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Exclusion des 690 élèves-maîtres: L’Assemblée galvanise Serigne Mbaye Thiam
Publié le mercredi 30 decembre 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`éducation nationale donne les résultats du Concours général
Dakar, le 09 Juillet 2015 - Le ministre de l`éducation Nationale, Serigne Mbaye Thiam a, au cours d`une conférence de presse, donné les résultas du Concours général 2015. Cette édition est marquée par les bons résultats de l`école des jeunes filles Mariama Bâ.




Comment respecter une décision judiciaire en apportant une résolution parlementaire de soutien au ministre, désavoué par la Cour suprême sans avoir l’air d’entrer en contradiction avec cette dernière ? Choix de l’éthique et de la morale pour les partisans de la résolution, affaiblissement du Judiciaire pour les opposants. Mais à l’arrivée les députés ont apporté leur soutien au ministre de l’Education nationale dans son bras de fer avec 690 élèves-maîtres.



Un désaveu judiciaire contre un satisfecit présidentiel et une approbation parlementaire. L’annulation de l’admission de 690 élèves-maîtres au concours de recrutement de la session 2013 joue ses prolongations. Malgré le soutien exprimé des députés lors du passage du ministre à l’hémicycle, l’Assemblée a remis ça hier en prenant la résolution ‘‘de manifester son soutien sans faille au gouvernement et particulièrement au ministre de l’Education nationale dans sa lutte contre les fraudes et les différentes manipulations des examens et appelle à la ‘‘mobilisation des parlementaires, des enseignants et de tous les parents d’élèves pour la protection des enfants de notre pays...’’, a déclaré le rapporteur Aiyatou Taïbou Baldé.

Après le revers judiciaire de l’arrêt de la Cour suprême, 67 parlementaires sont revenus à la charge pour présenter la portée symbolique de leur combat en prenant la précaution, par deux fois, de préciser que cette résolution n’était pas une bravade contre l’arrêt rendu par la chambre administrative de la Cour suprême le 23 septembre dernier. ‘‘La présente résolution ne vise nullement l’autorité des juges et de la Cour suprême’’, déclare la rapporteur. Signe de l’importance de ce soutien, les parlementaires ont initié ce projet sans le passage du gouvernement devant une commission. Pour Me Djibril War, il est question que ‘‘l’opinion publique sache ce qu’il en est réellement. Pour le bien du système éducatif, il ne faut pas les réintégrer’’, une position partagée par la majorité des députés qui ont finalement voté le soutien à Serigne Mbaye Thiam.

‘‘Qu’il démissionne !’’

Les discordances sont venues de Djibo Leyti Ka et de l’avocat Me El Hadji Diouf. Si le premier a posé son veto par principe, le dernier a dénoncé ce qui ressemble selon lui à de la duplicité parlementaire. ‘‘Je pense que l’Assemblée ne va pas voter cette résolution. Le Sénégal est considéré comme un état de droit, avec séparation nette entre les pouvoirs. Le pouvoir judiciaire prend ses décisions souverainement. Il faut arrêter cette fumisterie parlementaire. On ne fait rien pour contrer le principe de l’autorité de la chose jugée’’. Pis, l’avocat demande même que Serigne Mbaye Thiam soit conséquent avec lui-même. ‘‘Il a été désavoué par la Cour suprême, qu’il démissionne. En tout cas en Europe c’est comme ça, quand on est désavoué par le Justice on quitte !’’, poursuit-il avant d’estimer que déclarer la guerre à la Justice provoquerait son affaiblissement ainsi que celui de notre démocratie. L'avocat s'est étendu sur les modalités adoptées par cette juridiction de Cassation. ''Quand c’est un recours pour excès de pouvoir, la CS regarde le fond et la forme. Il ne faut pas qu’on nous parle forme ; c’est ne rien comprendre à la chose administrative. Il faut immédiatement renoncer à cette résolution. C’est comme si c’était une assemblée nationale rebelle’’, lance Me Diouf.

SMT se paie les fraudeurs

Certains partisans d’une solution médiane, comme Mbayang Dionne, quoiqu’en phase avec la résolution, demandent que le respect de l’arrêt soit assorti de l’exploration d’autres voies comme une plainte contre les fraudeurs, puisque l’arrêt ne mentionne nullement la réintégration des élèves-maîtres. Moustapha Cissé Lo est d’un avis pragmatique. ‘‘Si c’est dans l’intérêt du pays, dédommagez mais renvoyez les. L’arrêt ce n’est pas notre problème’’. Ethique de responsabilité contre éthique de conviction, le ministre de l’Education nationale a préféré se féliciter de l’effet dissuasif de cette résolution : ‘‘nous donnons une valeur pédagogique à cette résolution. Le gouvernement est la première institution qui peut respecter l’autorité de la chose jugée.

Nous la respecterons, nous userons de toutes les voies de recours possibles pour les élèves. Nous ne sommes pas dans une position de défiance par rapport à la chose jugée. C’est la valeur pédagogique qui est importante dans cette résolution’’, s’est félicité M. Thiam. Prenant l’exemple de sa propre fille recalée pour l’examen d’entrée au lycée Mariama Ba de Gorée, le ministre est revenu sur la réorganisation du concours en 2014, l’année suivant celle de la fraude. ‘‘ Il n’y avait effectivement pas de dictée en 2013. C’est en réformant le concours, l’année suivante qu’on l’y a intégrée. C’est ça la vérité ! 297 des 690 élèves mis en cause se sont présentés à ce concours dont 4 absents. Et dans cette dictée là on voit des fautes comme celles-ci : ‘‘deux équipes séparées par deux où troix maîtres (sic)’’, au lieu de ‘‘ deux équipes séparées par deux ou trois mètres’’, s’est indigné le ministre devant la représentation nationale. C’est ce qui a motivé selon lui une certaine retenue dans la communication de cette affaire. ‘‘On a eu des scrupules pour que nos partenaires sachent qu’on a eu à former des bacheliers de si mauvaise qualité’’, conclut-il.
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