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Scission dans le mouvement ouvrier : L’Ora des syndicats
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DR
Les centrales syndicales remettent leurs cahiers de doléances au président de la République
Dakar, le 1er Mai 2015 - Les centrales syndicales ont célébré la fête du travail dans la plus grande unité. Elles ont été reçues par le président de la République, Macky Sall, à qui elles ont remis leurs cahiers de doléances.




Chaque année, un syndicat s’inscrit au tableau de l’enseignement. A ce jour, il y a au moins 40 syndicats. Le nombre pléthorique d’organisations syndicales s’explique par les scissions qui sont souvent notées dans ce secteur. Le nom du syndicat historique est suivi juste des lettres «O.R.A». Pour tenter d’expliquer les raisons de ces séparations, Le Quotidien a donné la parole à certains acteurs.

Chaque année, on note quasiment une fissure dans les rangs des syndicats. L’Uden qui était à l’abri a volé en éclats cette semaine avec la création de l’Uden/Rénovation. En attendant, le Sudes échappe à la tendance.
Aujourd’hui, on dénombre plus de 40 syndicats dans le secteur de l’éducation. Un chiffre qui en dit long sur le nombre pléthorique d’organisations syndicales qui ont le même objectif : défendre les intérêts matériaux et moraux des enseignants. De l’avis de certains observateurs de ce secteur, la pléthore de syndicats de l’enseignement découle parfois de scissions qui sont notées au sein de ces organisations.
Dans ce paysage, on peut parfois retrouver un syndicat divisé en 3 structures parallèles. Souvent, la dénomination principale ne change pas, mais on se retrouve avec des «O» comme Originel, «A» comme Authentique, «R» comme Renouveau (Ora). Et rarement «Fc» comme Force du changement. La liste n’est pas exhaustive. Mais la question qui mérite d’être posée reste, qu’est-ce qui est à l’origine de ces fissures au sein des organisations syndicales ?
Interpellé sur cette question, l’ancien secrétaire général de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden), Mamadou Diop Castro, soutient que les facteurs sont nombreux. D’après ce doyen du mouvement syndical du secteur éducatif sénégalais, il y a certains qui décident de créer une organisation parce qu’ayant opté pour un syndicat généraliste, d’autres préfèrent s’organiser par ordre d’enseignement et par catégorie. Au-delà de ces considérations, M. Diop souligne que ces séparations interviennent également parce qu’il y a une absence de démocratie.
A tous ces maux, l’ancien secrétaire général de l’Uden ajoute la mauvaise gestion des revendications. A en croire Diop Castro, il y a des syndicats qui recrutent sans lutter. Dans son analyse de la situation à l’origine des frustrations, le doyen attire l’attention aussi sur la «perversion politique», ennemie d’un mouvement syndical fort. «La corruption, les ambitions démesurées, les rivalités interpersonnelles, l’utilisation du mouvement syndical comme moyen d’ascension sociale, le carriérisme et l’opportunisme sont autant de choses qui peuvent être à l’origine des scissions. Aujourd’hui, il n’y a presque plus de syndicalisme par conviction. En lieu et place, on a un syndicalisme pour une ascension sociale», a-t-il déploré.
Interrogé sur la question de la démocratie au sein des organisations syndicales, dont l’absence de démocratie interne est un des maux qui minent ce secteur, un inspecteur du travail explique : «Les syndicats professionnels sont régis par les dispositions des articles L.6 à L.21 du Code du travail.» Cet inspecteur du travail, qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat, soutient que «ces dispositions prévoient le respect par ces organisations syndicales du renouvellement régulier de leurs instances». «Certains manquements par rapport à ces obligations sont à l’origine des scissions au niveau de ces syndicats», a-t-il dit.
Quid de la question liée aux avantages et aux intérêts dont bénéficient les secrétaires généraux et qui peuvent expliquer cette course vers la création d’un syndicat ? A ce propos, notre interlocuteur souligne que «pour faire face à leurs missions et charges, les syndicats professionnels peuvent disposer de ressources provenant des retenues au titre de la cotisation syndicale des travailleurs membres». De même, l’inspecteur du travail informe que dans le secteur public, «certains syndicats du secteur de l’éducation bénéficient de permanents syndicaux qui sont déchargés de charges de travail». Ces derniers, comparés à ceux du secteur privé, sont pénards.
D’après lui, les délégués du secteur privé «ont droit au maximum à vingt heures de délégation par mois pour accomplir leurs missions de délégué du personnel» et à chaque fois, ils doivent fournir une justification de leurs absences pour des activités syndicales. Comment donc faire pour réduire cette pléthore de syndicats ? La question d’élection de représentativité est souvent agitée. Mais est-ce que les résultats de ces élections feront disparaître les syndicats moins représentatifs ? Wait and see !
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