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Concertations du pouvoir autour des réformes constitutionnelles: La Société civile balise la voie
Publié le jeudi 28 janvier 2016  |  Sud Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". Photo: Aboubacry Mbodj, secrétaire général de la Raddho




A la différence du Pds et de l’opposition qui posent un bémol sur les consultations envisagées par le chef de l’Etat autour des réformes constitutionnelles, la société civile sénégalaise ne crache pas, elle, sur le gâteau. Appréciant vivement la démarche, elle plaide néanmoins pour que ces concertations soient inclusives et participatives en direction de l’opposition, de la société civile, des chefs religieux et coutumiers. A l’instar d’Aboubacry Mbodj de la Raddho qui a tenu par ailleurs à faire savoir que «si ces consultations sont menées de façon transparente, nous allons tourner la page de la crispation de la situation». Voire de Mouhamadou Mbodj du forum civil qui pointe du doigt la nécessité de « bâtir des consensus forts et transversaux» autour de cette révision. Quoiqu’il ne considère pas la réduction du mandat présidentiel comme « une réforme institutionnelle, mais un engagement personnel».

MOUHAMADOU MBODJI, FORUM CIVIL : «Il faut bâtir des consensus forts et transversaux»

Aller vers des concertations de changements institutionnels est une intelligence politique. Vivre ensemble, c’est toute la diversité politique, sociale, culturelle et économique, parce que le secteur privé est concerné par ces réformes. Les coûts des réformes seront probablement partagés par le secteur privé de par leur contribution fiscale à travers leur nouvelle création. Donc, si l’on veut assurer une durabilité à des changements sur le système de gouvernance du vivre ensemble, il faut bâtir des consensus forts et transversaux. On ne peut plus s’enfermer dans des cloisons de singularités, quelles soient partisanes politiques ou confessionnelles. Le point nodal sur le système de gouvernance du vivre ensemble tourne autour du président de la République. Il est le point de rencontre de toutes les diversités. Il doit cultiver cette qualité d’interactivité par la diversité. A défaut, si les gens ne se reconnaissent pas dans ces changements, ils risquent de les remettre en cause à la moindre occasion.

J’entends les gens dire que nous n’avons pas été consultés. Mais le processus de consultation n’est pas encore lancé. Le Président a consulté ses alliés. Ce qui peut se comprendre, parce qu’ils gouvernent ensemble. Ils ont besoin de savoir quelle direction prendre. Il les a consultés plus sur sa démarche que sur le contenu.

Maintenant sur le contenu, le référendum s’adresse aux citoyens. On leur soumet un projet, ils donnent leur point de vue, quand le Conseil constitutionnel dira oui, on peut y aller et voir quelle forme il faudra y aller. Je prie de toutes mes forces pour que la volonté affichée par le Président de diminuer son mandat soit respecté. Et que l’on arrive à cela. Ca serait un acte fort de grande portée historique, chargé de symbole pour relancer la gouvernance dans le pays, renforcer l’unité nationale mais aussi l’image du pays dans le continent.

La réduction du mandat présidentiel, au niveau du Forum civil, nous ne le considérons pas comme une réforme institutionnelle, mais un engagement personnel. Les réformes institutionnelles, il faut le laisser le temps de développer son contenu. Ensuite, chacun pourra apprécier.

ABOUBACRY MBODJ, SECRETAIRE GENERAL DE LA RADDHO : «Si ces consultations sont menées de façon transparente, nous allons...»

Nous apprécions vivement cette démarche. Parce que nous considérons qu’en tant que président de la République, c’est à lui d’entamer des démarches au niveau des partis politiques et de tous les acteurs de la vie politique. Cela a été une vielle revendication de la Raddho. Il lui revient la latitude d’engager le premier pas pour inviter tous les acteurs à une large concertation. Le pays en a besoin. Nous avons constaté, dans le contexte actuel, c’est plutôt des discours musclés dû à un déficit de dialogue qui a été rompu depuis plusieurs années. C’est heureux aujourd’hui que le Président entame cette démarche que nous saluons vivement. Nous sommes tout à fait en phase de celle-ci.
Nos attentes sont que ces concertations soient inclusives et participatives en direction de l’opposition de la société civile, les chefs religieux et coutumiers. Ce qui nous intéresse, c’est de mettre en avant la cause nationale. Si ces consultations sont menées de façon transparente, nous allons tourner la page de la crispation de la situation. Ce que nous avons besoin parce que nous allons vers un référendum et des joutes électorales. Mais il faudrait qu’il y mette, en tant que président de la République, toutes les formes qu’il faut. En respectant les principes d’un dialogue fécond et sincère entre tous les acteurs. Si cela est respecté, il n’y a pas raison qu’une frange de la société sénégalaise y s’oppose.
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