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Me William Bourdon, avocat de la partie civile : «Habré est pire que Pinochet»
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  Le Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




William Bourdon n’a pas été tendre avec Hissein Habré. Concluant le temps de parole réservé à la partie civile, le tonitruant avocat français a insisté sur les enjeux de la procédure notamment sur l’attitude de Habré. Durant tout le long du procès, souligne l’avocat, l’accusé n’a cessé, par son accoutrement, son silence et ses actes à cracher et à insulter (sur) les juges. «Il a confisqué son regard pour priver au président de le percer. Il nous a privés de ce face-à-face. Il a essayé de cacher ce petit bout de son face sinistre.

Et après cette audience, il va fanfaronner et montrer le V en signe de victoire alors que c’est du venin», crache l’avocat. Pour Me Bourdon, le président Kam doit dire ce qu’il pense de cette attitude. En conséquence, indique-t-il, il attend à ce que le président de la Cour le remette à la place des grands criminels. A la place de Pinochet «qui apparaît comme un petit joueur face à Habré», plaide-t-il. Revenant sur le silence de Habré, Me Bourdon indique qu’en «se taisant, Habré prolonge les actes criminels commis quand il était au pouvoir».

La défense s’énerve et dénonce les «bourdonnements» de Bourdon
Répondant à ceux qu’ils appellent «les avocats sans robe», c’est-à-dire la défense constituée de Habré, Mes Serres et Diawara, il les qualifie de «petits malins». Selon lui, ils ne s’illustrent que dans l’insulte et le mensonge dans les couloirs et les hôtels à travers des conférences de presse. La défense commise d’office en a pris aussi pour son grade. William Bourdon, qui dit comprendre «les commis d’office», indique qu’ils ont dépassé leur mandat. Relevant ce qu’il appelle des drapages sévères, l’avocat a soutenu que ces derniers n’étaient pas obligés de dire dans leurs conclusions écrites «que Habré est un bienfaiteur de l’humanité, qu’il a pacifié le sud de son pays et a amélioré les conditions de détention des prisonniers. C’est terrible», crie presque la partie civile. Il sera interrompu dans son propos par la défense qui dénonce des attaques personnelles. Réponse de William Bourdon : «Je comprends que cela vous gêne, mais vous n’étiez pas obligés d’écrire cela», tonne encore l’avocat français.
Relevant toujours les écrits de la défense, Me Bourdon met sur la table l’alibi Deby. En disant que Deby «doit aussi être jugé, vous êtes en train d’avouer la responsabilité de votre client», soutient-il avant de conclure : «La responsabilité de Habré dans la commission des crimes de guerre, crime contre l’humanité et de torture est diverse et documentée. Il a planifié, organisé, donné des ordres, il a été partout et ailleurs, il met la main à la patte du viol, de la torture, de l’exécution et de la disparition. C’est un criminel hors pair. Voilà la responsabilité pénale de Habré», conclut l’avocat.
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