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Art et Culture

Un pionnier du rap d’inspiration sérère sort un album de contes et de berceuses
Publié le lundi 4 janvier 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise




L’artiste sénégalais Niamar Ndour, un des pionniers du rap d’inspiration sérère, vient de publier un nouvel album composé de contes et berceuses sérères, avec l’ambition de proposer de nouvelles "possibilités d’écoute" qui amèneraient les mélomanes sénégalais à s’intéresser à d’autres genres musicaux.

Intitulé "Balounga et les berceuses sérères", cet album de 16 titres est composé pour moitié de contes en français accompagnés de musique (balafon, kora, guitare et saxo). Il comporte également 7 berceuses sérères "assez riches musicalement", a confié son auteur dans un entretien avec l’APS.

La première partie de l’album met en scène Balounga, un petit garçon curieux et spontané, qui refuse de se satisfaire des vieilles croyances traditionnelles qui lui interdisent par exemple d’aller dans la forêt.

La candeur d’enfant de Balounga l’incite alors à aller au-delà de ces interdits pour mieux les comprendre. Il s’aventure, déterminé, dans l’inconnu de la forêt, ses mystères et bêtes sauvages.

Dans ce nouvel univers apparemment hostile, il s’arme de "ce qu’il a dans le cœur", les berceuses de sa mère, pour retisser les liens entre les hommes et la nature, chanson après chanson.

De cette manière, il se surprend à "faire la paix entre lui et ce qui l’empêche de dormir", ses peurs d’enfants, parmi lesquelles sa craintes du lion.

De fait, le jeune garçon se rend compte définitivement du "pouvoir de son cœur et de sa chanson" lorsqu’il parvient à endormir le lion par ses berceuses, commente Niamar Ndour.

Cette métaphore appliquée aux animaux peut également servir à mieux appréhender et analyser les traits de caractère des humains et la manière de les transformer de manière positive, a fait valoir l’artiste.

Aussi Niamar Ndour souligne-t-il la nécessité de revisiter les contes à l’intention des enfants, dont l’imaginaire a besoin selon lui de tranquillité pour grandir, "parce qu’un enfant, c’est de l’argile. Il devient ce que l’on en fait".

"À travers cet album, je vise vraiment à revenir, déjà pour les enfants et même pour les grands, vers le conte, l’écrit", en perspective d’un livre-CD prévu pour sortir mi-2016, a-t-il expliqué.

Niamar Ndour et son groupe originel, le Ndiaf-a-Ngara, se sont révélés au public sénégalais en 1997, avec la compilation "Petit frère" du Label Sunu flavor. Le groupe avait auparavant été deux fois lauréat d’un concours de rap organisé à cette époque par le centre culturel français (CCF) de Dakar.

Ndiaf-a-Ngara sort par la suite "Ayo", son premier album, qui l’a fait connaître à travers du Sénégal, le groupe tirant profit d’une orientation artistique originale, inspirée par sa volonté de représenter "le rap des rivières et des champs".

Niamar Ndour dit avoir par la suite prolongé cette voie avec son expatriation en France, qui l’a amené à se sentir "dans une certaine aptitude" à raconter son histoire aux petits français, laquelle perspective va lui permettre de connaitre "petit à petit" l’univers des enfants qui va définitivement le conquérir.

L’artiste, chemin faisant, affirme avoir de plus en plus senti la nécessité d’aborder les choses "autrement, en écrivant des contes (et en passant) par des métaphores (…) pour participer à ce rendez-vous du donner et du recevoir."

"J’ai l’espoir que ça va soulever entre guillemets un certain enthousiasme" et contribuer à faire valoir "d’autres possibilités d’écoute", pour que les mélomanes sénégalais soient incités à s’intéresser à d’autres genres musicaux tels que le contre, a indiqué le rappeur.

"Je veux que ça intéresse le plus de gens possible", a insisté Niamar Ndour, dont l’ambition est de créer, avec le temps, de nouveaux contes ‘"pour faire vivre la tradition, ce qu’on avait avant".
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