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Date d’organisation du référendum: Macky Sall maintient le flou
Publié le lundi 4 janvier 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DR
Le président a annoncé d`importantes mesures lors de son discours de fin d`année 2015




Pourtant très attendu sur la question de la date du référendum devant valider la réduction de son mandat de 7 à 5 ans comme les réformes institutionnelles, Macky Sall a tout simplement préféré passer sous silence cette question, lors de son adresse à la nation du 31 décembre. A aucun moment de son intervention radio télévisée longue de 31 minutes, le président de la République n’a éclairé la lanterne des Sénégalais sur la date de tenue de cette consultation populaire devant donner corps à son projet de révision constitutionnelle.

Les Sénégalais qui attendaient fiévreusement de connaitre, pour de vrai, la date du référendum annoncé par le camp au pouvoir pour valider le retour du quinquennat à la magistrature suprême devront encore ravaler leur impatience. Pour cause, Macky Sall a magistralement éludé la question lors de son adresse à la nation de ce jeudi 31 décembre 2015.

Abordant le point relatif à la révision de la Constitution, le chef de l’Etat s’est seulement contenté de réitérer sa volonté de réduire son mandat de 7 à 5 ans tout en annonçant qu’il va saisir le président de l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel , conformément à l’article 51 de la Constitution, pour recueillir, au préalable, leurs avis sur sa décision de précéder à des réformes en vue d’apporter des «innovations importantes» dans le fonctionnement des institutions de la République.

Dans son discours, le chef de l’État a ainsi fait état d’un projet de révision constitutionnelle devant porter notamment sur 15 points et qui vise à stabiliser la démocratie sénégalaise en renforçant l’Etat de droit, tout en améliorant la gouvernance des affaires publiques. Le chef de l’Etat a par ailleurs fait savoir que, dans sa substance, le projet de révision constitutionnelle apporte des « innovations importantes » qui se traduiront par une série de résultats. Pêle-mêle, Macky Sall citera ainsi la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique, la participation des candidats indépendants à tous les types d’élection, la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales, le renforcement des droits de l’opposition et de son chef, l’augmentation du nombre de membres du Conseil constitutionnel (de 5 à 7), entres autres. L’opinion retiendra, elle, que si Macky Sall a réitéré sa volonté de réduire son mandat de sept à cinq ans, il a préféré cultiver le clair-obscur sur la date de la consultation populaire devant enfin matérialiser cette exigence forte ou demande sociale des Sénégalais.

REACTIONS.. REACTIONS.. REACTIONS..

AMINATA TOURÉ, ANCIEN PREMIER MINISTRE : «C’est un excellent discours »

C’est un excellent discours. Il faut rappeler que c’est la première année de mise en œuvre du PSE, sur le plan de l’économie et du développement des infrastructures et le Président a détaillé toutes les avancées qui ont été faites. Sur le plan économique, il faut se réjouir d’un taux de croissance de 6,4%. Je rappelle qu’en 2011, on avait une croissance négative. Le pays est sur la bonne voie pour arriver à un taux de 7%. Il faut en effet relever le fait que nous avons dépassé la barre de 100.000 milliards, alors que le budget du Sénégal était de 450 milliards en 2000. C’est dire qu’il y a une progression extrêmement importante. L’autre aspect qui ne ressort pas des débats autour du discours du Président est que notre souveraineté économique et budgétaire est de plus en plus renforcée. Et que nos investissements sont financés à hauteur de 56%. Il y a quelques années, nous étions à hauteur de 20%, c’est-à-dire que l’on dépendait de l’aide internationale et cie. Cela est également à magnifier, le fait que l’on puisse compter sur nos propres forces. Le Président a insisté sur les bons résultats de la campagne agricole. Il y a eu une bonne pluviométrie, mais nous avons battu des records, notamment en termes de mise à disposition en temps normal des intrants, de modernisation de l’agriculture, de mise à disposition de petits matériels outillés. Et ce sont tous ces facteurs combinés qui nous ont donné ces résultats où il faut noter une hausse de 80% par rapport à l’année dernière. Il faut relever également qu’il y a eu 33 projets achevés en 2015 avec un linéaire de routes de 965 kilomètres. Le chef de l’Etat a voulu ainsi montrer qu’il est en train de rattraper le déficit en infrastructures.
Concernant le projet de réforme de la Constitution, il faut signaler que le Président l’a fait pour approfondir la démocratie du Sénégal. En l’approfondissant, il donne un statut à l’opposition. Il faut surtout noter le fait que le Président ait respecté sa parole. Il l’avait dit, il va le faire et il a été constant là-dessus. Cela révèle une nouvelle éthique en politique qui est de faire ce que l’on a dit. Il y a d’autres dispositions en terme de reformes qu’il faut souligner, notamment l’augmentation du nombre de membres du Conseil constitutionnel, avec deux membres désignés par le Président de l’Assemblée etc. Le Président a aussi mis l’accent sur ce qu’il a appelé l’insensibilité de la forme républicaine de l’État, insisté sur la laïcité, le caractère démocratique de l’État, le mode d’élection et surtout sur la durée et le nombre de mandat. Cela veut dire que l’on ne pourra plus tripatouiller la Constitution... »

ME EL HADJ AMADOU SALL (PDS) : «Le Président a annoncé des chiffres qui ne sont pas vérifiés»

Le Président a annoncé un certain nombre de chiffres qui ne sont pas vérifiés. Celui sur le taux de la croissance ne résulte pas de l’Agence de la statistique. On ne sait pas d’où cela vient. Le chiffre annoncé sur la production d’arachide, il a beau être important, il y a un énorme problème qui est la vente de l’arachide. Suneor a reçu très peu de graines. Mais le plus grave, c’est le flou qui entoure le contenu des réformes constitutionnelles. Ce sera la première fois qu’il y aura une réforme constitutionnelle qui n’aura jamais fait l’objet de consensus. En 2001, c’était un « ndeup national ». Abdoulaye Wade a soumis à l’ensemble de la population sénégalaise et aux partis politiques, un projet de constitution en leur demandant leur avis. Aujourd’hui, le Président parle de consensus et il ne demande l’avis de personne, et les Sénégalais sont en train de s’exciter sur quelque chose dont personne ne connaît encore le contenu. Nous avons en face de nous un véritable monarque républicain qui décide de tout et qui décide seul. C’est la mort du consensus et c’est inacceptable. Et il n’a pas dit un mot sur les mesures restrictives et la presque totalité des chefs d’opposition sont en prison. Il ne dit pas un mot sur les libertés publiques, le fonctionnement des institutions. C’est extrêmement flou.
Mais plus grave aujourd’hui que le baril du pétrole est passé de 100 dollars à moins de 40 dollars, il n’a absolument rien annoncé concernant le panier de la ménagère. Et c’est cela qui importe les gens. C’est donc un discours de chiffres abstraits qui ne correspondent absolument à rien et c’est le flou pour ce qu’il va faire...»

THIERNO BOCOUM, DEPUTE DE REWMI : «Le Président doit dire aux Sénégalais quand est-ce qu’ils iront au vote»

On a véritablement l’impression que l’entente des Sénégalais n’a pas été comprise par le président de la République. Les Sénégalais se demandent quelle est la date choisie pour organiser le référendum, quand est-ce qu’on va faire le référendum ? Est-ce qu’il y a eu une réponse de la part du président de la République ? Non. Est-ce que dans une démocratie, on peut être dans une situation ou seulement le président de la République connait la date des élections ? A quel moment ces élections- là vont-elles se tenir? On attendait plus du président de la République ? Qu’est-ce qui est autour de tout cela ? Qu’est-ce qui explique ce mutisme ? Est-ce une stratégie électorale ? Non. C’est une question républicaine parce qu’il s’agit de calendrier républicain. C’est le président de la République qui a décidé de réduire son mandat à cinq (5) ans, qui a choisi le référendum. Le président de la République doit dire aux hommes politiques mais aussi aux Sénégalais quand est-ce qu’ils iront au vote. Ce n’est pas le cas et c’est très dommage. Nous avons préféré écouter le président de la République qui suit son propre processus, un processus qui est entamé par une promesse de dire, je vais réduire mon mandat et en cours de processus, on doit pouvoir l’écouter, l’entendre dire quand est-ce qu’il va le faire. Ce que nous demandons est très simple : choisissez une date mais décidez de la date au moins, qu’on sache quand et que les gens se préparent en conséquence. C’est aussi simple que cela.

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