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Art et Culture

Film - The Revolution won’t be televised: L’engagement de ‘’Keur-Gui’’ raconté
Publié le lundi 8 fevrier 2016  |  Enquête Plus
Y en a marre
© aDakar.com par MC
"Y en a marre" exige la libération immédiate de leurs camarades détenus à Kinshasa
Dakar, le 16 Mars 2015 - Le mouvement "Y en a marre" a rencontré la presse nationale et internationale pour faire le point sur la situation de leurs camarades arrêtés à Kinshasa (RDC). Les "Y en a marristes" demandent leur libération immédiate. Photo: Thiaat, membre de "Y en a marre"




Le centre culturel allemand Goethe Institut a reçu hier la présentation du film ‘’the revolution won’t be televised’’, en présence de la réalisatrice Rama Thiaw. Il est sélectionné à la Berlinale et y sera projeté en avant-première le 15 février prochain.

La révolution que Y en a marre a menée en 2012 contre le régime d’Abdoulaye Wade ne restera pas que dans les mémoires. Loin de la tradition orale africaine, cette histoire sera contée aux futures générations avec des images à l’appui. Cela est possible grâce à la réalisatrice Rama Thiaw. Elle a fait un documentaire de 66 minutes sur l’engagement de trois des membres de ce mouvement contestataire. La caméra se braque notamment sur les actions d’Omar Cyrille Touré dit Thiat, de Landing Mbessane Seck alias Kilifeu du groupe Keur-Gui et leur manager Gadiaga.

‘’J’ai voulu montrer un parcours d’hommes, de trois amis à la fois artistes et activistes qui tracent une voie propre pour la jeunesse africaine d’aujourd’hui. Comment ils reprennent, sans concession, le flambeau de leurs aînés, le capitaine Thomas Sankara ou l’artiste Khady Sylla, qui sont deux personnages à part entière de mon film. Comment ils se sont engagés dans l’action et comment ils luttent chaque jour pour rester fidèles à leur rêve et à leur art’’, confie la réalisatrice Rama Thiaw.

Hier, les dix premières minutes du film ‘’The revolution won’t be televised’’ (ndlr : la révolution n’est pas télévisée) ont été présentées aux journalistes au Goethe Institut. L’intégralité sera projetée en avant-première mondiale ce 15 février à Berlin. Ce sera au cours de l’une des plus grandes rencontres cinématographiques mondiales : ‘’la Berlinale’’ dans la section ‘’Forum’’.

‘’C’est un immense honneur pour moi d’être sélectionnée à la Berlinale. Je n’y croyais pas parce que Berlin est connu pour avoir une sélection très exigeante. Je suis très fière de pouvoir aller à Berlin, de représenter mon pays et les femmes cinéastes’’, s’est réjouie Rama Thiaw. Surtout que les films sénégalais déjà sélectionnés à la Berlinale sont ceux majoritairement financés par l’étranger. Ce qui n’est pas le cas pour ‘’The revolution won’t be televised’’. L’essentiel du financement vient du Sénégal même si ce n’est pas du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique (Fopica).

Le titre de ce documentaire est le même que le célèbre poème et chanson du musicien, poète et romancier américain Gil Scott-Heron. Une création assimilée à l’époque à ‘’une polémique agressive contre les médias de masse, contre l’ignorance par l’Amérique blanche de la dégradation progressive des conditions de vie dans les cités’’. La philosophie de ce poème n’est pas loin de celle du film de Rama Thiaw. En effet, la réalisatrice de 38 ans a expliqué hier que lors de cette révolution, nombreuses étaient les caméras étrangères qui filmaient la manifestation.

Seulement, une fois dans l’avion, les gens minimisaient les choses et disaient : ‘’C’est un petit groupe de rappeurs qui veut semer le désordre au Sénégal.’’ Alors que pour Rama, ‘’ce sont de jeunes responsables qui ont un idéal pour leur pays qui se battaient’’. Ainsi, la question que pose son film est, selon la cinéaste, ‘’pourquoi la révolution en Tunisie est plus célèbre que celle qu’il y a eu au Sénégal alors que les deux ont eu lieu presque au même moment’’ ? Encore que, selon l’artiste et conseiller du président de la République Massamba Guèye, ‘’ces jeunes ne sont pas dans l’agitation mais dans l’action. Ceux qui les connaissent savent que leur engagement ne date pas d’aujourd’hui’’.
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