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Art et Culture

Inventaire des instruments de musique traditionnels 72 petits objets à préserver
Publié le mercredi 3 fevrier 2016  |  Sud Quotidien
Atelier
© aDakar.com par Mb. BA
Atelier national pour la restitution de l`inventaire des musiques traditionnelles
Dakar, le 02 Février 2016 - Le ministre de la culture a présidé un atelier national pour la restitution de l`inventaire des musiques traditionnelles. La cérémonie s`est déroulée au Grand Théâtre.




Pour arriver à cette étude, entamée en 2013, et qui révèle que l’on trouve quelque chose comme 72 instruments de musique au Sénégal, il aura fallu faire appel à 738 représentants de communautés. Les résultats de cette recherche ont été dévoilés hier, lundi 1er février au Grand Théâtre National, en présence du ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, qui songerait même à un musée de la musique traditionnelle, quand on sait que certains de ces instruments auraient tendance à disparaître… Ou alors n’y a-t-il que des personnes âgées, pour pouvoir encore les utiliser…

Quand on s’amuse à les compter, sans avoir peur de farfouiller, on trouve à peu près 72 instruments de musique traditionnelle au Sénégal, répertoriés au cours d’une étude entamée en 2013, et dont les résultats n’ont été dévoilés que dans la matinée d’hier, lundi 1er février, au Grand Théâtre National. Il y a l’ekontine, sorte de guitare à 3 cordes que l’on fabrique à l’aide d’une calebasse trouée, d’«un bâton et de petites lignes», le bombolong, du nom de cet instrument à percussion fait d’un «tronc d’arbre creusé», avec deux bâtons pour taper dessus, et commun à des ethnies comme les Balantes et les Diolas, le bougarabou ou ce jeu de «3 tambours» pour un seul musicien etc.

L’inventaire ne concerne pour l’instant que 5 régions du pays, entre Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Saint-Louis et Matam, mais il diagnostique déjà une sorte de malaise commun à chacune d’entre elles, quand on sait que la plupart de ces instruments de musique ont plutôt tendance à disparaître, puisqu’ils se résumeraient à une sorte de savoir confisqué, prisonnier d’un groupe de personnes âgées qui ont parfois du mal à le transmettre à de jeunes gens sans doute plus attirés par «la musique urbaine».

On trouve encore, dans cette étude, des fiches détaillées de chacun de ces instruments, qui vont de la description physique à l’histoire de ces objets. Certains d’entre eux sont quasiment donnés pour morts, et c’est justement cette étude qui aura permis de leur mettre la main dessus. Dans la région de Sédhiou par exemple, on n’en utiliserait vraiment que 4 à 5, sur les 17 effectivement répertoriés. Idem à Kolda, où certains acteurs culturels avouent qu’ils n’avaient qu’une connaissance assez superficielle de certains instruments.

A Matam, autrement dit au nord du pays, certains d’entre eux passeraient presque pour des outils orphelins, livrés qu’ils sont à eux-mêmes. On cite par exemple le cas du «Tioroumbal», qu’il a fallu aller chercher et trouver à la frontière, tout simplement parce que le seul à savoir encore en jouer, cultiverait un lopin de terre trouvé quelque part en Mauritanie.

C’est justement l’une des difficultés de cette enquête, qui a dû s’imposer des déplacements plus ou moins longs, ou se heurter à la réticence de certains habitants, qui soupçonneront parfois les enquêteurs de vouloir repartir avec quelque chose qui ne leur appartiendrait d’eux, ou de leur prendre un peu d’eux-mêmes.

Si cette étude, qui a fait appel à «738 représentants de communautés», ne concerne pour l’instant que 5 régions, réparties entre le nord et le sud du pays, c’est peut-être parce que, comme dirait le directeur du Patrimoine culturel, Abdoul Aziz Guissé, on trouve, surtout au sud, précise-t-il, des «cultures plus endogènes, moins agressées (…), moins dénaturées », même s’il n’y a pas que cela. Abdoul Aziz Guissé en fait surtout une «fourchette expérimentale», qui devrait ensuite s’appliquer à d’autres parties du pays. Le directeur du Patrimoine culturel ajoute aussi que l’idée, ce serait d’arriver à un «inventaire du patrimoine immatériel» sur les 14 régions, que cela concerne les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales etc.
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