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Célébration - 240ème anniversaire de la révolution du Fuuta : Ceerno Souleymane Baal, un homme en avance sur son temps
Publié le jeudi 25 fevrier 2016  |  Le Quotidien




Dans un contexte de «wax waxeet» ou de «ma tay», le Groupe de recherche et d’étude du patrimoine intellectuel sénégalais a tenté de rappeler l’histoire du pays à travers ses plus illustres démocrates à l’instar de Ceerno Souleymane Baal. C’était hier à l’occasion du 240ème anniversaire de la révolution du Fuuta sous la houlette de Souleymane Baal.

Nul n’est prophète chez soi. Cet adage, les descendants de Ceerno Souleymane Baal le connaissent très bien. L’homme est peu connu pour ne pas dire inconnu des Sénégalais. Il est un parmi tant d’autres à l’image de Khaly Amar Fall, fondateur de la première université islamique à Pire au 17ème siècle. Cette année est célébré le 240ème anniversaire de la révolution du Fuuta. Ce moment a été saisi par le Groupe de recherche pour revisiter le patrimoine ô combien richesse en enseignements.
Cernoo Souleymane Baal était un patriote ayant fait ses classes coraniques sous la supervision de sa famille. Il s’est par la suite exilé en Mauritanie pour étudier le Coran. Après son séjour mauritanien, ce féru de savoir est ensuite revenu dans son Bodé natal avant d’en repartir pour mettre le cap sur le Cayor, plus précisément à Pire. Une fois là-bas, il a essayé de parfaire sa maîtrise des textes coraniques au niveau de l’université islamique. Soucieux du bien-être des siens, il commence à enseigner le Coran aux enfants.
A cette époque, le Fuuta était pris entre la «barbarie des Denyankés et l’occupation des Maures» qui avaient une mainmise sur la population. Ce qui nécessitait pour Ceerno Souley­mane Baal un réel besoin de changement de régime. Il lance alors un appel à tous les étudiants pour combattre la pratique des «Denyankés» et l’occupation des Maures. Le Pro­fesseur Iba Der Thiam explique que «l’appel a été bien perçu par les étudiants qui ont rallié le mouvement. Ce qui sera un acte de bravoure qui va le propulser au-devant de la scène». Ainsi, le Fuuta devait rompre avec la royauté qui laissa place à la République, qui sera la «bannière de la république noire». Un combat qu’il mena jusqu’à la mort du «Saltigué des Den­yankés», Sou­ley­mane Ndiaye. Cette victoire entraîna la disparition du régime «denyanké». C’est par la suite que le Peuple s’est réuni autour d’une As­semblée générale pour proclamer le Fuuta comme Etat islamique et souverain. Il élimina la hiérarchisation de la société par classes ou castes.
Après ce congrès constitutif, le leader de la révolution du Fuuta n’a pas voulu se mêler aux affaires de la cité. Il a décidé de poursuivre sa vie de combattant. En refusant le titre d’Almamy, il déclara : «Je veux rester un simple combattant.» Malgré ce refus, il n’a pas manqué de suggérer des règles de bonne gouvernance. L’imamat a été introduit comme régime incarné par quelqu’un de compétent. Il définit des critères d’accession aux pouvoirs à consonance islamique et le mandat sera renouvelable seulement deux fois. Il demande aux fidèles d’être les gardiens de leurs imams et de garder un œil attentif sur les dépenses de ces derniers pour éviter qu’ils n’utilisent l’argent de la population. «Il a instauré un cours d’enrichissement illicite», dira M. Thiam.
Selon le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Ibrahima Thioub, ce modèle de démocratie est la première en Afrique noire. Il va plus loin pour dire que «l’école pour tous» est née avec la révolution bien avant la déclaration de Jules Ferry. Ainsi, Souleymane Baal était en avance sur son temps, car il a posé des actes qui dépassent le 18e siècle et qui ne seront appliqués qu’au 21e siècle.
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