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Procès de Hissein Habré: Des Ong "récusent" les témoins
Publié le lundi 11 janvier 2016  |  Sud Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Des Organisations non gouvernementales (Ong) sénégalaises en conférence de presse hier, vendredi 8 janvier ont dénoncé la liste des témoins présents à la barre de la Chambre africaine extraordinaire d’assises. Regroupées au sein de la Coalition de la société civile sénégalaise pour le jugement équitable d’Hissein Habré (cosejehab), ces Ong déplorent le fait que tous les 90 témoins ont apporté des versions qui accablent l’ancien président tchadien.

La Coalition de la société civile sénégalaise pour un jugement équitable d’Hissein Habré (Cosejehab) dénonce les témoignages faits à la barre de la Chambre africaine extraordinaire d’assises. Selon le Secrétaire général du Forum des justiciables sénégalais, Boubacar Ba et ses collègues, tous les différents témoins qui se sont succédés à la barre, ont donné une version des faits qui accable l’ancien président tchadien. «Si le déroulement du procès a été jugé normal dans l’ensemble, la Cosejehab regrette l’absence de témoins à décharge prévus en faveur de l’accusé par le Statut des Chambres africaines extraordinaires qui dispose en son article 21 que tout accusé a droit au moins à: ‘’interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la comparution et l’interrogatoire des témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à charge’’», soulignent les résultats de l'observation du procès par la coalition, repris dans leur déclaration.

UNE OBSTRUCTION CONSTANTE DES TEMOINS

Par ailleurs, ces organisations de défense de droits de l’homme ont aussi décrié l’attitude du président Gberdao Gustave Kam. A leur avis, le président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises ne réagit pas si des témoins malmenés par la défense de l’ancien président tchadien, refusent d’apporter des réponses aux différentes interpellations. «Les observateurs ont noté une obstruction constante des témoins, surtout intellectuels, face aux avocats de la défense, manifestant une réelle opposition à la manifestation de la vérité, sans réaction du président de la Chambre dans certains cas. Ces derniers estiment que la quasi-totalité des témoins ne vise que la qualité de supérieur hiérarchique susceptible de répondre des actes de ses subordonnés. Par contre, la partie civile s’est distinguée dans le versement de nouvelles pièces pour conforter l’accusation», lit-on dans la déclaration.

L’ABSENCE AU PROCES DES CO-ACCUSES DE HABRE DENONCEE

En outre, ces organisations de défense des droits de l’homme ont aussi dénoncé l’absence au procès des co-accusés de l’ancien président tchadien. «La Cosejehab pense aussi que la comparution des autres accusés dont Guihini Korei, Saleh Younouss, Abakar Torbo Rahama, Mahamat Djibrine dit El Djonto, Zakaria Berdel visés par l’Ordonnance de renvoi à côté du Président Hissein Habré aurait davantage éclairé la Chambre sur les faits qui sont actuellement jugés». Aussi jugent-elles que le mutisme d’Hissein Habré ne participe pas à faire éclater la vérité. «Même si elle lui reconnaît la liberté de choisir sa stratégie de défense, la Cosejehab regrette le silence de l’accusé car sa version des faits aurait pu clarifier davantage les événements évoqués et enrichir le patrimoine judiciaire en matière de droit pénal international».

Le PARQUET NE MAITRISE PAS LE CALENDRIER DE COMPARUTION DES TEMOINS

De son côté, le Parquet également n’est pas exempt de reproches pour n’avoir pas montré une parfaite maîtrise du calendrier de comparution des témoins. La Coalition de la société civile sénégalaise pour un procès équitable d’Hissein Habré réclame également que la sécurité soit renforcée à la reprise du procès ce 8 février. Et pour cause, les tensions sont souvent vives à la fin de chaque audience. Cependant, la coalition se désole de «l’indifférence du public par rapport à un procès international historique et inédit». En définitive, dans sa mission d’observation, la Cosejehab recommande «le renforcement de la sécurité pour la suite de la procédure car les risques d’affrontements entre les parties, surtout après la levée de audiences se précisent de plus en plus; la sérénité à toutes les parties car le choix de la justice obéit à des règles strictes».

10 EXPERTS, 13 TEMOINS SIMPLES ET 67 TEMOINS PARTIES CIVILES AU PROCES ENTENDUS

Cette coalition qui a fait face à la presse hier, vendredi 8 janvier à Dakar, est composée d’organisations de défense des droits de l’homme telles que la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), le Réseau Siggil Jigeen, Amnesty international et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), entre autres. Pour rappel l’ancien président tchadien Hissein Habré accusé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de tortures, est jugé dans la capitale sénégalaise. Son procès entamé il y’a de cela quelques mois est suspendu à l’issue du bouclage de la première étape. La Chambre a pu écouter à la barre 90 témoins dont 4 par visioconférences. Au total, la Chambre a pu entendre 10 experts, 13 témoins simples et 67 témoins qui sont parties civiles à la procédure. La réouverture du procès est prévue le 8 février prochain. Cette reprise marquera le début des plaidoiries.
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