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Art et Culture

Oumar Sy: "Je suis une exception, je me sens seul"
Publié le jeudi 4 fevrier 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise
Oumar
© Autre presse par DR
Oumar Sy, comédien franco-sénégalais




Omar Sy, le comédien français d’origine sénégalaise qui incarne Chocolat (1868-1971) dans le film éponyme signé de l’acteur et réalisateur français Roschdy Zem, s’est présenté comme "une exception" dans un entretien publié sur le site de l’hebdomadaire français, le Journal du Dimanche (JDD).

"À mes débuts, on m’a dit que j’étais le premier artiste noir de la scène française à avoir autant de popularité. Un constat un peu inquiétant", a-t-il expliqué se sentant comme une exception.

"Et c’est important de réhabiliter Chocolat. Il a ouvert des brèches, mais on les a colmatées derrière lui. Joséphine Baker lui a succédé un peu après. À mes débuts, on m’a dit que j’étais le premier artiste noir de la scène française à avoir autant de popularité. Un constat un peu inquiétant", a ajouté le comédien français d’origine sénégalaise.

"Et je me sens bien seul. La France va mal pour plein de raisons. Nous devons réparer les injustices une à une et ouvrir les yeux", a ajouté le comédien qui partage désormais son temps et sa carrière entre Paris et Hollywood (Etats Unis d’Amérique).

Sur ce long métrage qui présente l’histoire d’un clown noir qui a atteint son apogée avant de tomber dans la déchéance, Omar Sy ne comprend pas que le personnage qu’il incarne soit aussi méconnu comparé à son partenaire dans le même film, avançant comme explication le racisme ambiant de l’époque.

"C’est la première question que je me suis posée quand j’ai lu le scénario ! Qui était Rafael Padilla ? Malgré toutes les informations que j’ai pu glaner, je n’ai toujours pas la réponse. Peut-être a-t-il été oublié à cause de la guerre ? Ce n’est pas le cas de son binôme, George Footit, qui a marqué davantage les mémoires", a expliqué le natif de la région parisienne sur le film qui sort ce mercredi en France.

"La société ne les considérait pas de la même façon, ce qui a créé une distance entre eux. Personne n’a eu l’idée d’enquêter sur Rafael Padilla, excepté l’historien Gérard Noiriel, qui m’a aidé grâce à ses recherches", a indiqué l’artiste.

Et Oumar Sy d’ajouter : "J’ai été surpris par la popularité de Chocolat, né esclave à Cuba, qui affichait tous les signes extérieurs de richesse, de célébrité et d’intégration : une automobile, une statue au musée Grévin, un certain succès auprès des femmes".

"Même les frères Lumière l’ont filmé ! Propulsé vedette, il s’est embourgeoisé et a développé une addiction pour les jeux d’argent. Sans papiers, il a été dénoncé et jeté en prison, où il a subi des mauvais traitements car il se prenait au sérieux et ne savait pas rester à sa place", a détaillé le comédien.

Se présentant comme un héritier de ce personnage "pour avoir joué pendant des années avec mon complice Fred Testot. Chocolat n’a jamais cessé de se battre pour être libre de ses choix", a-t-il conté.

"Jusqu’à causer en partie sa propre perte, car il avait aussi des dettes de jeu. On a voulu le mettre en cage, l’humilier, lui faire courber l’échine. Mais sa conscience politique s’est éveillé. À lui tout seul, il est une révolution", a poursuivi le comédien.

Sur l’histoire de ce personnage de Chocolat incarné par Omar Sy et qui sort ce mercredi en France, le JDD indique : "À la fin du XIXe siècle, Rafael Padilla joue au cannibale africain avec un chimpanzé dans un cirque qui sillonne les routes de France. À l’issue d’une représentation, le directeur d’une salle de spectacle parisienne le recrute pour devenir le partenaire du clown blanc George Footit".

Mais à peine lancé, poursuit le JDD, "le tandem comique fait des étincelles et le public en redemande. Rafael, surnommé Chocolat, devient riche et célèbre… En retraçant le destin tragique du premier artiste noir de la scène française, Roschdy Zem parle d’une époque qui organisait des expositions coloniales où ceux que l’on appelait alors les "sauvages" étaient exhibés comme des animaux de foire au Jardin d’Acclimatation".
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