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Réactions au discours du président de la République : Les enseignants entre déception et menaces
Publié le mercredi 6 janvier 2016  |  Le Quotidien
Mamadou
© Autre presse par DR
Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Grand Cadre




Si le Président Macky Sall s’est félicité des résultats du secteur de l’Education lors de son adresse à la Nation, les syndicalistes, eux, regrettent un discours «pas rassurant» de sa part. Ruant dans les brancards à cause du «non-respect» des engagements du gouvernement par rapport aux accords signés l’année dernière, les deux tendances du Grande cadre et le Cusems promettent le pire pour cette année 2016, si le gouvernement ne fléchit pas dans sa position. Le spectre de l’année dernière plane. Inquiétant !

Donnant des gages d’une école de «qualité, viable, stable et pacifiée» lors de son discours du 31 décembre, le président de la République, Macky Sall, n’a pas convaincu le Grand cadre A des syndicats d’enseignants et le Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen et du secondaire (Cusems). Joint par téléphone hier en début d’après-midi pour apprécier l’adresse du chef de l’Etat, Mamadou Lamine Dianté affirme «rester sur sa faim». Pour le coordonnateur du Grand cadre A, Macky Sall avait invité son gouvernement «à respecter ses directives» prises lors du déjeuner qu’il avait accordé aux acteurs du secteur de l’Education en octobre dernier. «Nous avons les accords de février 2014 qui ne sont toujours pas respectés par le gouvernement. L’année dernière, on avait fait une grève de 2 mois et demi et le Premier ministre avait donné des gages pour sauver l’année au mois de mai. On l’a accepté mais on s’est rendu compte qu’aujourd’hui le statu quo perdurait. Lorsque le Président Macky Sall nous a reçus, il a donné des directives au gouvernement de respecter ses engagements, Mais rien n’y fait !», crache le syndicaliste.

Dianté du Grand Cadre A : «On va déposer un préavis de grève la semaine prochaine»
Lors de cette audience d’octo­bre dernier, le Président Macky Sall avait demandé au gouvernement d’apporter des solutions aux préoccupations des syndicats telles que les questions liées aux lenteurs administratives, à l’intégration des professeurs contractuels et vacataires, l’alignement des indemnités de logement des enseignants aux autres corps de la Fonction publique, le reclassement,… Dans la foulée, il informait que les rappels d’avancement et d’intégration pour le corps enseignant seront effectifs au plus tard le 31 décembre 2015. «Nous sommes en janvier et il n’en est rien», bout de rage M. Dianté. Le leader du Grand cadre promet de passer à la vitesse supérieure : «On va déposer un préavis de grève, la semaine prochaine.» Pourtant, durant son discours du 31 décembre, le chef de l’Etat révélait que le gouvernement a procédé à la validation au 2/3 des années de contractualisation et de vacation des corps émergents. En répli­que, le coordonateur de l’autre tendance du Grand Cadre, Abdou Faty, rapporte que 7 000 enseignants attendent depuis 2013 devant les portes de la Fonction publique. «Dans son adresse du Nouvel An, Macky Sall s’est réjoui des actes de validation d’enseignants vacataires. Avant le discours, le gouvernement a signé quelques actes de validation. C’est trop peu pour s’en glorifier», assène au bout du fil M. Dianté. «C’est un discours en deçà de nos attentes. Au lieu de parler des voies et moyens que le gouvernement entend dérouler pour avoir une école apaisée, le Président a résumé les problèmes de l’Education à la validation. Il a pris des décisions que ses ministres ne respectent pas. Ils ne font rien fait pour que les choses avancent. Dans ces conditions comment peut-on avoir une école apaisée ?», s’interroge Abdou Faty, invitant Macky Sall à prendre en compte les conclusions des Assises nationales de l’Education.

Abdou Faty du Grand Cadre B : «Si rien n’est fait avant la fin du mois, on ira en grève»
A la lumière de ces considérations, M. Faty, qui dit «prendre à témoin» le Peuple sénégalais sur le «dilatoire du gouvernement», prédit des lendemains sombres à cette année scolaire. «L’année dernière, le régime a fait croire aux Sénégalais que les enseignants ne sont obnubilés que par l’argent. Ce qui est faux ! Tout le monde nous tenait comme responsables des maux de l’école. Nous tenons comme responsable le gouvernement sur la situation que traverse l’école», tonne-t-il. Avant de menacer : «Si rien n’est fait jusqu’à la fin du mois, nous allons déposer notre préavis de grève.» S’ap­puyant sur ces soubresauts que connaît le secteur éducatif, Mamadou Lamine Dianté prédit le pire : «Cette année scolaire risque d’être pire que la précédente.»

Abdoulaye Ndoye du Cusems : «Dans l’actuel système, il n’y a ni justice ni équité»
Comme une rengaine, c’est le même son de cloche du côté du Cusems qui trouve que le discours du Président Sall «n’est pas rassurant». Si Macky Sall s’est glorifié que son régime a réduit le taux d’abris provisoires de 18% à 11%, Abdoulaye Ndoye pense que les priorités sont ailleurs. «Nos préoccupations tournent autour de l’alignement des indemnités de logement, des lenteurs administratives, le paiement des rappels d’intégration et d’avancement des enseignants», rappelle le Se­cré­taire général du Cusems regrettant que le Président Macky Sall leur «sert toujours le même discours» depuis 2012. «Un gouvernement qui se réclame de la rupture doit promouvoir l’équité et la justice dans le secteur de l’Education. Or ces principes n’existent que de nom dans l’actuel système.» En ce début d’année, on ne va pas dire que l’avenir de l’Education s’annonce sous de bons auspices.
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