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Bernard Amsallem de la Fédération française d’athlétisme : «Je n’ai jamais vu autant de monde pour un premier marathon»
Publié le mercredi 17 fevrier 2016  |  Le Quotidien
Marathon
© Autre presse par DR
Marathon Eiffage de l’autoroute de Dakar




Parmi les invités de marque du Marathon Eiffage du week-end dernier sur le site de l’Autoroute à Péage à Diamniadio, le président de la Fédération française d’athlétisme a fait part de son satisfecit quant à l’organisation de la première édition. A en croire Bernard Amsalem, le Marathon Eiffage a de belles foulées devant lui.

Comment avez-vous trouvé le fait d’organiser le Mara­thon Eiffage sur ce site de Diamniadio ?
Il faut dire que Diamniadio c’est un lieu particulier puisqu’il s’agit d’un lieu qui doit se développer. Il est question d’y créer une ville nouvelle. Pour une première édition, on peut parler de succès parce que généralement, c’est toujours compliqué d’attirer les gens. Et d’après les chiffres qu’on m’a donnés, c’est exceptionnel ! On parle de 20 000 participants. J’ai rarement vu une première édition attirer autant de monde. L’année dernière, Bordeaux a créé son premier marathon et il y avait 18 000 participants. Ce marathon Eiffage, c’est quelque chose d’utile, qui peut s’inscrire dans la durée et dans l’histoire de la région. Et, j’ai hâte de voir comment ce marathon va se dérouler dans les années à venir.

Qu’est-ce qu’il faudra améliorer pour que ce genre d’événement puisse connaître une dimension beaucoup plus grande ?
C’est toujours compliqué parce que c’est un événement populaire qui accueille beaucoup de monde. Ce qui est important, c’est ce qu’on a commencé à faire ici. On a les athlètes de renom et des athlètes de performance et derrière eux, monsieur et madame tout le monde qui vont courir. Contrairement à l’athlétisme traditionnel, dans un stade, où vous n’avez que le top. Par contre pour ce genre de marathon, que vous soyez devant ou derrière, vous êtes du résultat. C’est pourquoi je crois que pour cette première, il est bien d’y réfléchir, de créer des circuits de course route sur l’Afrique de l’Ouest. Je suis convaincu qu’il y a un public pour ça parce que ce sont des moments festifs, des moments de convivialité où les gens aiment se rencontrer. Et il n’y a que la course sur route qui peut permettre ça.

Avez-vous fait venir des athlètes français ?
Ce n’était pas prévu dans notre programme. On est venu pour voir en fonction de ce qu’on va constater et du bilan qu’on en tirera. Peut-être que l’année prochaine, si l’édition est rééditée, on incitera les athlètes français à venir. Parce que c’est une période intéressante. On est en début d’année pour faire des minimas. Ce marathon pourrait être un rendez-vous qualificatif pour les championnats d’Europe ou les championnats du monde.

En tant que président de l’athlétisme français, quelle lecture faites-vous aujour­d’hui du scandale du dopage ?
Le dopage, c’est le malheur du sport. C’est la gangrène du sport. Le sport a des valeurs et on ne doit pas tricher quand on fait du sport. Et le dopage, c’est une forme de tricherie. Il faut lutter contre le dopage qui est une dérive qui donne une image extrêmement négative du sport. Ça vaut pour l’athlétisme et pour tous les autres sports. Il ne faut pas être dupe, il y a du dopage dans beaucoup de sports. On parle très souvent de l’athlétisme et du cyclisme. On parle moins des autres, mais quand on fait un match de football tous les 3 jours. Quand on fait des matchs de rugby toutes les semaines et qu’on enchaine des compétitions internationales, je peux dire que ce n’est pas facile de le faire naturellement. Et en creusant un peu, on pourrait trouver d’autres dérives dans ces sports-là. L’athlétisme et le cyclisme sont les sports qui trinquent le plus en France. Mais aussi ce sont les sports qui font le plus d’efforts pour limiter les problèmes. Pour nous dirigeants du sport, il faut absolument que cette forme de tricherie soit éradiquée le plus vite possible. D’autant aussi qu’elle pose des problèmes de santé aux athlètes. Regarder l’équipe sud-africaine qui était championne du monde sous l’ère Mandela (Nelson). Aujourd’hui, ses joueurs ont entre 45 et 50 ans, il y en a qui sont morts. Une grande partie est malade ou handicapée à vie. Ce n’est pas naturel. C’est un problème qui doit interpeller les instances internationales sportives. Je pense en particulier au Comité international olympique (Cio). Si les Jeux Olympiques doivent continuer à être une grande fête populaire, la plus grande sur la planète, il faut que le Cio s’intéresse davantage aux problèmes des dérives du dopage. Peut-être prendre des initiatives pour que les fédérations internationales développent de bonnes pratiques pour lutter efficacement contre ces dérives.

Pensez-vous que l’athlétisme va perdre de sa notoriété lors des Jo de Rio 2016 ?
Le risque, c’est de perdre de l’audience, des partenaires, du sponsoring, etc. On a besoin de sponsors pour se développer. Nestlé nous a quittés. Avec ce partenaire, on avait signé 80 conventions entre la Fédération nationale et les ministères de l’Education nationale d’autres pays. Aujour­d’hui, il n’y a plus de moyens. Ça veut dire que tous les efforts de détection chez les petits vont être difficiles à continuer parce qu’on n’a plus les moyens.

Quelle collaboration avez-vous avec la Fédération sénégalaise d’athlétisme ?
Nous avons d’excellentes relations. Je suis le président de l’Association francophone des fédérations d’athlétisme. Je rencontre souvent le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (Momar Mbaye). On a des échanges de coopération. On accueille parfois des athlètes sénégalais en France. On forme également des dirigeants, juges… dans l’athlétisme. Il faut qu’on garde ces échanges, ces contacts entre nous et qu’on les amplifie. Ça profite à tout le monde.

Malheureusement, il y a des athlètes sénégalais qui finissent par prendre la nationalité française. C’est le cas de Mamadou Kassé Hanne…
Je pense qu’il faut s’interroger pourquoi il l’a fait. Mamadou, que je connais très bien, est quelqu’un de très attaché à son pays qu’il n’a jamais remis en cause. Peut-être simplement qu’il a trouvé les conditions d’accompagnement, de formation pour arriver au plus haut niveau. C’est la question qu’il faut se poser. Après avoir répondu à cette question, je pense qu’on trouvera la solution.
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