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Interdiction des sachets plastiques au Sénégal : Les ménages souhaitent des mesures d’accompagnement (MAGAZINE)
Publié le dimanche 10 janvier 2016  |  Alerte Info
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© Autre presse par DR
Les boutiquiers sont préoccupés par l`interdiction des sachets en plastique




La loi interdisant la production, l’importation, la détention et la distribution des sachets plastiques à faibles micronnages au Sénégal est entrée en vigueur lundi après plusieurs tentatives, mais pour les populations, cette décision gouvernementale devrait être suivie de mesures d’accompagnement.

Ordures dans un coin de la rue de Dakar (Photo rédaction de Dakar)
Après deux tentatives en 2002 puis 2006, la loi interdisant la production, l’importation des sachets plastiques dont l’épaisseur est inférieure ou égale à 30 microns (unité de longueur équivalent à un millième de millimètre) a été votée le 21 avril 2015 et est finalement entrée en application lundi.

Une décision applaudie par de nombreux consommateurs dakarois, ravis à l'idée d'avoir une capitale "sans plastiques". Ils espèrent toutefois qu'elle soit suivie de mesures d’accompagnement.

Des mesures d’accompagnement devraient suivre l’interdiction

Tenant un bidon à la main, enveloppé d’un sachet en plastique de couleur jaune, Ciré Soumaré, un habitant de Colobane (quartier populaire au centre de Dakar) pense que l’Etat ne devrait pas "arrêter subitement la vente, la détention et l’importation des sachets plastiques sans mettre sur le marché un autre produit pouvant nous permettre d'emballer nos marchandises".

Si Yacouba Sagna, un enseignant de formation d’une trentaine d’années salue la décision gouvernementale, il rejoint toutefois M. Soumaré quant aux solutions palliatives telles que les sachets biodégradables.

"L’état doit en collaboration avec les environnementalistes mettre sur le marché des sachets recommandés comme les biodégradables. Certains pays qui ont également pris cette décision, permettent la vente des sachets biodégradables", recommande-t-il avant de poursuivre son chemin.

Malgré l’entrée en vigueur de cette loi, les sachets en plastiques sont toujours visibles dans plusieurs échoppes de la capitale sénégalaise.

Dans des boutiques de Sacré-Cœur III (quartier chic à l’Ouest de Dakar), on continue d'emballer les aliments dans les sachets sans craindre de représailles.

La loi qui a été mise en application depuis lundi prévoit jusqu’à 20 millions de Fcfa d’amende et six mois d’emprisonnement.

Au marché de HLM, centre commercial réputé à Dakar pour la vente de tissus où de vêtements brodés très prisés dans la sous-région, plusieurs commerçants refusent de délivrer un sachet plastique après l’achat d’une marchandise.

"Le gouvernement a interdit les sachets. Pouvez-vous mettre votre tissu dans votre sac?", demande, l'air un peu embarrassé, une vendeuse de tissus à sa cliente.

Pour cette commerçante, cette loi est la bienvenue car elle permettra à Dakar de "se débarrasser" de ses ordures en majorité composées de sachets plastiques que certains dakarois "ne se gênent pas de jeter" à tous les coins de rue.

Au Sénégal, seuls les plastiques légers gratuits qui sont "extrêmement" polluants sont interdits mais les sacs épais et résistants devraient encore rester sur le marché et seront payants, selon la loi votée par les députés.

Une campagne pour sensibiliser les populations sur les méfaits des sachets plastiques

Selon le ministre sénégalais de l’Environnement, Abdoulaye Baldé, près de "cinq millions de sachets plastiques circulent par jour au Sénégal".

Le pays dépense près de "100 millions Fcfa chaque année pour l’importation de sachets plastiques", a révélé M. Baldé, lors de la cérémonie marquant l’entrée en vigueur de la loi.

Pour vulgariser la loi interdisant la vente des sachets plastiques, le gouvernement a lancé depuis lundi, une semaine de sensibilisation qui a été marquée par un forum au centre culturel de Louga (203 km au Nord-Ouest de Dakar).

"Il faut arriver à ce que les Sénégalais portent la loi, qu’ils comprennent qu’il y va de notre santé. Parce que les sachets inférieur à 30 microns produisent des particules qui sont nuisibles pour la santé", avait déclaré l’ancien ministre de l’Ecologie (2012-2013), Ali Haidar.

Par cette loi, le gouvernement sénégalais veut également promouvoir "la gestion rationnelle" de ces sachets plastiques par leur recyclage.

Pour le secteur privé, il sera question de "faire preuve d’ingéniosité et de créativité en saisissant l’opportunité que constitue le marché des emballages pour faire de bonnes affaires", a fait savoir vendredi M. Baldé aux hommes d'affaires, au cours d’une rencontre.

Selon les chiffres de son département ministériel, sur 200 millions de déchets produits, seuls 4% sont recyclés au Sénégal.

YOW/LIB
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