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Affaire élèves-maîtres, ailes de dinde, quotas sécurtaire et pionniers: Et si le gouvernement favorisait la fraude ?
Publié le vendredi 8 janvier 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`éducation nationale donne les résultats du Concours général
Dakar, le 09 Juillet 2015 - Le ministre de l`éducation Nationale, Serigne Mbaye Thiam a, au cours d`une conférence de presse, donné les résultas du Concours général 2015. Cette édition est marquée par les bons résultats de l`école des jeunes filles Mariama Bâ.




Parler de l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissage, les acteurs de la communauté savent bien le faire. Le seul hic dans ce jeu de questions – réponses, c’est que personne n’a tort et personne n’a raison. Ils se rejettent la balle. Mais, une chose est sûre, c’est qu’ils s’accordent à dire que la qualité des enseignements constitue un défi majeur à l’aune de la mise en œuvre du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet).

L’affaire des 690 élèves-maitres exclus dans les Centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe) pourrait-elle être inscrite dans ce sillage ? Pendant que les résultats des évaluations nationales (Cfee, Bfem et Bac) ont fini par prendre la courbe ascendante, le mode de recrutement des enseignants est pointé du doigt, même si le Bac est devenu une condition pour espérer bénéficier une formation dans les écoles de formation des enseignants. Rappelons Senghor avec ses “maussades”, Diouf avec ses «ailes de dinde», le quota sécuritaire avec Abdoulaye Wade et Serigne Mbaye Thiam (régime Macky Sall) avec les pionniers (recrutement des 23 élèves-maitres). Pour certains acteurs, ce mode de recrutement des enseignants a été une occasion pour les autorités de caser une clientèle politique où l’Etat est en train de payer cher avec la formation de 21 000 enseignants. C’est à se demander si le gouvernement ne favoriserait pas la fraude ? Les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves et un agent de ministère sous couvert de l’anonymat donnent quelques éléments de réponses.

Mamadou Lamine Diante, SG SAEMSS-CUSEMS : “Des gens sont entrés dans le système sans le profil de l’emploi”
«Le système n’est pas un gouffre à fraude. Avec les politiques de développement structurel, le Sénégal avait pris la décision de recruter un nouveau type d’enseignants, mais qui sont traités au rabais sur le plan salarial. Et c’était l’occasion pour certains hommes politiques véreux d’injecter dans le système une clientèle politique. Les syndicats avaient revendiqué la formation les enseignants. Si le ministre parle aujourd’hui de théâtralisation inexplicable de fraude dans le système éducatif, cela pourrait penser que les 2/3 du système éducatif, y seraient entrés par fraude. Avec le quota sécuritaire, les ailes de dinde, des gens sont entrés dans le système sans le profil de l’emploi. Ce qui a terni l’image de l’enseignant sénégalais».

Abdou Faty, GCSE : “La fraude dans le système éducatif a toujours été l’apanage du gouvernement”
«Ces élèves maitres sont victimes d’un système mal organisé que nous avons toujours dénoncé. La véritable question est : Qui a manipulé les notes ? Qui a récupéré l’argent ? A qui profite à la fraude ? Qui a falsifié les notes ? C’est dans le cabinet du ministre qu’il faut chercher la réponse. Au lieu de cela, Les autorités jettent en pâture de jeunes sénégalais. La décision de la justice doit être respectée. La Cour suprême se prononce en premier et dernier ressort. La fraude dans le système éducatif a été toujours l’apanage du gouvernement. Les 690 élèves-maitres ne se sont pas auto-recrutés. Ce sont des politiques qui sont en train de gangrener le système. Ils sont à l’origine de toute cette fraude. La position des députés doivent être de dire au ministre de respecter la décision judiciaire.»

Oumar Waly Zoumarou, SG SELS/O : “Nous dénonçons cette forme de recrutement de tous les régimes”
«Ce sont des jeunes citoyens sénégalais, titulaire du Bac, qui ont passé un concours régulièrement dans notre pays par un arrêté ministériel. Ils ont eu à constituer un dossier valable avant de participer à un concours pour attendre la proclamation des résultats. Le jury composé des responsables du ministère qui ont validé leur admission. Nous n’avons jamais été d’accord avec ces anciennes méthodes pour la simple raison que les enseignants ne sont pas traités au même pied: pas de protection sociale, salaire aux rabais. Nous dénonçons cette forme de recrutement de tous les régimes. Les 690 élèves-maitres ont été recrutés dans les règles de l’art. »

Bakary Badiane, Président de la Fenapes : “L’Etat est en train de payer cher en formant ces enseignants au nombre de 21 000”
«Nous avons déploré depuis longtemps la faiblesse du niveau de nos élèves. Nous, parents, avons dit parce que c’est simplement les enseignants n’étaient pas bien préparés à leur devoir d’enseignants. C’est la faute de l’Etat qui voulait régler le problème d‘accès à l’Education, mais n’a pas pensé à la qualité, ni à la gestion. On est arrivé à une faiblesse du niveau des élèves et des enseignants. Quand on a freiné le problème du quota sécuritaire, le nouveau ministre dit qu’il va relever le niveau de recrutement. Non seulement, il y a un concours mais il faut avoir le Bac. Ce qui est formidable. C’est une véritable sélection. Quelque chose d’anormale s’est passée. Les élèves qui ont fraudé ne peuvent pas aller en classe. Ils sont faibles pour prétendre à être élèves-maitres. Parmi les instituteurs recrutés à partir du quota sécuritaire, ailes de dinde, certains ont le niveau. Certains sont devenus professeurs, inspecteurs de l’Enseignement. La dictée est un contrôle des connaissances en grammaire, vocabulaire, conjugaison et en construction de phrase. Quelqu’un qui est faible en français, ne peut pas enseigner. Nous avons dit que ces volontaires de l’éducation, on en reparlera. L’Etat est en train de payer cher en formant ces enseignants au nombre de 21 000. Pour l’enseignement, il faut la sélection des meilleurs. Il faut mettre les nullards ailleurs».

Agent du MEN : “Le gouvernement est en train de franchir un pas vers un système de qualité”
«Nous sommes dans une volonté manifeste d‘atteinte des objectifs de qualité. Si le ministère travaille à disposer d’enseignants de qualité à partir d’un système de recrutement fiable et sécurisé, le gouvernement est aussi en train de franchir un pas vers un système de qualité. La communauté éducative en a besoin.»
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