Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Bagarre mortelle: Chakharane Diop écope de 10 ans de travaux forcés
Publié le vendredi 11 mars 2016  |  Enquête Plus
Prison
© Autre presse (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Prison




Depuis bientôt six ans, la vieille Ramata Dieng traîne la douleur d’avoir perdu son fils benjamin. Une douleur si vive qu’elle n’a pas jugé nécessaire de demander des dommages et intérêts. ‘’Je ne vais pas perdre mon fils et réclamer quoi que ça soit, car je l’ai perdu à jamais’’, a-t-elle déclaré hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal d’instance de Dakar. Son fils a trouvé la mort dans des conditions atroces, dans la nuit du 20 au 21 mars 2010, à Pikine Khourou Naar. Car Hamidou Dia a reçu plusieurs coups de couteau infligés par Chakharane Diop alias Ngol, au cours d’une bagarre. Si l’accusé s’est retrouvé avec des blessures, la victime y a laissé la vie.

Ainsi, dès le lendemain de la confrontation, il s’était rendu à la police de Pikine muni d’un certificat médical faisant état d’une incapacité de travail de 21 jours, puisqu’il était blessé à la jambe et à la tête. Selon sa version, alors qu’il se trouvait à son lieu de travail, son jeune frère Bamba Diop qui fréquente le même ‘’Dahira’’ que Hamidou Dia est venu se plaindre du comportement de ce dernier. Celui-ci était en état d’ébriété et menaçait de le violenter. Il est parti raisonner la victime. Mais celle-ci s’est mise à l’abreuver d’injures. Séparé après empoignades, Chakharane Diop a quitté le siège du ‘’dahira’’ pour retourner à la dibiterie où il travaille. ‘’30 minutes plus tard, il m’a trouvé à mon lieu de travail et m’a demandé de le suivre si j’étais un homme’’, a déclaré l’accusé à la barre.

A l’en croire, il a voulu le suivre, mais il en a été dissuadé par des individus. Par contre, Hamidou, qui voulait coûte que coûte en découdre, est revenu à la charge avec toujours l’insulte à la bouche. Cette fois-ci, le duel a bel et bien eu lieu. ‘’Alors que j’étais adossé au mur, il a sorti un couteau qu’il avait à la ceinture pour m’asséner des coups ; un à la tête d’abord et un autre à la cheville ’’, a soutenu l’accusé. Il a réussi à le désarmer, avant de lui planter le coup fatal. Là, il s’est empressé d’ajouter qu’il n’avait pas l’intention de lui ôter la vie, car le coup est parti accidentellement.

Tous les témoins entendus ont confirmé la thèse de la provocation, en affirmant que la victime a proféré des injures à l’endroit de l’accusé, avant de l’attaquer. Ils ont entendu Chakharane crier : ‘’Il m’a poignardé.’’ D’ailleurs, l’un des témoins, Babacar Magassouba, a déclaré à l’enquête que la victime l’a poignardé lui aussi. Sur les circonstances de l’agression, il a expliqué que cette nuit-là, il a croisé Hamidou Dia qui lui a proposé de rentrer avec lui. En cours de route, à sa grande surprise, il a sorti un couteau pour lui asséner un coup sous l’aisselle droite, en le traitant de ‘’Boy Kognu lobat’’. Le témoin a confié que la victime était en état d’ébriété.

‘’Il n’y a pas de légitime défense’’

Quoi qu’il en soit, la représentante du parquet a considéré qu’il y a eu provocation des deux côtés, mais, pas de légitime défense. Que la seule constante est que l’accusé a porté un coup à Hamidou Dia. Par conséquent, l’homicide est établi et ni l’absence de secours ou leur retard ne sauraient disculper l’accusé. Elle a requis les travaux forcés à perpétuité. Tout le contraire de Mes Mamadou Diouf et Ramatoulaye Bathily Bâ, pour qui, il y a eu bel et bien excuse de provocation et légitime défense, car leur client a agi pour se défendre. ‘’Il était obligé de se défendre, sinon il allait être tué’’, a soutenu Me Bâ non sans renseigner sur la véritable nature de la victime. ‘’Une semaine avant son arrestation, il a été arrêté. Il n’a pas été déféré car sa mère a supplié les policiers’’, a renseigné l’avocate, avant de conclure : ‘’s’il était déféré, il ne serait pas mort’’.

Après délibéré l’accusé a été condamné à 10 ans de travaux forcés.
Commentaires