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Mamoudou Wane, adjoint de Khalifa Sall au Ps : «Tanor serait un bon candidat pour 2017»
Publié le samedi 6 fevrier 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le Parti socialiste réfléchit autour sur l`Acte III de la décentralisation
Dakar, le 07 septembre 2015 - Le Parti socialiste veut proposer des solutions aux différents défis que pose l`Acte III de la décentralisation. Les camarades socialistes étaient réunis pour leur 4eme session thématique.




Pour Mamoudou Wane, Ousmane Tanor Dieng peut être un bon candidat à la prochaine Prési­dentielle. D’ailleurs, le responsable adjoint à la Vie politique du Ps ouvre le feu sur Idrissa Diallo, Bamba Fall et désavoue Barthélemy Dias qui présente Khalifa Sall comme le candidat des So­cialistes de Dakar. Le premier adjoint à la mairie des Parcelles Assainies déplore, dans cet entretien, la gestion «solitaire» du maire Moussa Sy.

Quel commentaire faites-vous des attaques de certains de vos camarades de parti contre Ousmane Tanor Dieng ?
D’abord, je voudrais dire à ceux qui l’ignorent encore que le Ps est un grand parti qui est démocratique. Ce qui fait la particularité du Ps par rapport aux autres formations politiques c’est qu’il y a un véritable débat d’idées. On peut avoir des points de vue divergents, voire contradictoires. Aujourd’hui, nous avons le camarade Idrissa Diallo qui, il n’y a pas très longtemps, a fait une sortie incendiaire contre Ousmane Tanor Dieng. Cepen­dant, ce que je ne peux pas comprendre, ni tolérer, c’est qu’on insulte le Secrétaire général du Ps. Idrissa Diallo est un récidiviste. Au Sénégal, nous avons plus de 250 partis. Mais quand on choisit le Ps, qui fonctionne avec des règles et des principes, il faut s’y conformer. Je ne comprends pas comment un militant du Ps, fut-il un député-maire, peut s’acharner de la sorte par l’utilisation de mots durs à l’endroit de la plus haute autorité du parti. Ousmane Tanor Dieng incarne une institution et demeure le trait d’union de tous les militants. On l’a élu brillamment au congrès de 2014. Je ne sais pas si Idrissa Diallo veut se martyriser, mais ses attaques contre Tanor sont injustifiées, méchantes et insolentes. J’interpelle Khalifa Sall, responsable de la Vie politique du Ps, pour qu’il fixe les règles du jeu. Il avait certes déclaré qu’il n’est pas derrière ces mouvements, mais il doit de nouveau les appeler à la retenue et à la sérénité. Khalifa doit aussi leur demander de respecter les militants et le parti.

Vous semblez dire, à l’image du député Cheikh Seck, que le maire de Dakar est derrière ces agissements de Idrissa Diallo et Cie ?
Vous savez, j’ai la chance de côtoyer assez régulièrement, pour ne pas dire tous les jours, le maire de Dakar. Khalifa Sall ne peut pas cautionner ces attitudes. La preuve, lors de son dernier meeting à Grand-Yoff, il a dit qu’il a l’Adn du Ps dans son sang et que Ousmane Tanor est son leader. Khalifa a assuré qu’il n’y a aucun problème entre lui et Tanor. D’ailleurs, je vous informe que Tanor et Khalifa, con­trairement à ce que beaucoup pensent, se rencontrent régulièrement pour discuter des questions du parti. On ne peut être plus royaliste que le roi parce que j’ai l’impression que le camarade Idrissa Diallo veut pousser Khalifa Sall à la confrontation avec Ousmane Tanor Dieng. Même son poste de maire et de député, il le doit à Ousmane Tanor Dieng. Il devait être le dernier à dénigrer Tanor. De plus, il fustige Benno bokk yaakaar dans laquelle nous avons 20 députés et affirme qu’il ne va plus aux réunions organisées par cette coalition. Le courage politique lui recommande de démissionner de son mandat de député. Que je sache, il est élu non pas sous la bannière du Ps mais de Benno bokk yaakaar.

Au delà de Idrissa Diallo, Bamba Fall pense que Tanor privilégie plus le «partenariat» entre le Ps et l’Apr que la reconquête du pouvoir…
(Il coupe) C’est totalement faux ! C’est mal connaître Ousmane Tanor Dieng et les règles de fonctionnement du Ps. Nous avons très tôt indiqué que nous sommes un parti partenaire de Benno bokk yaakaar et que nous allons «gagner ensemble et gouverner ensemble». Le parti a toujours dit que nous aurons un candidat. Mais nous avons également indiqué que ce n’est pas le moment de trancher cette question. Si la date des élections est connue, le Ps va réunir ses instances et discuter avec ses alliés. Une position va se dégager. J’ai l’impression que certains sont pressés et ont des agendas cachés.

Comme qui ?
Vous avez évoqué le cas de Bamba Fall, de Idrissa Diallo,… Mais on ne peut pas aller plus vite que la musique.

Si l’élection est calée en 2017, le délai ne serait-il pas court pour le futur candidat socialiste ?
Nous avons demandé aux responsables socialistes de mobiliser la base, de l’animer et de l’organiser. Cela a toujours été une directive du parti. On ne peut pas être pris de court.

Barthélemy Dias et Bamba Fall ont dit que les Socia­listes du département de Dakar souhaitent que Kha­lifa Sall soit le candidat du parti. En tant que responsable socialiste des Parcelles Assainies, partagez-vous cette proposition ?
D’abord, à l’endroit de mon frère et ami Barthélemy Dias, je voudrais dire que je ne me souviens pas avoir discuté dans une réunion du département de Dakar de cette question. Elle n’a jamais été évoquée au sein des Socialistes du département de Dakar. Que cela soit Khalifa Sall ou la candidature du Ps, ce sont des sujets qui n’ont jamais fait l’objet de discussions au sein des instances de Dakar. Barthélemy Dias a donné son avis. Il n’est pas le porte-parole du département de Dakar ni Secrétaire général de coordination. Le département de Dakar n’a jamais demandé au parti de faire de Khalifa son candidat. Les avis de Bamba Fall et de Barthélemy Dias ne lient pas les Socialistes du département de Dakar. Par conséquent, je me démarque totalement de leurs propos.

Ousmane Tanor Dieng a soutenu que le Ps «assume totalement le bilan de Ma­cky Sall». Votre parti n’est-il pas plus proche de présenter le Président Macky Sall comme son candidat ?
D’abord, ce sont les militants qui vont choisir le candidat du Ps et non Ousmane Tanor Dieng. Et puis, ce dernier est cohérent dans sa démarche. On ne peut pas avoir un pied dedans et un autre dehors. Nous sommes un parti responsable. Du moment où nous sommes dedans, on est comptable de tout ce qui se fait. C’est cela qui est honnête.

Etes-vous de ceux qui pensent que Tanor peut être candidat ?
Je pense que c’est tout cela le problème. Les gens ne savent pas ce que Tanor va décider parce qu’ils auraient aimé avoir la voie libre pour faire ce qu’ils veulent.

Il avait dit, en 2013 à la 2S tv, qu’il ne se représenterait plus ?
Non, qu’il n’envisageait pas.

Pour vous, il peut se représenter ?
Je laisse l’opportunité au secrétaire de se déterminer. Ce sera une décision personnelle.

Pensez-vous que Khalifa Sall peut être un bon candidat pour le Ps ?
Il peut être un excellent candidat comme d’autres aussi au sein du parti. Le Secrétaire général a évoqué les noms de Abdoulaye Wilane ou Serigne Mbaye Thiam. Il y en a encore d’autres.

Comme Tanor ?
Bien sûr ! Il serait un bon candidat pour 2017.

Même malgré ses scores aux élections de 2007 et 2012…
On ne va pas refaire l’histoire. Le Ps n’est pas Ousmane Tanor Dieng. Le parti, c’est plus de 400 000 militants. Une seule personne ne peut pas gagner une élection. Il faut un travail de coordination et de mobilisation de plusieurs facteurs. On ne peut pas imputer nos défaites en 2012 et 2007 à Ousmane Tanor Dieng. S’il y avait une faute, elle serait alors collective.

Lors de la grève des travailleurs des collectivités locales, certaines maries dont celle des Parcelles Assainies ont délibérément fermé leurs portes. En tant que premier adjoint de Moussa Sy, comment avez-vous vécu cela ?
J’ai un sentiment de regret et de désolation. Nous sommes dans une République. Les mairies sont des démembrements de l’Etat. Ma conviction est qu’en tant que maire, on ne doit pas fermer une institution de la République. J’ai décidé de reprendre ma liberté de ton et de parole. Depuis que nous sommes élus à la municipalité des Parcelles Assainies, j’ai observé un silence. Je ne suis pas un opposant dans le sens que le maire et moi ne sommes pas du même parti. Je suis du Parti socialiste. Mais ce que j’ai constaté, comme tout le monde d’ailleurs, c’est que la mairie a été fermée. Moussa Sy n’a pas le droit de fermer la mairie. Et d’ailleurs en ma qualité de premier adjoint, je n’ai pas été consulté sur cette mesure de fermer la mairie. Alors, si je ne suis ni associé ni consulté, tout ce qui est engagé ne peut pas me lier. Cela étant, je voudrais demander au maire de revenir à plus de sérénité. Je suis solidaire des travailleurs parce que la mise en œuvre de l’Acte 3 pose quand même quelques difficultés. Tout travail mérite salaire mais c’est de la responsabilité des travailleurs de s’organiser pour défendre leurs intérêts. Il n’est pas de la responsabilité du maire de faire la grève à la place de travailleurs.

Pour vous, c’est le maire Moussa Sy qui a décidé tout seul de fermer la mairie ?
Absolument ! J’ai suivi ses propos à la télévision mais je dois dire que j’ai été très choqué. Moussa Sy avait une attitude de défiance vis-à-vis de l’Etat. Un maire n’a pas à défier l’autorité de l’Etat. Il disait : «Je vais fermer ! Je refermerai !» Ce discours de défiance est honteux pour un maire.

Pour se défendre, ces maires élus de Taxawu Dakar disent qu’ils sont combattus par le régime actuel à travers l’Acte 3 de la décentralisation…
Ce n’est pas nouveau. Je me souviens du régime de Wade dont Moussa Sy était membre influent. Wade a essayé de tout faire mais cela n’a pas empêché Khalifa Ababacar Sall de réaliser un très bon bilan. Un Etat, on ne le combat pas avec de la fougue. L’attitude de Moussa Sy me surprend au regard de son expérience à la tête de la municipalité. Je ne suis pas associé aux décisions et aux initiatives du maire. Il n’aime pas la contradiction. C’est quelqu’un qui aime le combat et c’est ça qui le fait vivre. Mais cela ne me surprend pas car c’est un produit du Pds.

En tout cas le ministre de la Gouvernance locale, Ab­dou­laye Diouf Sarr, a menacé de mettre des délégations spéciales dans ces mairies qui «n’assurent pas la con­tinuité du service pu­blic». Parta­ge­riez-vous une telle éventualité ?
C’est le Conseil municipal qui va en pâtir. Il ne faut pas sacrifier tout un personnel à cause d’une décision d’un maire car c’est lui-même qui a décidé tout seul de fermer la mairie. Donc, ce n’est pas souhaitable.
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