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Traqué entre la Mauritanie et Saint-Louis : Ould Saleck tombe en Guinée - Le terroriste a traversé le Sénégal de part en part
Publié le vendredi 22 janvier 2016  |  Le Quotidien
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Sa cavale a duré trois semaines et le terroriste mauritanien Saleck Ould Cheikh a donné du fil à retordre aux forces de sécurité mauritaniennes et sénégalaises qui n’ont retrouvé aucune trace de lui entre son pays et Saint-Louis. Aujourd’hui l’on ne manque pas de s’interroger sur les capacités des services de sécurité sénégalais à endiguer ce fléau qui frappe à nos portes : le terrorisme.

La cavale du terroriste mauritanien, Saleck Ould Cheikh, en est à son clap de fin. Elle aura duré trois semaines. Trois semaines durant lesquelles les forces de sécurité de son pays se sont évertuées à le traquer. Se faisant même aider par leurs homologues sénégalais, quand Saleck a été signalé à Saint-Louis. Mais dans la capitale du Nord, les limiers ne retrouveront pas Saleck. Qui s’est contenté de poursuivre sa fuite. Au nez et à la barbe des forces de sécurité sénégalaises, qui ne se sont contentées que d’arrêter à Saint-Louis 9 suspects qui seront libérés à Dakar par le Parquet, faute de preuves.
Et, c’est le soir de ce mardi 19 janvier que le fugitif mauritanien a été arrêté au barrage de Kalounka-magasin, à 35 km de Boké, une localité guinéenne située à 300 km au nord-ouest de Conakry, près de la frontière avec la Guinée-Bissau. Saleck Ould Cheikh dont l’extradition interviendra sous peu, a été arrêté avec trois autres de ses compatriotes.
Un responsable syndical des transports routiers à Boké, en Guinée, Issiagha Keïta, a affirmé «avoir été alerté par un appel téléphonique d’un ami syndicaliste basé à Kountabaly, en Guinée-Bissau, sur deux Mauri­taniens en route vers la Guinée à bord de motos-taxis et armés».

Tir à bout portant sur le commandant de la gendarmerie de Daby
M. Keïta va même ajouter : «J’ai pu joindre l’un des pilotes de ces motos, auquel j’ai conseillé d’aller directement au poste de contrôle et de livrer les passagers aux gendarmes, ce qui fut fait.» Un gendarme se trouvant sur les lieux, au mo­ment de la fouille des suspects, déclare que «l’un d’eux (des passagers) a ouvert le feu sur les gendarmes, qu’il a de justesse ratés et tiré en l’air pour couvrir sa fuite».
D’autres sources renseigneront encore que «le fugitif a été rattrapé par la population qui a accouru, en entendant les coups de feu». «L’un des Mauritaniens a tiré à bout portant sur le commandant de la gendarmerie de Daby sans l’atteindre» au mo­ment de la fouille, précise le gouverneur de la région guinéenne de Boké.
Après leur transfert à Boké, les suspects ont fait l’objet d’un interrogatoire à la brigade départementale de la gendarmerie. «Ils parlent plutôt l’arabe et difficilement le français, ce qui a rendu un peu compliqué leur interrogatoire», a-t-on souligné sur place.

Interrogations sur les capacités des services de sécurité sénégalais
Toujours est-il que l’échappée solitaire du fugitif de Nouakchott ne manque pas de susciter des interrogations sur les performances en matière de renseignements des services sénégalais. Un constat fait à une période de psychose terroriste au Sénégal et d’attaques jihadistes dans des pays voisins et amis comme le Mali (attentat au Radisson Blu de Bamako de novembre dernier) et le Burkina Faso (attaque du Splendid hôtel de Ouaga­dougou de vendredi dernier). Que le terroriste mauritanien parvienne à traverser de part en part le territoire sénégalais, sans qu’il puisse faire face à la moindre inquiétude de la part des services de sécurité du pays, pousse à questionner la qualité des outils mis en place pour gérer une situation d’une telle ampleur.

Pourtant le Sénégal a prévu 13 milliards contre le terrorisme
Pourtant, c’est à l’Assemblée nationale que le ministre de l’Economie et des finances avait annoncé, lors du vote de la Loi des finances 2015, la mise en place d’une enveloppe de 13 milliards pour permettre au pays de lutter contre le terrorisme. Quelques mois après, l’on se rend compte, par l’entremise de la cavale de Saleck Ould Cheikh, qu’il a des efforts à faire encore pour se mettre à niveau. Au moment où il a été fait état hier de renseignements que Paris aurait remis à Washington et faisant état de menaces d’attaques terroristes contre Abidjan et Dakar.
Pour rappel, c’est le 7 janvier dernier que la Mauritanie avait lancé un avis de recherche contre Saleck Ould Cheikh. Ce dernier, condamné à mort en 2011 pour action terroriste, après une opération à la voiture piégée menée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) visant à assassiner le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, s’était évadé de la prison de Nouakchott le 31 décembre dernier.
Son épouse et sa sœur, qui lui rendaient souvent visite en prison, ainsi son fils âgé de 5 ans, ont été arrêtés le 4 janvier dernier dans la capitale mauritanienne dans le cadre de l’enquête visant à situer les responsabilités et les conditions de son évasion.
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