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Art et Culture

Fonds de développement des cultures urbaines: Ce ne sera pas le partage du gâteau
Publié le samedi 20 fevrier 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
La Chine célèbre la proclamation de la République Populaire
L`Ambassade de la République Populaire de Chine au Sénégal a célébré l`accession à l`indépendance de la Chine, le 1er Octobre 1949. Photo: Mbagnick Ndiaye, ministre de la culture




Le chef de l’Etat Macky Sall leur avait promis un montant de 300 millions de francs Cfa, mais les acteurs des cultures urbaines n’ont pas encore mis la main dessus. Pas avant de lui avoir proposé quelque chose de concret, et c’est un peu pour savoir ce qu’ils en feraient, qu’ils se sont réunis hier, jeudi 18 février au Grand Théâtre National, en présence du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye. Et pas question, ont-ils dit, de se partager le gâteau, et qu’on ne vienne pas non plus leur dire qu’ils ne sont pas organisés.

C’est au cours de ce fameux déjeuner du 23 janvier dernier, que le chef de l’Etat Macky Sall, qui avait pour hôtes du jour plusieurs acteurs culturels, s’engageait à remettre à peu près 300 millions de francs Cfa à ces messieurs et dames des cultures urbaines. Ce montant n’est pas encore disponible, précisons-le, et c’est un peu pour savoir ce que l’on fera de l’argent une fois qu’il sera là, à quels projets il pourrait bien servir, et qui en seront les bénéficiaires, que l’on s’est réuni dans la matinée d’hier, jeudi 18 février au Grand Théâtre National, en présence du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye.

Ce ne sont encore que des propositions mais pour les acteurs du milieu, qui avouent avoir besoin d’être formés, comme ils ont aussi besoin de studios (professionnels) de production, ce Fonds de développement des cultures urbaines devrait aussi leur permettre de se libérer de ces centres culturels dont ils dépendent parfois, et où ils manquent d’espace ou de liberté, confinés qu’ils sont à quelque salle du bâtiment, quand on ne les en exclut tout simplement pas. A la place, eux parlent plutôt d’avoir des terrains à construire, ce qui les rendrait plus autonomes. Quant aux critères d’éligibilité, les associations dignes de ce nom devraient au moins pouvoir présenter un récépissé.
Mais que l’on ne se méprenne pas : 300 millions, c’est une «somme dérisoire» disent certains artistes ; Fou Malade dit d’ailleurs qu’il leur faudrait au moins un milliard de francs Cfa. Et si ce fonds est «très attendu», il en inquiète tout de même quelques-uns, qui ne supporteraient pas que l’on vienne toucher à leurs «libertés».

On reproche au secteur de n’être pas suffisamment structuré, mais pour Fou Malade, ceux-là «ont tout faux, parce que le mouvement hip hop est l’un des plus organisés. Seulement il y a tout un bruit autour, et une intention politique derrière».

Ce fonds, précise-t-il encore, «ne sera pas géré par le mouvement hip hop, parce qu’il n’y a pas une organisation unique du mouvement hip hop, mais par le ministère de la Culture et de la Communication, qui est une institution républicaine, comme pour le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (Fopica), qui est lui aussi logé au ministère de la Culture ».

Au cours de la journée d’hier, les acteurs culturels ont aussi pu profiter de l’expérience de certaines institutions. Le représentant de la mairie de Dakar, Bécaye Ndiaye, donnera l’exemple du Fonds d’appui aux initiatives culturelles privées lancé en 2011, et qui devait résoudre le problème du financement de ces projets culturels plus ou moins «tributaires du bon vouloir des pouvoirs politiques». Bécaye Ndiaye parlera encore de suivi, allusion à ces projets que l’on finance et qui n’aboutissent pas, alors que l’on engage des «deniers publics». L’autre exemple, c’est celui du Fopica, et pour le directeur de la Cinématographie, Hugues Diaz, il a plus ou moins contraint certaines structures à entrer dans les rangs autrement dit à quitter une certaine forme d’«illégalité», quand on sait que sans récépissé, pas d’éligibilité.

MALAL TALLA ALIAS FOU MALADE, RAPPEUR : «Ce fonds ne nous lie pas»

Nous attendons de ce fonds qu’il soit républicain, qu’on ne le prenne pas pour des objectifs politiques ou pour dire qu’on a donné 300 millions au hip hop et qu’il est désormais dans le camp du Président. Pour en revenir à l’actualité, en ce qui concerne les artistes de Y’en a marre, on dira «non» au référendum, c’est-à-dire que le fonds ne nous lie pas. Que Macky Sall regarde la pertinence de notre projet, mais pas notre discours politique.
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