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Sénégal : la classe politique divisée sur le référendum constitutionnel
Publié le mardi 8 mars 2016  |  Xinhua
Amadou
© Autre presse par DR
Amadou Bâ, ministre de l`économie et des finances




DAKAR, Les acteurs politiques sénégalais restent largement divisés sur le référendum constitutionnel du 20 mars, qui porte notamment sur la réduction de sept à cinq ans du mandat du président de la République, la limitation à deux de ce mandat, la création d'un statut du chef de l'opposition, l'élection de députés des Sénégalais de l'étranger.

Les partisans du "oui" ne voient que du bon dans les quinze points de la révision constitutionnelle soumise à l'appréciation des Sénégalais.

"J'ai regardé le projet, je n'ai vu aucun point de recul démocratique", a soutenu Amadou Bâ, ministre sénégalais de l'Economie et des Finances lors d'un rassemblement politique aux Parcelles assainies (périphérie du centre-ville).

Par contre, a-t-il ajouté, la révision envisagée "permet de régler la question politique au Sénégal et de s'attaquer à la question économique pour le développement du pays".

Pour sa part, l'ancien ministre sous les régimes des présidents Léopold Sédar Senghor (1960-1980) et Abdou Diouf (1980-2000), Robert Sagna, actuel leader de la coalition Benno Bokk Yakaar (majorité) du département de Ziguinchor (Sud) a mobilisé le week-end ses troupes pour le triomphe du "oui".

"C'est un devoir de reconnaissance vis-à-vis du président de la République pour tout ce que ce dernier a fait pour la région et les projets qu'il y en visage en votant Oui", a-t-il notamment soutenu.

"Certes, il s'agit d'un référendum pour le pays, mais c'est le chef de l'Etat Macky Sall qui le porte en tant que président élu. Il est malvenu que les Ziguinchorois (habitants de Ziguinchor) restent derrière par un Oui timide", a ajouté Robert Sagna.

Par contre, le Parti socialiste (PS, ancienne formation au pouvoir) et membre de la coalition gouvernementale, est divisé quant au référendum.

Des partisans du "non" ont empêché, samedi, la tenue d'une réunion du bureau politique de cette puissante formation. Des jeunes, opposés aux prises de position de leurs leaders en faveur du "oui", ont perturbé la réunion du bureau politique, obligeant des policiers intervenir pour les disperser.

"Le PS est un parti démocratique qui a une vision claire de ce qu'il veut. Et comme tout parti, nous aspirons à prendre le pouvoir. Nous allons donc faire face à cette dérive", a déclaré à la presse peu après le retour au calme, Bocar Gaye, un des responsable du PS.

Un communiqué du bureau politique assure que le PS adhère au projet de réforme constitutionnelle et rappelle son implication et la part importante que le parti a joué dans tous les combats pour la survenue de la deuxième alternance (avec la défaite du président Wade).

Le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition de l'ex-chef d'Etat) est la formation la plus déterminée à faire échec au référendum du 20 mars prochain.

"Le pouvoir se déplace avec des milliards. Ils ont sorti de gros moyens pour la campagne. On comprend parce qu'on a déjà vécu cette expérience", a indiqué Oumar Sarr, coordonnateur du PDS, dans le quotidien le Populaire, paru ce lundi.

Selon lui, quand, on se rend dans la base, dans les quartiers, on se rend compte que les gens ne veulent pas donner carte blanche à Macky Sall. Tout le monde veut sanctionner le président de la République".

"C'est le même langage que nous entendons partout. Nous sommes confiants que le NON va triompher", a-t-il indiqué.
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