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Chaude après-midi au campus de l’Ucad: Comment l’étudiant ‘’homosexuel’’ a été sauvé d’un lynchage
Publié le jeudi 17 mars 2016  |  Enquête Plus
Etudiants
© aDakar.com
Etudiants en grève




La journée a été mouvementée hier, au campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à cause du comportement d’un étudiant présumé homosexuel. Ses camarades, qui ont failli le lyncher, ont déversé leur colère dans la rue, après son évacuation par la police.

Une fois n’est pas coutume, les étudiants de l’Ucad sont descendus hier dans la rue, non pas pour revendication en rapport avec leurs études ou leurs conditions de vie, mais pour faire la fête à un des leurs. Ils ont barré la route et saccagé des biens publics, parce qu’ils n’ont pas pu lyncher un camarade étudiant accusé d’homosexualité. Selon un témoin, « il a trouvé un étudiant dans les toilettes du Pavillon B en train de se laver et a ouvert la porte. L’étudiant, sous la douche, lui a demandé ce qu’il faisait là. Il lui a répondu : j’ai envie de toi ». Parlant de flagrant délit, il a confié que le présumé homosexuel a été tabassé, avant qu’il ne trouve refuge au cyber-campus Sinkou où il s’est mis sous la protection des agents de sécurité du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud).

Vu la foule survoltée amassée devant la porte du cyber-campus, il faut reconnaître que le présumé homosexuel l’a vraiment échappé belle, hier. Il ne dut son salut qu’à la détermination des agents du Coud à ne pas le livrer aux mains des « djihadistes » contre l’homosexualité. « Tuons-le ! Nous aurons une récompense divine, s’est mise à scander la foule. L’islam et le christianisme interdisent l’homosexualité et nous ne l’accepterons jamais dans notre pays. » Selon un autre témoin, l’étudiant incriminé est un habitué des faits. Concernant son identité, il soutient que c’est un étudiant en Licence 2 de Lettres modernes à la Faculté des lettres et sciences humaines.

La police disperse la foule et exfiltre l’étudiant

Un peu plus de deux tours d’horloge plus tard, les policiers sont arrivés. A cause de la détermination des manifestants, les limiers ont dû employer les gros moyens pour s’emparer de l’étudiant et l’amener au poste de police. Ils ont employé des grenades assourdissantes pour disperser la foule en colère. Les étudiants ont riposté par des jets de pierres. Mais cela ne les a pas empêchés d’exfiltrer l’étudiant. Devant ce qu’ils ont considéré comme une défaite, les manifestants se sont retournés contre le Sinkou. Ils ont brisé toutes les vitres de la façade du bâtiment dont le seul tort est d’avoir accueilli un « homosexuel ».

Réveillant chez eux les vieux démons de la casse, les manifestants ont pris d’assaut toutes les routes qui entourent l’université, érigeant des barrages. De l’avenue Cheikh Anta Diop à la Corniche ouest, ils ont brûlé partout des pneus, sous des cris de « mort aux goorjigéén », et parfois de « Allahou Akbar (Dieu est Grand)». Convaincus de faire un djihad contre un mal banni par toutes les religions.

Aujourd’hui, vu les menaces qui ont été proférées par les étudiants, leur camarade présumé homosexuel a intérêt de ne plus remettre les pieds à l’Ucad. Ses photos ont été largement partagées par les manifestants.
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