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Après Ouagadougou et Bamako: Les grandes villes sénégalaises sont-elles à l’abri du terrorisme?
Publié le samedi 23 janvier 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par MC
Sommet de la Francophonie: Dakar fait peau neuve
Dakar, le 27 Novembre 2014: A quelques jours du début du XVe Sommet de la Francophonie, la ville de Dakar, la capitale du Sénégal, a totalement changé de visage.




Le dernier coup des islamistes à Ouagadougou le 15 janvier, n’a pas encore fini de faire des vagues que tous les pays de la sous-région se sentent sous la menace d’une irruption de ces fous de Dieu qui ont opté pour un seul système : celui de la mort, de la prise d’otage et de le terreur. Au moment où les grandes villes comme Abidjan, Lomé, Cotonou, n’ont pas encore été la cible de ces attentats, la sécurité prend de plus en plus, une tournure plus visible. Il était temps…

Les grandes villes sénégalaises comme celles de la Mauritanie, de la Gambie, ou encore de la Guinée sont-elles vraiment protégées du terrorisme d’Al Qaïda, de Boko Haram et de Daesh. Tout près de la capitale sénégalaise, à quelques encablures des frontières sénégalaise, le Mali est loin d’être devenu un pays stable. En occident, le pays le plus proche du Sénégal, la France, semble aussi au plus mal. Alors, face au terrorisme islamiste, tous les amalgames peuvent aujourd’hui amener la guerre partout, comme les bombes, les véhicules piégés, les femmes explosives etc. Bamako et Ouaga après elles, en ont donné la preuve.

Jusqu’en 2010, quand l’histoire de Boko Haram, commençait à peine à ébranler un pays pas loin du Sénégal, le Nigéria, dans sa partie nord, l’on se disait que cela n’arriverait jamais ici comme ailleurs. C’était un problème entre Nigérians. Aujourd’hui, de Maiduguri à Kano, de Yaoundé à Niamey, la sécurité à 100% n’existe nulle part en Afrique de l’ouest et dans la partie est du continent. Depuis l’envahissement du Nord-Mali, la géographie du terrorisme dite barbare, n’est plus à géométrie variable, mais peut toucher tout le monde de Gao à Rufisque, de Tombouctou à Conakry en passant par Dakar, Ziguinchor jusqu’à Bamako et Ouagadougou. Alors que faire ?

A Dakar, depuis quelques mois, une prise de conscience semble s’être faite. Désormais, pour entrer dans les hôtels du centre ville, les responsables ont décidé d’installer des portiques à l’entrée pour fouiller toute personne qui se présente à l’entrée. La hantise de ne pas se laisser surprendre est devenue un problème hautement sécuritaire. Sauf qu’ici, la difficulté, malgré les alertes et les mises en garde, sera de bien surveiller chaque portion de territoire, chaque coin de rue, même dans un petit pays comme le Sénégal qui fait moins de 200.000 km2.

Sachant d’ailleurs qu’un petit pays comme la Gambie (10.000 km2) située dans le ventre mou, du territoire sénégalais, s’est récemment transformé en Etat islamique, de la bouche de son propre président Yaya Jammeh, depuis quelques semaines. Entouré de zones d’instabilité de part et d’autres de ses frontières, avec la Mauritanie au nord où des touristes européens ont été pris en otage il y a quelques années, du Mali qui vit l’une des crises sécuritaires les plus aigues depuis l’indépendance, le Sénégal ne peut fermer les yeux sur ce qui se passe tout autour de lui. L’attaque de l’Hôtel Radisson Blue de Bamako, le 20 novembre dernier, une semaine après celle de Paris, a été typique d’un mode opératoire presque impossible à prévoir des fois par le petit groupe sécuritaire préposé aux portillons des hôtels.

A Bamako, par exemple, le véhicule des assaillants était muni d’une plaque diplomatique pour pénétrer dans ce grand établissement. Avec la particularité qu’à l’intérieur, se trouvaient quelque 170 clients de l’hôtel de 14 nationalités différentes. Dans un lieu qui a l’habitude d’accueillir des étrangers et d’héberger des conférences internationales. La conséquence de cette négligence coûtera plus d’une vingtaine de morts.

PRISE D’OTAGE, OPERATION SUICIDE… : Un scénario similaire jusqu’à l’attentat de Ouaga

Le scénario est presque le même avec la dernière prise d’otage qui a eu lieu du côté de Ouagadougou qui au eu lieu le 15 janvier, revendiqué par le groupe jihadiste, Al Qaeda au Maghreb islamique et qui a fait une trentaine de victimes parmi lesquels des burkinabé et des européens.

Une sérieuse alerte à ne pas prendre à la légère quand on voit le nombre de victimes qu’ils ont faits. Plus d’une vingtaine à Ouagadougou, plusieurs morts et des blessés dans la capitale malienne, ce sont toujours des morts innocents qui perdent la vie aussi bêtement au nom d’un islam qui ne l’est que de nom. Or, aujourd’hui, le danger viendrait du fait que ces personnes dangereuses peuvent circuler dans ces zones sans faire l’objet de contrôle des fois. Inconnus jusqu’ici, des mouvements et leur nom entrent dans les discours de salon comme dans les écoles. Ils ont nom : Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et encore.

D’ailleurs, selon le chef du gouvernement français, Manuel Valls qui commentait les attentats de Ouaga pendant lesquels, des ressortissants français avaient perdu la vie, affirmant que « Sur les six agresseurs, si trois ont été tués, trois sont encore recherchés”. Ce qui ajoute encore plus à la confusion. De nombreux témoins interrogés par l’Afp, déclarent également qu’il y avait 4, 5 ou 6 assaillants dont une ou deux femmes. On est donc dans une sorte d’imbroglio qui devrait pousser à la plus grande vigilance.

Cet après-midi du jeudi 21 janvier, interpellé par un député à l’Assemblée nationale sur les questions adressées au gouvernement, le Ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo a confirmé que la lutte contre le terrorisme qui n’est pas seulement l’affaire de l’Etat et du gouvernement, est très difficile et demande une vigilance de tous les instants. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il a recommandé le renforcement au niveau des services de l’Etat, mais surtout des établissements assez exposés de la capitale comme les établissements hôteliers.

Le ministre de l’Intérieur compte ainsi sur la vivacité des cellules opérationnelles mises en place depuis la montée du terrorisme dans la sous-région ; et depuis le Nigéria jusqu’au Mali. Avec la coopération des éléments français présents aussi dans le pays, Abdoulaye Daouda Diallo, a fait comprendre que l’armée, comme la Gendarmerie et les forces de police sont à pied d’œuvre pour faire en sorte que le Sénégal, ses villes et villages restent en sécurité.

L’Etat a mis en place une cellule opérationnelle de sécurité intérieure pour assurer la riposte en cas d’attaque terroriste, a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo.C’est une chose qui rassure mais est-ce suffisant. Comme pour dire que « Mieux vaut prévenir que guérir.»

Mais laisser seul, le ministre de l’Intérieur répondre à cette question et donner la position du gouvernement, pendant qu’en France tous les segments de l’Etat, à commencer par le Président François Hollande, son Premier ministre, Manuel Valls, sont mobilisés, ressemble à une stratégie qui n’est pas encore huilée comme il le fallait. C’est à peine installé sur son fauteuil de président Burkinabé, que Roch M. Christian Kaboré a été confronté à la réalité de la violence du terrorisme au cœur même de la capitale du Burkina Faso.

Il est temps et plus que temps de mettre en branle des capacités de ripostes et des réponses africaines au lieu d’attendre l’explosion pour paniquer et montrer qu’on est touché et ébahi. Lors de la dernière Assemblée mondiale de l’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe, le Pacifique, l’Afrique et les Caraïbes (Aldepac) à Dakar, un débat sur le terrorisme lié à la gestion globale des ressources naturelles et l’intérêt des groupes jihadistes pour l’argent et les mines, a permis d’évoquer la possibilité voire la probabilité de voir surgir le terrorisme en plein Sahel. Cette question a été soulevée par des spécialistes et des connaisseurs parmi lesquels, le Dr Bakary Sambe.

L’homme qui est enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) et Coordinateur de l’Observatoire des Radicalismes et Conflits Religieux au Centre d’Etudes des Religions (CER), spécialiste des questions religieuses à l’université de Saint-Louis, et il ne voit qu’une seule issue à ce combat contre le terrorisme, quand il dit que, « L’unification de toutes les forces est une nécessité ; mais, il faut surtout, lutter dans les pays contre toutes les formes d’injustice et d’ignorance susceptibles de jeter certaines franges de la population vers ces mouvements religieux. »
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