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Khalifa Sall revoit les chiffres de sa Ville: ‘‘Le budget est de 46 milliards, pas 61 milliards’’
Publié le lundi 18 janvier 2016  |  Enquête Plus
Khalifa
© aDakar.com par DF
Khalifa Sall, maire de la ville de Dakar




En délibération hier, le Conseil municipal de la Ville de Dakar a arrêté son budget officiel à 61 milliards. Mais le maire de Dakar a tenu à apporter une précision de taille en baissant drastiquement ce montant, parlant ‘‘d’un jeu d’écritures’’.



Malgré le budget officiel de 61 milliards 364 millions retenu pour la Ville de Dakar, Khalifa Sall a tenu à mettre les choses au point. ‘‘Ce chiffre est fictif. Nos ressources réelles sont de 46 milliards 580 millions. Les 14 milliards qu’on y a ajoutés sont uniquement un jeu d’écritures. Cela ne correspond à aucune réalité. Les règles édictées nous imposent de mettre en équilibre les recettes. Il faut que l’opinion sache que c’est 46 et non 61 milliards, dont on dispose’’, avertit le maire de Dakar, qui place cette patate chaude entre les mains du préfet de Dakar Baye Oumou Guèye pour une séance d’explications. ‘‘L’un des principes budgétaires veut que le budget soit sincère. C'est-à-dire avoir ce que l’on maîtrise en termes de recettes et de dépenses. C’est vrai que vous êtes à 46 milliards mais il y a un jeu comptable, une querelle d’école sur l’interprétation du mouvement financier (...). Ce serait un peu maladroit qu’on vote un budget qu’on transmette à l’autorité administrative et que le receveur vous dise que ce n’est pas équilibré. Nous sommes obligés de recorriger, de revenir. Or, si on avait voté 46 milliards, on aurait convoqué encore le Conseil alors qu’il s’est déjà prononcé’’, a–t-il apporté comme éclairage à cette hausse.

‘‘Que nul n’en ignore’’

Si le maire de Dakar a tenu à éviter tout dossier politique durant les interviews, il a pourtant marqué son territoire en répondant aux interpellations des conseillers. Pour lui, hors de question que les autorités centrales empiètent sur ses domaines de compétences. ‘‘En 2016, il y aura les gros investissements comme le Dakar business center, le Dakar city center, les gazons synthétiques, le pavage, la voirie, la rénovation et la restructuration urbaine. C’est cela que nous allons faire car il nous faut changer le visage de Dakar. Nous en avons le droit et le devoir ; parce que nous en avons légitimité. Que les uns le comprennent et que nul n’en ignore. Nous ne laisserons personne se substituer à nous dans les compétences qui sont les nôtres’’, a-t-il lancé.

Etait-ce destiné à ‘son’ ministre de tutelle Abdoulaye Diouf Sarr ou à son collègue du Renouveau urbain et du Cadre de vie Diène Farba Sarr ? L’édile de Dakar n’a pas souhaité répondre à cette interpellation de la presse, ni sur la médiation entreprise par le ministre de l’Intérieur pour arrondir les angles sur le différend entre les deux projets concurrents (Ndlr : un de la mairie et un du ministère) sur la Place de l’indépendance. Autre position très engagée, celle du maire des Parcelles Assainies qui appelle à la défense des intérêts des travailleurs municipaux. ‘’Il faut se battre car la transition est terminée. Il faut se mobiliser à côté de ces travailleurs. On ne peut distribuer de l’argent à gauche et à droite et remettre en cause les acquis d’un agent municipal’’, lance-t-il. Ce dernier dit tout son étonnement de voir Dakar exclue des programmes comme les Vacances citoyennes alors que toutes les villes en ont bénéficié.

Le Lifi, nouvelle trouvaille pour juin

Le mandat 2009-2014 a donné la priorité aux investissements structurants et à la politique sociale, dont un programme d’alimentation scolaire qui a porté la fréquentation des écoles à 85%, fait savoir l’édile de Dakar. Khalifa Sall promet une mutualisation plus effective pour soutenir les mairies les moins nanties et la reprise des bourses selon les critères d’indigence et d’excellence. Mais pour cette année, les défis environnementaux et technologiques se sont invités aux débats. Après sa participation à la Cop 21, la mairie de Dakar ne veut pas être en marge des innovations. ‘‘Nous sommes en train de promouvoir le Lifi car la technologie a tellement avancé qu’à partir du LED (Ndlr : sigle anglais de Diode électroluminescente) on produit du Wifi, c’est pourquoi on l’appelle Lifi. Il est en vogue et nous permettra de faire d’une pierre deux coups. On baisse la consommation et toute la population dakaroise obtient la connexion. Au mois de juin, nous le mettrons en pratique’’, annonce Khalifa Sall.

La complétion des 40 mille points lumineux, pour que la ville soit aux standards internationaux -il en reste 5000-, va également se faire avec le Led qui présente plusieurs avantages. ‘’Avec le solaire, nous avons essayé près de 2 000 points lumineux mais les panneaux et les batteries ont été volés jusque dans les cimetières à Yoff et à Saint-Lazare. C'est pour cela que nous avons fait le choix du Led. Un point lumineux solaire revient à 1 million 500 mille F CFA, alors que le Led est à 800 ou 900 mille F CFA. Il a une durée de 20 ans’’. Autre point d’achoppement : la facture de l’éclairage public. Khalifa Sall ne comprend pas le rétropédalage des autorités. ‘’Aucune ville au Sénégal, aucune collectivité locale ne paie sa facture. C’était un cadeau du président Wade. Aujourd’hui, on vient nous dire que les villes doivent des milliards, que Dakar doit 10 milliards. Dakar ne doit rien du tout ! L’État dit qu’il paierait ; qu’il paie ! D’ailleurs pourquoi singulariser Dakar ? Nous ne paierons rien car c’est une mesure prise par Abdoulaye Wade et confirmée par Macky Sall’’, s’est-il défendu.
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