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AN IV de la deuxième alternance politique: Macky, entre ombres et lueurs
Publié le samedi 26 mars 2016  |  Sud Quotidien
Référendum:
© Présidence par DR
Référendum: La campagne au pas de charge du président de la République
Dakar, le 19 mars 2016 - Le président de la République Macky Sall a battu campagne, pour le référendum du 20 mars 2016, au pas de charge. Le chef de l`Apr et de la majorité présidentielle a multiplié les déplacements et les meetings dans plusieurs régions du Sénégal.




Voilà déjà 4 ans déjà que Macky Sall a accédé à la magistrature suprême après avoir battu son ancien mentor, Me Abdoulaye Wade, au deuxième tour de la dernière élection présidentielle, avec 65% des voix valablement exprimés. Cependant, ce quatrième anniversaire de l’accession du président Macky Sall au pouvoir a été tant soit peu noyé par le référendum du 20 mars dernier. Au niveau des leaders de l’opposition tout comme les médias, le bilan du chef de l’Etat a été paradoxalement mis …sous scellé. Sud Quotidien se propose quand même de tracer le bilan à mi-mandat (2012-2019) d’un règne de quatre ans qui s’est articulé autour de certaines réalisations et acquis sociaux, mais surtout sur des attentes et promesses toujours non satisfaites, ou tout bonnement mises aux oubliettes. Tout en donnant la parole au camp du pouvoir, via le porte-parole du gouvernement et de l’Apr Seydou Guèye, et autre Mayoro Faye, chargé de la communication du Pds, premier parti de l’opposition.

REALISATIONS DE MACKY SALL (2012-2016) : Le volet social, en pole position

Dès son accession au pouvoir, le leader de l’Alliance pour la République (Apr) a instruit son gouvernement de procéder à des économies sur certaines dépenses comme le téléphone (fixe et mobile) ainsi que les logements conventionnés. C’est ainsi que depuis juin 2013, Macky Sall a décidé de ne plus payer les loyers pour ses fonctionnaires, mais plutôt d’accorder des indemnités de logements réglementaires.

Pour corriger certains déséquilibres en matière sociale, en particulier dans le secteur de la santé, le chef de l’Etat a mis en place un système de gratuité de certains actes médicaux. Il s’agit entre autre des césariennes, des consultations prénatales, des accouchements, ainsi que des soins aux enfants de moins de cinq ans. Il ne faut pas aussi occulter le démarrage de la Couverture maladie universelle (Cmu), qui ambitionne une couverture de 75% de la population d’ici 2017, ainsi que le Programme national de bourse de sécurité familiale (Pnbsf), sans compter la Carte d’égalité des chances au profit des personnes vivant avec un handicap. D’ailleurs, le gouvernement a prévu 50 000 cartes d’égalité d’ici à 2017 (dont 20 000 pour la seule année 2014).

Dès son accession au pouvoir, le chef de l’Etat Macky Sall, tout en promettant une gouvernance sobre et vertueuse, s’est fixé en fait comme objectif un Sénégal émergent en 2035, avec une société solidaire, dans un Etat de droit. Il a ainsi décidé de respecter ses promesses électorales, en réduisant les prix de certaines denrées de consommation courante. C’est ainsi que dès avril 2012, le kilo de riz ordinaire est arrêté à 280 francs, tandis que le riz parfumé est à 435 francs, tout comme le sucre dont le kilo est baissé à 580 francs. Au même moment, le prix du litre d’huile est arrêté à 960 francs. Deux ans plus tard, c’est au tour de la baguette de pain de connaître le même sort, en passant de 175 francs Cfa à 150 francs Cfa. Mieux, pas plus qu’en février dernier, le carburant a connu une baisse. Le super carburant qui se vendait à 755 francs a été ramené à 695 francs, ainsi que les autres produits pétroliers. A cela s’ajoutait, en février 2013, une baisse de la fiscalité sur les salaires, allant de 15 à 100%. Il y a aussi la baisse du loyer, suite au vote de la loi, le 15 janvier 2014, à l’Assemblée nationale. Même si présentement, l’effectivité de la mesure pose plus de problèmes qu’elle n’en a résolue.

L’on ne peut pas en outre faire le bilan des 4 ans de Macky Sall, sans parler de son fameux Plan Sénégal émergent (Pse). Pour concrétiser son projet qui doit mener le Sénégal vers l’émergence à l’horizon 2035, Macky Sall a eu recours au Groupe consultatif de Paris pour le financement du Pse. En quête d’environ 3500 milliards de francs Cfa, le Sénégal a pu en mobiliser près du double en promesse, soit plus de 6500 milliards. Depuis que le Pse a été lancé, il a supplémenté le programme «Yoonu yokkuté» sur lequel Macky Sall a été élu en 2012, en ayant comme axes stratégiques les infrastructures, l’agriculture, l’éducation, la santé, tout comme le développement humain et les nouvelles technologies.

Coté infrastructures, la construction du Centre de conférence Abdou Diouf à Diamniadio, où va se déplacer la capitale avec la construction d’une nouvelle ville, notamment le projet immobilier de 40 000 logements, tout comme le lancement des travaux de la deuxième université de Dakar, à Diamniadio, pour 65 milliards de francs Cfa, ainsi que celle du Sine-Saloum, sont à mettre sous le compte du successeur de Wade. A cela s’ajoutent par ailleurs les poses de première pierre pour la réfection de la route Fatick-Kaolack et de la Cité de l’émergence, avec ses 17 tours sur le site de l’ancien garage Pompiers, à Dakar. Macky Sall a initié aussi les travaux d’extension de l’université Gaston Berger. L’autre projet d’envergure a été pour finir le lancement des travaux de l’autoroute «Ila Touba» entre Dakar et Touba, d’un coût de 410 milliards de francs Cfa.

NON REDUCTION DU MANDAT, REDDITION PARCELLAIRE DES COMPTES, ENGAGEMENTS AERIENS DES CONSEILS DES MINISTRES DECENTRALISES... :Ces taches noires du... Macky

La promesse du chef de l’Etat, Macky Sall, candidat d’alors entre les deux-tours de la présidentielle de 2012, réitérée à diverses occasions, fait partie des questions qui ont attiré l’attention des populations depuis le début de son mandat. Hélas, cette promesse, de s’appliquer le quinquennat à la place du septennat pour lequel il a été élu ne s’est pas tenue. Pour cause, le Conseil constitutionnel qui a été saisi par le chef de l’Etat pour statuer sur la conformité des 15 réformes par rapport à la Constitution, a tout bonnement donné un avis défavorable à cette réduction. Un avis que le chef Macky Sall a suivi, occasionnant ainsi un tollé du coté de ses adversaires politiques, qui l’accusent de «reniement» de son engagement. Cela a été d’ailleurs l’axe de campagne du Front du Non, lors du référendum de dimanche dernier qui a cependant connu la victoire du Oui à 62,14%, selon les estimations publiées par la Cour d’Appel de Dakar.

Au-delà, l’une des taches noires des quatre années de règne du président Macky Sall est sans nul doute la traque des biens mal acquis, déclenchée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). En effet, la forte demande populaire de 2012, à savoir la reddition des comptes de l’ancien régime, semble prendre du plomb dans l’aile, depuis un certain temps. En tout cas, au regard de la nouvelle allure qu’a prise la traque des biens mal acquis, notamment les lenteurs constatées sur les autres dossiers pendants devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’on est tenté de se demander si le pouvoir n’est pas en train de mettre la pédale douce sur cette affaire.

Pour le moment, seul le fils de l’ancien chef d’Etat, Karim Wade, est condamné par la Crei, à une peine de 6 ans ferme, assortie de 138 milliards d’amende. Cela, sur une liste de 25 dignitaires du défunt régime, dont Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Me Madické, Samuel Sarr, entre autres, qui vaquent tranquillement à leurs besoins. Cependant, il convient de rappeler qu’après avoir affirmé, au tout début de la traque des biens dits mal acquis, que tout détournement allait être remboursé jusqu’au moindre centime, le régime de Macky Sall avait opté, en coulisses, pour la médiation pénale dans cette affaire. Ces derniers ont-ils coopéré pour éviter le mandat de dépôt ou simplement bénéficier d’une liberté provisoire, en cassant leur «tirelire»? Allez savoir !

Le bilan du Sg de l’Alliance pour la République (Apr) et chef de l’Etat pendant ses 4 ans de règne doit se faire aussi sur ses conseils de ministres décentralisés, tenus en 2 ans. En effet, en faisant le tour des régions, Macky Sall a promis un peu partout des financements estimés par d’aucuns à 2500 milliards. Tout d’abord, Saint-Louis qui a été le premier à accueillir le gouvernement (les 6 et 7 juin 2012), attend toujours ses 306,7 milliards, destinés à la réalisation de 46 projets au total, sur une durée de trois ans. Si Kaolack patiente ses 255 milliards pour la réalisation de 5 projets phares, Matam reste optimiste avec quelques réalisations sur les 127 milliards d’investissements prévus entre 2013 et 2015. Des régions comme Louga (250 milliards), Tambacounda (201,9milliards), Thiès (447 milliards), et autres 54 projets prévus à Ziguinchor (360 milliards), sans oublier Kolda (204 milliards), tardent à voir la concrétisation de ces promesses. Même si des chantiers commencent à sortir de terre, il n’en demeure pas moins que l’opinion commence à douter de la matérialisation de toutes ces promesses.

QUATRE ANS AU POUVOIR : Trois chefs de gouvernement

Comme son prédécesseur Abdoulaye Wade, l’actuel locataire du palais totalise, pour le moment, autant de chefs de gouvernement en quatre ans de pouvoir. En effet, dès les premières heures de la première alternance (2000-2004), Abdoulaye Wade a eu comme Premiers ministres successivement Moustapha Niasse, Mame Madior Boye et Idrissa Seck. Avec Macky Sall, la liste est pour le moment à trois. C’est Abdoul Mbaye, actuellement dans une dynamique de créer son propre parti, qui a eu la chance de diriger le premier gouvernement de la deuxième alternance. Ainsi, d’avril 2012 à septembre 2013, il a mené les politiques de l’Etat. Il sera remplacé par Aminata Touré, dite Mimi Touré. A l’image de son ancien mentor Me Wade, Macky Sall a aussi remplacé son tout premier Pm par une dame. Aminata Touré va rester aux commandes du gouvernement de septembre 2013 à juillet 2014, avant de céder le fauteuil à Mahammed Boun Abdallah Dionne. Depuis lors, celui-ci garde jalousement le fauteuil.

LA COMMUNICATION DU CHEF DE L’ETAT : L’éternel recommencement !

En quatre ans, le président de la République a connu beaucoup de chargés de communication. En effet, le chef de l’Etat Macky Sall a nommé tout dernièrement El hadj Hamidou Kassé qui était jusque-là son conseiller spécial, ministre conseiller en charge de la communication de la présidence. Un retour à la case départ donc pour le premier titulaire du poste après l’accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême. Il avait été remplacé en effet à ce poste par le journaliste Souleymane Jules Diop, d’abord nommé Chef du bureau économique du Sénégal à Bruxelles. Yakham Mbaye héritera plus tard de la Cellule de Communication de la présidence de la République. En décembre 2014, le chef de l’Etat confie sa communication à Mamadou Thiam, qui était jusque-là le conseiller en communication de la Fondation “Servir le Sénégal”. C’est celui-là même qui s’occupe présentement des réseaux sociaux de la présidence, qui a été remplacé par El hadj Hamidou Kassé, en novembre 2015.
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