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Art et Culture

"The Revolution won’t be televised", pleins feux sur un exemple de fabrique de révolutionnaire
Publié le jeudi 18 fevrier 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise




Des coulisses des événements de 2011-2012 au Sénégal aux prémices du sursaut burkinabè, "The Revolution won’t be televised", projeté mercredi, au sixième jour de la 66e Berlinale, témoigne de l’engagement des rappeurs du groupe Keur-Gui impliqués dans les seules véritables révolutions socio-démocratiques en Afrique subsaharienne, ces dernières années.

La première moitié de ce film de 110 minutes, révèle des moments forts et inédits de la fronde sociale qui a eu raison – finalement par les urnes – d’une troisième candidature d’Abdoulaye Wade à la magistrature suprême.

Rama Thiaw en fait la chronique, à travers l’action et l’implication des rappeurs de Keur-Gui, un célèbre groupe de rap sénégalais, depuis quelques années en pointe de la contestation sociale et politique au Sénégal.

Dans la lignée de Blondin Diop, figure contestataire emblématique des années 60, au Sénégal, Thiat, Kilifeu et Gadiaga portent et haranguent, avec leurs camarades du mouvement Y en a marre, une nouvelle génération qui crie son ras-le-bol.

Entre 2011 et 2014, les trois musiciens ont été filmés dans leur quotidien et dans l’intimité de leur action, de leur engagement et même de leur sommeil.

Des sit-in et autres émeutes qui ont embrasé Dakar lors de ces événements aux caravanes mobiles à l’intérieur du Sénégal, pour appeler les populations à voter contre Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle, Rama Thiaw s’est glissée avec sa caméra dans les vies de ces rappeurs désormais mieux connus pour leur activisme que pour leur musique.

La deuxième moitié du film va au-delà des événements qui se sont déroulés autour de la présidentielle de 2012 au Sénégal et fait une transition sur l’engagement artistique de ces trois rappeurs ne s’écartant vraiment jamais de leur activisme.

A bâtons rompus, les trois amis mènent en permanence des débats intéressants, parfois houleux, sur leur engagement, sur le sens qu’ils donnent à leur musique, sur l’activisme, sur ceux que chacun d’eux tient ou ne tient pas pour modèle.

La réalisatrice sénégalo-mauritanienne les suit à Ouagadougou et filme leur rencontre avec des acteurs influents de la société civile burkinabè, comme les musiciens Sam’s K le Jah et Smockey.

Leurs entretiens avec ces leaders du "Balai Citoyen", un mouvement similaire burkinabè, leurs rencontres avec des personnes proches de Thomas Sankara, leurs débats et leurs discours devant la jeunesse de ce pays, annoncent les prémices de la révolution burkinabè, qui a poussé Blaise Compaoré à renoncer au pouvoir après 27 années de règne.

Le film de Rama Thiaw est un important document historique, politique et artistique, qui donne en même temps un aperçu concret et précis de l’engagement. Il tente de démontrer la fidélité des trois rappeurs de Kaolack (centre) à eux-mêmes et à leur idéal, au-delà de leur grisante célébrité.
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