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Référendum du 20 mars: Y en a marre appelle à un ‘’non massif’’

Publié le vendredi 19 fevrier 2016 | Enquête Plus

© aDakar.com par MC
"Y en a marre" exige la libération immédiate de leurs camarades détenus à Kinshasa
Dakar, le 16 Mars 2015 - Le mouvement "Y en a marre" a rencontré la presse nationale et internationale pour faire le point sur la situation de leurs camarades arrêtés à Kinshasa (RDC). Les "Y en a marristes" demandent leur libération immédiate.

Après l’annonce officielle du président de la République de faire un mandat de 7 ans, Y en a marre a fait face à la presse, dans son quartier général aux Parcelles Assainies unité 16. Non content de cette décision, le mouvement appelle à un vote massif négatif au référendum du 20 mars.

‘’Il est temps de se mobiliser pour dire non à Macky Sall. Il ne faut pas boycotter le référendum. Il faut aller voter et voter massivement non’’, invite le coordonnateur général du mouvement Y en a marre. Fadel Barro est d’avis que Macky Sall mise sur une faible participation des Sénégalais pour mieux dérouler ses plans. Par conséquent, même si ‘’le référendum est aujourd’hui vidé de toute sa substance’’ et qu’un ‘’pseudo référendum’’ est proposé à la place, les Sénégalais ne doivent pas boycotter. De concert avec la société civile et les partis de l’opposition qui le souhaitent, Yen a marre compte organiser une vaste campagne de sensibilisation sur les enjeux du ‘’non’’. ‘’Si cette forfaiture passe, il aura droit à un troisième mandat’’, prévient Fadel Barro.

‘’Notre voix peut être minoritaire, mais, on ne doit pas être défaitiste. Il faut qu’il comprenne que ce n’est pas ce qui nous intéresse’’, avise-t-il. Encore que Y en a marre est conscient que, ‘’que cela soit oui ou non, il fera 7 ans’’. Seulement, il faut que Macky Sall comprenne qu’il le combattra durant le reste de son mandat, et un ‘’non’’ massif serait un ‘’signal politique fort’’. Contrairement à ce dont s’attendent certains, le mouvement contestataire né à la veille de l’élection présidentielle de 2012 ne descendra pas dans les rues, même s’il compte rester en ordre de bataille. ‘’Au moment où on se réunissait à la place de l’Obélisque, il (ndlr Macky Sall) menait sa campagne pour remporter les élections. On va mener une campagne pour le non. Il a plus de moyens certes, mais on a un devoir de résistance’’, indique le porte-parole du jour.

‘’Wax, waxaat, waxati, waxeet’’

Selon le coordonnateur, rien n’obligeait le président de la République à se conformer à la décision du Conseil constitutionnel. Se ranger derrière l’avis des 5 sages est, poursuit-il, ‘’une fuite de responsabilités’’. ‘’Macky Sall a surfé sur la vague d’indignation née des suites de l’annonce d’un 3e mandat pour Abdoulaye Wade pour dire : ‘’Je comprends le combat que vous menez. Moi, j’ai décidé de réduire mon mandat et je vais l’appliquer tout de suite. Il l’a dit, lors de sa campagne électorale, après son élection aussi. Il l’a dit devant les institutions internationales et malgré tout, il n’a pas tenu parole’’, rappelle Fadel Barro.

C’est pour cela qu’il considère que le Président n’a pas fait du ‘’wax waxeet’’ mais plutôt du ‘’wax, waxaat, waxati, waxeet’’. Pourtant, selon toujours Fadel Barro, le Président Sall aurait pu avoir le cran de dire : ‘’Je prends en compte l’avis du Conseil constitutionnel, mais la voix du peuple aussi compte.’’ Dans ce cas, différents moyens politiques s’offraient à lui pour honorer sa parole. Démissionner par exemple lui aurait permis, selon le coordonnateur de Y en a marre, d’être ‘’un grand homme, un homme d’honneur. Mais, il a cru bon de se fier à des calculs politiques, en souhaitant, sans oser le dire, terminer d’abord ses réalisations. Mais ce qu’il ignore, c’est qu’il ‘’ne battra jamais Abdoulaye Wade en matière de réalisations. Pourtant, Wade est parti’’, analyse Fadel Barro.