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Situation des droits de l’Homme au Sénégal (2014-2015): La SIDH dresse un bilan mitigé
Publié le mardi 16 fevrier 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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La Société internationale pour les droits de l’Homme (SIDH) au Sénégal a rendu public, samedi dernier, son rapport. Selon les membres de l’association, des efforts restent encore à faire dans le domaine des droits civils et politiques. Même si des avancées ont été notées dans la jouissance des droits économiques et sociaux.

La question du respect des droits de l’Homme se pose toujours au Sénégal. Du moins, si l’on en croit le dernier rapport de la Société internationale pour les droits de l’Homme (SIDH) publié ce week-end à Dakar. Pour la période de janvier 2014 à novembre 2015, la section sénégalaise d’Amnesty international a ainsi noté un recul des droits civils et politiques au pays. Cependant, elle relève en même temps une progression du Sénégal en matière de jouissance des droits économiques et sociaux.

Selon la SIDH, des mesures administratives tendant à restreindre les libertés de manifestation et de réunion ont été prises durant cette période, en violation des textes de lois. A titre d’exemple, les membres de l’organisation citent les nombreuses mesures d’interdiction prises par le Préfet du département de Dakar d’alors. Alioune Badara Diop avait notamment interdit à l’association SOS Littoral de tenir un sit-in sur la Corniche Ouest pour s’opposer à la construction de l’ambassade de Turquie. Le même homme avait aussi, en avril 2014, empêché les membres du Parti démocratique sénégalais (Pds) d’organiser un meeting pour accueillir leur leader Abdoulaye Wade.

Violation des libertés de manifestation et d’expression

Ces deux types de droit, rappellent les membres de la SIDH, sont garantis par la législation internationale des droits de l’Homme. ‘’Le Sénégal a adopté un régime déclaratoire préalable en la matière’’, ont-ils fait savoir. Ainsi, à leurs yeux, tout Sénégalais désirant organiser une manifestation publique peut le faire sans avoir besoin d’une autorisation. Il suffit juste ‘’d’en informer préalablement l’autorité publique (Préfet), afin que celle-ci puisse notamment prendre les mesures de sécurité qui s’imposent’’, ont-ils précisé. Le dépôt préalable de la déclaration doit se faire, d’après eux, trois jours avant le jour de marche. Selon les militants des droits de l’Homme, l’autorité administrative ne peut interdire une manifestation que dans des cas exceptionnels, notamment lorsqu’il y a menace sérieuse de trouble à l’ordre public. ‘’Ce risque doit être avéré et ne doit pas être une simple supposition’’, ont-ils indiqué.

Outre les droits de manifester, le directeur exécutif de la SIDH Oumar Diallo et ses camarades ont aussi relevé des cas de violation de liberté d’expression. Pour preuve, ils citent une longue liste de journalistes et de membres de la société civile arrêtés par la police ou entendus par le procureur de la République. Les directeurs de publication de ‘’L’observateur’’ et du ‘’Quotidien’’ avaient, entre autres, été placés en garde à vue, successivement pour leurs articles sur l’envoi des soldats sénégalais au Yémen et l’affaire Thione Seck. ‘’Les mis en cause ont subi des pressions pour les amener à divulguer leurs sources. Ceci en violation du droit à la protection des sources, un pilier fondamental de l’indépendance des médias’’, ont-ils expliqué.

Recommandations

Pour mettre fin aux cas de violation de ces différents droits, la SIDH recommande l’abrogation des articles 80 du Code pénal et 139 du Code de procédure pénale. Selon la SIDH, l’infraction d’offense au Chef de l’Etat s’apparente aujourd’hui à un crime de lèse-majesté au Sénégal. Dans le même ordre d’idées, elle préconise aussi une loi qui va renforcer le droit à l’information, ainsi que les conditions et l’environnement de travail des journalistes. La SIDH recommande également le respect des acquis en matière de liberté individuelle ou collective et les libertés publiques.

La SIDH a par ailleurs émis des recommandations visant à améliorer la situation des migrants sénégalais. D’après ses membres, le nombre d’expatriés sénégalais morts ne cesse de croître depuis cinq ans. Ainsi, ils invitent les autorités à venir un peu plus en aide aux ressortissants du pays. Ils plaident aussi pour un renforcement de l’assistance administrative et l’amélioration des rapports entre les consultants et les Sénégalais vivant à l’extérieur. ‘’Des milliers de Sénégalais sont à l’étranger dans des conditions très difficiles. Ils ne sont ni protégés suffisamment par leur pays d’origine ni par leur pays d’accueil’’, ont-ils dénoncé.

La SIDH a en plus souhaité l’amélioration des conditions carcérales et de l’enseignement public. S’agissant de l’éducation, ils invitent les acteurs à plus de responsabilités pour sauver le système éducatif sénégalais. Dans ce sens, ils appellent l’Etat à respecter ses engagements à l’endroit des enseignants, des étudiants et des élèves. ‘’Les grèves répétitives ont fini par discréditer le système éducatif sénégalais. Les responsabilités restent partagées entre acteurs de l’éducation’’, ont-ils souligné dans le rapport.

Toutefois, la SIDH se félicite des avancées notées en matière de jouissance des droits économiques et sociaux. A en croire l’association, de nombreux actes ont été posés par l’actuel régime au pouvoir pour lutter contre la corruption, la pauvreté et la mal gouvernance.
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