’Ivoire avant de venir à Dakar. Pourquoi le choix de ces deux pays ?

On a choisi ces deux pays parce que, d’abord, on y est très peu représenté dans notre portefeuille de prêt. Ensuite, nous pensons qu’il y a beaucoup de dynamisme d’énergies et de progrès qui ont été faits depuis ces dernières années dans tout ce qui est création d’un environnement et climat des affaires accueillant pour les investisseurs.

L’OPIC a décidé d’ouvrir un bureau régional à Abidjan en Côte d’Ivoire. Quel sera la mission de ce bureau ?

Il y a deux choses que nous comptons faire cette semaine à Dakar. La première chose, c’est de voir avec les investisseurs américains quels sont les projets qui les intéressent, ensuite, rencontrer le président de la République, le Premier ministre, les autres ministres pour voir ce que l’on peut faire afin d’accélérer les investissements au Sénégal. Je vais annoncer aux autorités sénégalaises, l’établissement de notre Bureau de représentation à Abidjan. Cette structure va travailler dans toute la région de l’Afrique francophone. Nous pensons que nous pouvons faire des interactions avec les investisseurs potentiels pour leur expliquer comment on peut les aider. On peut identifier les opportunités, stimuler des projets.

Quelle appréciation faites-vous du climat des affaires du Sénégal ?

C’est une question à laquelle je préfère répondre à la fin de notre visite. Mais je dirais tout simplement que les investisseurs suivent de très près le Doing business de la Banque mondiale et apprécient le score du Sénégal dans ce classement mais aussi le progrès qui a été fait. C’est quelque chose qui est très important pour les investisseurs. Je demande à tous les gouvernements avec lesquels nous travaillons de mettre en place des réformes. Et de traiter avec les investisseurs comme des clients du gouvernement, c’est-à-dire d’avoir le même sens d’urgence et de services pour les investisseurs qu’on ferait si c’était des clients d’une société.

Est-ce que les petites et moyennes entreprises (Pme) qui ont des problèmes d’accès au financement font parties de vos cibles ?

Les Pme ne font pas partis de l’expertise des investisseurs que nous amenons. Depuis la dernière visite que j’ai faite au Sénégal en 2013, nous avons travaillé de manière très étroite avec Citibank pour qu’on puisse soutenir les sociétés de micro finance ici au Sénégal. Nous sommes très fiers qu’un Institut américain puisse soutenir ces institutions de micro finance qui soutiennent, elles même les Pme. Je sais que les Pme font partie des créateurs d’emplois les plus puissants dans la région. L’accompagnement des Pme et des organisations de micro finance est une chose très importante pour créer de l’emploi surtout pour les jeunes. Mais les investissements les plus importants, sont ceux qui vont dans les gros projets. Il faut encourager non seulement les Pme mais aussi des projets plus grands qui sont, aussi, des créateurs d’emplois.

Combien d’investisseurs l’OPIC compte amener en Afrique francophone ?

On avait en tout 10 investisseurs pour ce voyage. Pour les pays francophones j’aimerai avoir un montant qui avoisine les 500 millions de dollars d’ici 3 ans.

Le Sénégal a lancé le Plan Sénégal émergent à l’horizon 2035. Est-ce un objectif réalisable ?

Je connais ce Plan. Tout est possible si on essaie, si on a le sens de l’urgence, si tout le monde tire dans la même direction et si on fait le mieux pour être transparent dans les règles. Il faut un système qui traite les investisseurs de manière légale et que tout le monde fasse des efforts pour avoir un climat d’investissement accueillant. C’est le secteur privé venant de l’étranger mais aussi domestique qui est le grand créateur de travail et de la prospérité. Tous les gouvernements de la région doivent faire des efforts pour attirer les investissements directs étrangers. Il y a beaucoup de concurrence parce que tous les pays, partout dans le monde, cherchent les mêmes investisseurs et font de leur mieux pour les attirer. Donc il y a une concurrence entre les pays pour attirer le maximum d’investisseurs.

Aujourd’hui, l’on note la montée du terrorisme partout à travers le monde mais surtout dans la région du Sahel. Ce phénomène ne risque-t-il pas de décourager certains investisseurs ?

Je pense que ce risque existe partout dans le monde. Les meilleurs investissements pour la région sont des investissements à très long terme. Cette région a toujours été stable et je pense que les investisseurs auront toujours cette vision. Dans la gamme de produits offerts par l’OPIC, nous avons des prêts à très long terme, le soutien pour les fonds d’actions privées et l’assurance contre les risques politiques, c’est-à-dire le risque d’expropriation de pertes venant des violences politiques et le manque de possibilités de convertir la devise locale en monnaie internationale. On couvre ce genre de risques. On a une politique d’assurances qui peut couvrir les risques politiques pour les investisseurs.
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