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Référendum du 20 mars 2016: Macky Sall sème la discorde dans le camp de ses alliés
Publié le samedi 19 mars 2016  |  Enquête Plus
Macky
© aDakar.com par DR
Macky Sall réunit sa coalition pour une victoire du "OUI" au référendum
Dakar, le 04 mars 2016 - Le président de la République Macky Sall a réuni la coalition "Benno Bokk Yakaar" pour lancer son offensive en faveur de la victoire du "OUI" au référendum du 20 mars prochain.




Si le référendum du 20 mars prochain est un test grandeur nature pour le président de la République, il est une source de tension pour ses alliés de la coalition Benno bokk yaakaar. Avec cette réforme constitutionnelle, Macky Sall a tout simplement semé la discorde au sein du Parti socialiste (Ps), de la Ligue démocratique (Ld) ou encore de Bés du ñakk de Serigne Mansour Sy Djamil. Dans ces formations politiques, différents responsables et militants ne parlent pas souvent le même langage sur la question.

S’il n’en est pas la source, le référendum du 20 mars 2016 aura été l’élément catalyseur de la crise que traversent bon nombre de partis alliés de la mouvance présidentielle réunie au sein de Benno bokk yaakaar (Bby). Cette consultation citoyenne est loin de faire l’unanimité au sein des partis politiques qui gravitent autour du président de la République Macky Sall et qui ont participé à son élection à la magistrature suprême. Le Parti socialiste (Ps) d’Ousmane Tanor Dieng, la Ligue démocratique (Ld) de Mamadou Ndoye ‘’Mendoza’’ ou encore Bés du ñakk de Serigne Mansour Sy Djamil, subissent les dégâts collatéraux du changement de situation imposé par le chef de l’Etat, à propos de la réduction de son premier mandat présidentiel. Toutes ces formations politiques vivent aujourd’hui les conséquences de cette décision considérée par certains comme un reniement.

Khalifa, Aïssata et Barthélémy sonnent la rébellion au Ps

Au Ps d’Ousmane Tanor Dieng, l’ambiance est devenue à la fois délétère et confuse, depuis la décision prise par le président de la République de se conformer à la décision du Conseil constitutionnel, c’est-à-dire de faire un mandat de sept ans, avant de procéder à une quelconque réduction du mandat présidentiel tel que promis aux populations. La question divise même le parti, avec deux camps qui se dessinent : le courant du OUI incarné par Ousmane Tanor Dieng et ceux qui lui sont restés fidèles et le camp du NON qui regroupe Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall, Idrissa Diallo, entre autres récalcitrants.

Cette situation, pour le moins tendue, a même été à l’origine des scènes de violences qui ont perturbé le récent Bureau politique du Ps tenu le samedi 6 mars dernier, pour confirmer la décision de soutien au référendum prise peu avant par le Secrétariat exécutif national. Pas du tout d’accord sur la posture de leurs dirigeants concernant la question même du référendum, des militants socialistes ont tout simplement pris d’assaut la maison du parti sis à Colobane, séquestré les membres du Bureau politique, avant de saccager la salle Lamine Guèye. Ces évènements considérés par certains comme un complot ourdi par les partisans socialistes du NON, traduisent en réalité une crise latente qui guette le Ps, depuis la dernière élection présidentielle de 2012, à l’issue de laquelle Ousmane Tanor Dieng avait déclaré publiquement que c’était sa dernière élection, en tant que candidat.

Même si la mésentente sur le référendum a été l’élément déclencheur de cette crise, il se trouve que le Ps traverse aujourd’hui une crise de leadership qui n’est pas pour le moment près d’être résolue. Cela, d’autant plus que le débat sur la candidature du parti à la prochaine élection présidentielle reste entier et devient de plus en plus complexe, au fur et à mesure qu’on s’approche des prochaines joutes électorales. Alors que le parti entend continuer son compagnonnage avec le régime de Macky Sall, Khalifa Sall lui, se positionne de plus en plus comme le futur candidat du Ps et se met souvent en marge du régime pour sûrement se départir du bilan ‘’peu reluisant’’ du gouvernement. Déjà que les lignes de fracture se dessinent, la confrontation risque d’avoir finalement lieu entre lui et le Secrétaire général du Ps, si ce dernier décidait de se présenter aux primaires du parti en perspective de la présidentielle de 2019.

La Ld pas du tout épargnée

Cette discorde sur la question même du référendum n’a pas épargné la Ligue démocratique (Ld) de Mamadou Ndoye ‘’Mendoza’’. Malgré toutes les mesures de précaution prises par la direction du parti qui a, avant tout, pris le soin de consulter les bases du parti, à travers des consultations citoyennes, avant de prendre finalement la décision de soutenir le président Macky Sall, le parti s’est heurté à quelques résistances. Notamment celles du Secrétaire national chargé des immigrés, Cheikh Guèye. Elu sous la bannière des listes de la coalition Taxawu Dakar, le maire de Dieuppeul-Derklé a rejoint Khalifa Sall dans son combat. Contrairement à ses camarades de parti qui sont presque tous descendus à la base pour œuvrer au triomphe du OUI, il s’est engagé dans la promotion du NON. Pour le maire ‘’Jallarbiste’’, les réformes proposées par le président de la République sont insuffisantes par rapport aux attentes des populations sénégalaises.

Bés du ñakk se disloque à Tivaouane

Les mêmes démons de la division ont étendu leurs tentacules jusque dans les rangs du parti de Serigne Mansour Sy Djamil, surtout dans son fief, à Tivaouane. Dans la capitale du Tidjanisme, les responsables locaux de Bés du ñakk n’ont pas pu accorder leurs violons sur la question du référendum. Des responsables du parti ont déclaré publiquement qu’ils militent en faveur du OUI, avant que le plénipotentiaire au niveau local du parti ne rue dans les brancards pour soutenir le contraire. ‘’Bés du ñakk de Tivaouane confirme, par son mandataire et plénipotentiaire Fatou Massata Diouf, seule conseillère du parti à la commune de Tivaouane, que ses partisans sont en phase avec leur leader et président Mansour Sy Djamil’’, dans une note parvenue hier à EnQuête. Dans le texte, les membres du parti de Mansour Sy Djamil réitèrent leur engagement auprès de leur responsable et disent NON aux réformes constitutionnelles. Avant de s’attaquer à leurs camarades défaillants, en ces termes : ‘’Les transhumants qui soutiennent le contraire ont quitté le navire, depuis très longtemps, et ne sont pas habilités à parler au nom de Bés du ñakk à Tivaouane.’’
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