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Echanges vifs entre avocats et magistrats : Le procès de la corruption
Publié le jeudi 14 janvier 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
La Rentrée solennelle des cours et tribunaux 2016
Dakar, le 12 Janvier 2016 - La Rentrée solennelle des cours et tribunaux a eu lieu, ce matin, à la Cour Suprême. Elle a été présidée par le chef de l`État Macky Sall. Les plus grandes personnalités de l`État ont assisté à la cérémonie qui avait comme thème: "les collectivités locales et le contrôle de légalité".




La justice sénégalaise est malade. Elle est par endroits affectée par la corruption, si l’on se fie au bâtonnier Me Ahmet Bâ, auteur d’un discours devant le chef de l’Etat qui présidait hier la rentrée solennelle des Cours et tribunaux. Ces propos du patron du barreau ont suscité une obligation de réponse de la part du premier président de la Cour suprême. Mamadou Badio Camara a accusé des avocats de «plaider presse».

Venu présider l’audience de la rentrée solennelle des Cours et tribunaux, le Président Macky Sall a esquivé certaines interpellations. Lors de son allocution, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Me Ameth Bâ, n’a pas fait dans l’euphémisme pour pointer du doigt des maux qui gangrènent le système judiciaire sénégalais. Selon le bâtonnier, celui-ci fait face à des problèmes. Pour lui, ceux-ci ont pour noms «lenteurs administratives, im­pu­nité, complexité des procédures, défaillances des en­quêtes de police judiciaire». A ces tares, assume-t-il, s’ajoutent des «ins­tructions d’affaires laborieuses», «un surpeuplement carcéral», l’«insuffisance de l’assistance judiciaire». Et le patron du barreau de lâcher le mot qui indispose : «La corruption etc.» Autant de maux qui lui font conclure que «la justice a des problèmes». Tout en reconnaissant les efforts qui sont en train d’être faits par les autorités, Me Bâ a avoué que «c’est faire preuve de responsabilité de le dire sans complaisance».
L’avocat a partagé le manque de confiance que les citoyens ont par rapport à la justice. Il a cité une récente étude commanditée par le Réseau africain pour le développement intégré (Radi) dans les régions de Dakar, Thiès, Saint-Louis et Kaolack, qui montre que les populations n’ont pas confiance en la justice.
Le bâtonnier s’est également appuyé sur le rapport général de l’atelier des 10 et 11 novembre 2015 sur le mandat de dépôt et l’aménagement des peines alternatives. A cette occasion, in­dique-t-il, des magistrats ont exposé d’autres défaillances telles que la systématisation du mandat de dépôt «parfois pour des motifs sommaires», l’absence de débat contradictoire entre le magistrat et le Parquet. La liste des griefs est loin d’être exhaustive.

Le 1er président de la Cour suprême : «Des enquêtes ont été ouvertes sur toutes les allégations de corruption»
Ce propos du bâtonnier n’a pas laissé indifférent le premier président de la Cour suprême. Mama­dou Badio Camara a jeté des pierres dans le jardin des avocats. Il regrette que la justice ait fait l’objet «d’attaques le plus souvent outrageantes». Le haut magistrat d’affirmer : «Nous avons entendu parler du ‘’porter presse’’…. Nous avons maintenant le ‘’plaider presse’’ : certains avocats ne se préoccupent pas de convaincre les juges dans les salles d’audience. Ils optent pour la conférence de presse, pour rallier l’opinion à je ne sais quelle bannière, d’une manière ou d’une autre non contradictoire…» A ses yeux, le recours aux médias est le lit de «dérapages graves au détriment des juges».
Le premier président de la Cour suprême ne comprend pas le procédé consistant à alléguer que si le procès est perdu, c’est parce que les juges sont «corrompus». Selon lui, aucun avocat n’a vocation à perdre tous ses procès. M. Camara a par ailleurs révélé que «sur toutes les allégations de corruption, le Garde des sceaux, ministre de la Justice, par l’Inspection générale de l’administration de la justice et le premier président de la Cour suprême, inspecteur général des Cours et Tribunaux, ont ouvert des enquêtes».
Il reste que les résultats attendent d’être publiés.


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