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Environnement des affaires : Le Sénégal n’aime pas les hommes d’affaires
Publié le lundi 21 mars 2016  |  Le Quotidien
Rencontre
© aDakar.com par DF
Rencontre avec les représentants du groupe 50 des Partenaires financiers et techniques (PTF)
Dakar, le 14 Janvier 2016 - Une rencontre avec les représentants du groupe 50 des Partenaires financiers et techniques (PTF) du Sénégal s`est ouverte ce matin à Dakar. Elle a été présidée par le ministre de l`économie et des finances. Photo: Amadou Bâ, ministre de l`économie et des finances




Avec une fiscalité inadéquate, l’absence d’accompagnement et le faible niveau de proposition des organisations patronales, le Sénégal offre un écosystème hostile à son secteur privé. C’est ce qui ressort du débat organisé hier par le Laboratoire d’études et d’analyses pour le développement (Lead) qui a convié des entrepreneurs et des membres de structures d’encadrement à un dialogue libre sur le secteur privé sénégalais.

Le Sénégal offre un écosystème hostile à son secteur privé. Des entrepreneurs à la merci des services publics, un système fiscal obsolète malgré les dernières réformes introduites dans le Code général des impôts et l’absence d’accompagnement. Pour les acteurs du secteur privé et les quelques experts réunis ce vendredi dans les locaux de la Société financière internationale (Sfi) dans le cadre des rencontres mensuelles du Laboratoire d’études et d’analyses pour le développement (Lead), les mots manquent pour traduire le mal-être qui anime le privé sénégalais. Il faut dire que la situation du pays en matière de développement économique pose problème. Dans une présentation introductive, il est ressorti qu’en 24 ans, la situation du Sénégal s’est dégradée du point de vue du rythme de croissance alors que dans l’absolu, elle s’est améliorée. Ce constat repose sur des comparaisons avec d’autres pays qui, en 1990, étaient au même niveau que le Sénégal. Comparé aux pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le présentateur note que le Sénégal qui était 3e pays dans la zone a été dépassé par le Cap Vert, 24 ans après. Alors que le Sénégal stagne à la 4e place avec 19% de croissance de son Pib, le Ghana affiche une croissance de 103% et le Cap Vert 273%. Même s’il a un taux d’investissements directs étrangers (Ide) supérieur à celui des pays de la Cedeao, la nature de l’investissement n’est pas porteuse de croissance au Sénégal, note l’expert, qui indique qu’il y a eu beaucoup de boulangeries créées à un moment, par exemple. Comparé à d’autres pays comme la Chine et l’Inde qui sont des émetteurs d’Ide et qui ont multiplié leur Pib par 12 en 25 ans, au Sénégal les résultats ne sont pas au rendez-vous. Le pays ne figure même pas sur la liste des pays les plus prometteurs. Consé­quence, de gros investisseurs partent vers d’autres pays plus attractifs. Il en est ainsi de Chaka, une entreprise sénégalaise qui a préféré migrer vers la zone industrielle de Grand Bassam en Côte d’Ivoire pour y réaliser d’énormes investissements.

Machine d’incitation à l’informel
Quel agenda de développement du secteur privé peut vraiment faire la différence au Sénégal ? A cette question qui a structuré le débat, les participants à la rencontre identifient d’abord des facteurs de blocage. Le premier à lever reste le manque d’organisation du secteur privé lui-même. Les problèmes de représentativité, la concurrence entre organisations patronales et l’existence de «rentiers» aux logiques antinomiques, ainsi que le difficile dialogue entre le privé et l’Etat expliquent qu’au final, le privé sénégalais n’a aucune force de proposition. L’Etat a encouragé la division à tous les ni­veaux, indiquent ces entrepreneurs qui peinent à développer leurs stratégies dans un environnement adéquat. L’Etat est même décrit comme la parfaite machine d’incitation à l’informel. En effet, s’indigne l’un d’entre eux, «on est coupable de gagner de l’argent» au Sénégal.
Pourtant en Ethiopie, il existe 2 700 millionnaires en dollars et le gouvernement affiche l’ambition de porter ce nombre à 4 000 en 2020. Mais l’on s’accorde à dire que c’est à l’Etat de créer un secteur privé en prenant l’exemple du Maroc où l’Etat a mis à l’intention des ingénieurs agronomes des subventions à hauteur de 200 mille dollars par projet. Aujourd’hui, la filière agricole marocaine est l’une des plus dynamiques de la région. En Ile Maurice, l’option a été d’appuyer la petite industrie en mettant en place des passerelles entre administration et secteur privé. Au Sénégal, les experts recommandent la mise en place d’un pacte programmatique qui viendrait s’ajouter à l’amélioration du coût de l’énergie et au développement de Zones économiques spéciales (Zes). Il faut signaler que cette rencontre a enregistré, entre autres, la présence de la directrice des Opérations de la Banque mondiale à Dakar, Mme Louise Cord, et celle de M. Mabousso Thiam, le directeur général de l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme).
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