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Corruption dans la magistrature, plaider presse et systématisation du mandat de dépôt: Verdict de la société civile
Publié le lundi 18 janvier 2016  |  Sud Quotidien
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Après la sortie du bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Ahmath Ba dénonçant la corruption dans la magistrature et la systématisation du mandat de dépôt et la réplique du premier président de la cour suprême, Mamadou Badio Camara fustigeant les sorties des robes noires dans la presse, Sud Quotidien a donné la parole aux acteurs de la société civile.

Le président de la section d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama et le secrétaire exécutif de la ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), Alassane Seck livrent leur verdict sur cette gangrène qui pollue l’atmosphère dans la justice sénégalaise et occupe d’une manière récurrente, les débats dans les rentrées des cours et tribunaux.

CORRUPTION DANS LA MAGISTRATURE :

SEYDI GASSAMA , PRESIDENT DE LA SECTION D’AMNESTY SENEGAL : «Les accusations de Mame Adama Gueye ne sont pas les premières»
« Il y’a eu toujours des cas d’accusation. Celles faites par Me Mame Adama Gueye ne sont pas les premières. Il y’a eu des cas d’accusation de corruption dans le passé. Mais le plus important est que lorsque des accusations sont faites qu’il ait des enquêtes et que les personnes mises en cause soient sévèrement sanctionnées. Il faut éviter que les actes de corruption commis par certains magistrats soient utilisés pour généraliser. On ne peut pas généraliser en taxant toute la magistrature de corrompue. Il y’a des magistrats honnêtes et qui font leur travail avec intégrité. Lorsque des accusations sont faites contre des magistrats il faut qu’elles fassent l’objet d’enquête. La corruption est mauvaise partout, mais elle est beaucoup plus grave dans la magistrature, car ce sont les destins des gens qui se nouent et se dénouent à travers les décisions de justice rendues».

ALASSANE SECK, SECRETAIRE EXECUTIF LSDHL :« Tous les magistrats ne sont pas corrompus »
«Il y’a la corruption dans tous les corps de métier. Toutefois, tous les magistrats ne sont pas corrompus. Mais les accusations de corruption dans la justice sont réelles. Il y’a eu même beaucoup de scandales dans le milieu qui avaient été signalés à l’époque dans la presse. Maintenant, il faut trouver des solutions pour endiguer ce fléau».

LE PLAIDER PRESSE

ALASSANE SECK : « C’est une réalité, il faudra le déplorer »
«C’est une réalité ! Il faudra le déplorer. Ces deux corps forment la justice. Ils sont complémentaires et condamnés à vivre ensemble dans un mariage de raison. En toute responsabilité, ils doivent trouver des cadres de concertation internes pour discuter en toute responsabilité et d’éviter des polémiques publiques».

SEYDI GASSAMA :«Un avocat qui défend son client doit utiliser tous les moyens légaux possibles pour tirer son client d’affaire»
«C’est de bonne guerre. Un avocat qui défend son client doit utiliser tous les moyens légaux possibles pour tirer son client d’affaire. Et s’il s’adresse aux médias pour éclairer l’opinion publique sur les faits reprochés à son client sans pour autant divulguer les secrets de l’instruction, c’est une arme qu’il peut utiliser. La victoire de l’avocat c’est lorsqu’il arrive à tirer son client d’affaire. Toutes les armes légales qui sont à sa disposition, il doit les utiliser. On ne peut pas accepter que les magistrats communiquent et qu’on dise aux avocats qu’il est beaucoup plus plausible de ne pas communiquer. Il appartient maintenant aux magistrats de rendre la justice dans la sérénité d’éviter que, ce qui se dit dans la presse ou par l’opinion puissent influencer les décisions de justice. Les décisions doivent être rendues dans la sérénité sans tenir compte de la clameur populaire ou de ce l’on entend dans les revus de presse».

SYSTEMATISATION DES MANDATS DE DEPOT

SEYDI GASSAMA :«C’est le principal mal du système judiciaire sénégalais»
«C’est le principal mal du système judiciaire sénégalais. Le mandat de dépôt est devenu banal. Des gens sont placés sous mandat de dépôt pour un oui ou pour un non. Cela est extrêmement mauvais. C’est une grosse atteinte aux droits humains. Et malheureusement, très souvent, les mis en cause sont blanchis après jugement. Certains bénéficient d’un non lieu pendant l’instruction et il n’y a aucune compensation. Il faut absolument que l’on revoit la loi et limiter de façon stricte le mandat de dépôt. Le président Ahmadou Makhtar Mbow dans le cadre de la réforme des institutions avait demandé dans une recommandation la création d’un juge de liberté qui serait un juge que tous les citoyens pourraient saisir et qui devrait très rapidement statuer à la fois sur la légalité et l’opportunité de placer quelqu’un sous mandat de dépôt. C’est une réforme très importante qui pourrait aider les citoyens contre l’usage abusif du mandat de dépôt. Malheureusement, cette réforme n’a pas été adoptée».

ALASSANE SECK :«C’est une situation extrêmement urgente qu’il faut régler»
«C’est une situation extrêmement urgente qu’on doit régler. Au niveau de la Ligue sénégalaise des droits humains, on a dit qu’il faut éviter la systématisation du mandat de dépôt. Le code pénal et le code de procédure pénale sont en réforme mais, cette réforme est extrêmement longue. Le surpeuplement des prisons découlent de cette situation d’emprisonnement systématique. Il faudra éviter le mandat de dépôt pour les personnes qui ne sont pas encore jugées et de mettre en contrôle les gens qui sont déjà condamnés ».

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