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Art et Culture

"Le véritable défi, c’est l’industrialisation du cinéma sénégalais" (directeur)
Publié le mardi 8 mars 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise




Le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz, souligne la nécessité d’industrialiser le cinéma sénégalais, évoquant le projet de construction d’une ‘’cité du cinéma sénégalais’’ à Diamniadio.

"On a besoin d’une industrie et l’industrie c’est tout un dispositif technique et humain", relève Hugues Diaz, dans un entretien à l’APS.

"Il y a des instituts de formation privés qui sont là, qui font des efforts, qui forment sur un petit nombre de métiers tels que la production, la réalisation, le montage, la prise de vue, mais ce n’est pas suffisant", estime-t-il.

M. Diaz a rappelé l’ambition de l’Etat, de construire la cité du cinéma sénégalais, "un projet globalisant qui va contenir un institut de formation des métiers du cinéma et du multimédia, des studios de production, des multiplexes et un centre d’archivage cinématographique".

"Qui parle d’industrie, parle d’infrastructures. La plateforme de Diamniadio a été ciblée et nous avons des terrains que l’Etat nous a attribués pour construire la cité du cinéma sénégalais", renchérit-il.

Hugues Diaz évoque également le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA), institué par une loi datant de 2002, auquel le gouvernement alloue, depuis 2014, une somme d’un milliard de FCFA.

"Avec le FOPICA, c’est plusieurs films qui vont être produits : 25 projets de films ont été financés en 2015 et nous avons lancé l’appel à projet pour 2016, et là on aura environ une trentaine de films", confie M. Diaz.

"Vous imaginez ces films qui seront produits au Sénégal ? Mais si on ne met pas en branle une filière diffusion, exploitation, promotion du film, ça ne va servir à rien de produire parce que les gens iront dans les festivals pour montrer leurs films là-bas, mais le peuple sénégalais, tout entier ne les verra pas", prévient-il.

Le directeur de la cinématographie confie être "en train d’organiser la filière de la distribution, et beaucoup d’investisseurs nationaux et étrangers veulent s’y lancer parce que c’est viable".

"Nous avons un programme que nous allons essayer de construire avec les responsables des collectivités locales et territoriales, c’est un projet qui s’appelle +Une commune, une salle de cinéma+", révèle M. Diaz.

"Aujourd’hui, explique-t-il, le problème qui se pose, c’est le foncier parce qu’avec l’Etat qui a eu à vendre toutes ses salles, on se trouve dans une situation inconfortable .Et nous appelons les mairies à jouer le jeu, du fait que l’Etat a délégué – et ça il faut s’en réjouir – beaucoup de prérogatives aux collectivités territoriales".

Selon lui, les collectivités locales et territoriales "vont gagner économiquement, culturellement et socialement" avec ce projet.

"On construit ce programme pour qu’ils voient l’impact que le cinéma peut avoir dans la marche de la société. Cannes est populaire par le cinéma, Hollywood et Marrakech le sont également, autant d’exemple qui prouvent à suffisance que la culture est un levier de développement", indique-t-il.

Hugues Diaz se réjouit toutefois du retour des salles de cinéma au Sénégal par le biais d’investisseur nationaux et étrangers qui s’intéressent de plus en plus au marché cinématographique sénégalais.

"La demande est là, elle est excessive. Je parlais avec un investisseur qui veut se lancer dans la création de salles de cinéma. Ça a commencé, les salles sont en train de revenir", se satisfait M. Diaz.


Selon M. Diaz, "il y a beaucoup de projets qui sont là et qui attendent l’accord de la direction de la cinématographie pour démarrer dans des espaces dédiés à la culture comme le Grand théâtre ou le théâtre Daniel Sorano".

"Ce sont des gens qui veulent recréer le cinéma et les centres culturels seront mis à contribution ; il y en a sur l’ensemble du territoire sénégalais", souligne-t-il.

Le directeur de la cinématographie regrette, par ailleurs, des problèmes de distribution des œuvres cinématographiques sénégalaises, "un combat qu’il faut mener pour que nous ayons une véritable économie".

"Aujourd’hui ce qui nous manque au Sénégal c’est la filière de la distribution parce qu’elle est tenue par des grands majors qui sont en Europe. Nous devons faire en sorte que nos films africains et sénégalais soient dans la programmation de ces salles qui ont commencé à ouvrir leurs portes ; ça c’est le grand défi", préconise-t-il.
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