Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Necotrans augmente les tarifs de manutention : Les miniers laissés à quai
Publié le vendredi 8 janvier 2016  |  Le Quotidien
Concession
© Autre presse par DR
Concession du terminal vraquier du mole 8 a Necotrans : le Forum civil appelle au retour à l’orthodoxie




Le concessionnaire du terminal à vraquier a décidé de doubler les tarifs de ses prestations, au grand dam de certains industriels miniers et phosphatiers, qui dénoncent un coup de force. Depuis une semaine environ, leurs bateaux ne débarquent plus leurs combustibles et n’emplissent plus leurs cales de leurs exportations. Ce qui, à la longue, risque de se ressentir sur la vie économique du pays.

Depuis une semaine environ, le terminal à vraquier, géré par la société Necotrans, n’assure plus de service pour le compte des entreprises extractives comme les cimentiers ou les phosphatiers. De manière claire, les navires devant charger les produits de ces industries pour l’exportation ne peuvent plus le faire, comme non plus, ne peuvent plus débarquer à Dakar, au môle 8 du Port de Dakar, les navires amenant les importations de ces mêmes industriels. Ainsi, les Ciments du Sahel (Cds) et la Sococim notamment, voient les navires qui doivent débarquer leurs importations de combustible pour leurs usines, bloqués à quai, avec interdiction de débarquer. Cela, sur ordre de la direction de Necotrans, le concessionnaire du terminal à vraquier.
A la base du différend, la décision unilatérale du concessionnaire européen d’augmenter les tarifs de ses prestations de manutention, les faisant passer de 2 000 francs Cfa à 3 800 francs Cfa, soit quasiment le double. C’est à la mi-novembre 2015 que le manutentionnaire a informé les acteurs industriels par courrier, en leur signifiant que la décision prenait effet au Premier janvier 2016. Pour les industriels, il ne pouvait être question que la mesure soit appliquée et ils l’ont tous fait savoir.
Certains parmi eux rappellent qu’en juillet 2015, Necotrans avait été obligé de reculer. A l’époque, le concessionnaire du terminal à vraquier avait fixé le prix de la prestation à 8 500 francs la tonne. Ce qui avait soulevé un tollé tel qu’il a dû rapidement faire machine arrière. On se rappelle que Le Quotidien avait même à l’époque, fait état d’un courrier de la société Dangote, qui demandait au Président Macky Sall d’intervenir rapidement pour faire entendre raison au concessionnaire du terminal, sous peine de voir l’entreprise nigériane se désengager de ses activités au Sénégal. Dangote expliquait dans son courrier à Macky que l’augmentation des coûts de manutention allait entraîner un renchérissement de ses produits qui, inévitablement, allait influer sur la compétitivité.
Les industriels miniers et phosphatiers expliquent que les autorités sénégalaises étaient entrées en scène et ont pu faire entendre raison à Necotrans. Sous la houlette de M. Cheikh Kanté, le directeur général du Port autonome, un Comité consultatif avait été mis en place, qui regroupait tous les acteurs du terminal à vraquier, et devait débattre des questions sensibles intéressant les différentes parties. Parmi ces questions, entre autres, les prix de la manutention. «Malheureusement, ce comité ne s’est jamais réuni qu’une seule fois, et même le Dg du Port, qui était à la base de sa création, a décidé cette fois de faire le mort», se plaint un représentant des industriels. Ils font remarquer qu’ils ont saisi par écrit toutes les autorités, sans malheureusement recevoir une quelconque réponse. Et nulle autorité ne s’est manifestée pour initier une quelconque médiation en vue du règlement de cette question, alors que les bateaux des industriels sont interdits d’accoster au môle 8.
Or, indique l’un de ces représentants, «pour le moment, nos entreprises fonctionnent encore avec leurs stocks de réserve ; mais bientôt nos combustibles vont s’épuiser. Si en ce moment, aucune solution ne nous est proposée, en ce moment la situation sera vraiment sérieuse. Et si les bateaux ne parviennent pas à débarquer leur cargaison, Necontrans doit savoir qu’elle devra supporter les surestaries qui vont s’appliquer». Les surestaries étant, comme chacun le sait, les pénalités que les armateurs imposent par jour de retard que leur navire subit sans débarquer sa cargaison dans un port. D’habitude, c’est le responsable du fret qui doit payer lesdites pénalités.
Pour autant, le son de cloche est légèrement différent de l’autre côté. Une personne bien au fait des négociations entre les miniers et les phosphatiers, souligne que les acteurs étaient informés depuis 6 mois environ que Necontrans allait augmenter ses tarifs. Et il est aussi vrai que c’est à la suite de la pression des autorités que le concessionnaire s’est limité à «3 600 francs au lieu de 7 800 qu’il avait voulu», indique cette personne qui avait participé aux négociations. Et pourquoi aujourd’hui les autorités du Port ainsi que les ministres font le mort ? Tout simplement, souligne cette personne, «parce que certains industriels ont signé le nouveau protocole et ne sont pas bloqués. C’est difficile de vouloir imposer ses conditions quand on part de manière désunie au combat». Il semblerait même que l’un des cimentiers ait fait faux bond à ses partenaires et s’est aligné aux conditions de Necotrans. Ce qui rend encore plus difficile la position des irréductibles.
Commentaires