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Moussa Touré "l’ancien" raconte la FIDAK
Publié le mardi 22 decembre 2015  |  Agence de Presse Sénégalaise




Seydi Moussa Mbaye dit Moussa Touré, 50 ans environ, porte fièrement son statut d’"ancien" de la Foire internationale de Dakar (FIDAK) qu’il a servi comme monteur de stands dans les années 1980, avant de se reconvertir en technicien audiovisuel pour ce rendez-vous commercial annuel dont la 24e edition a officiellement pris fin dimanche.

Au Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES) qui abrite la FIDAK, depuis sa création en 1974, Moussa Touré "est un peu le tonton, c’est le plus ancien de la Foire", glisse avec respect un membre du personnel du CICES.

D’ethnie griot et se déclarant "fier" de cette origine, ce "Dakarois de la Gueule-Tapée" aura 50 ans en octobre 2016. "J’ai commencé à travailler au CICES en 1986, à 20 ans. Je suis le plus ancien parmi le personnel du CICES", dit-il au moment de se présenter.

Depuis près de trente ans, Moussa Touré s’occupe de la sonorisation pour les publicités et pour les annonces lors des différents événements organisés par le CICES.

"Au départ, j’étais un monteur de stands, mais j’étais très attiré par le métier de technicien audiovisuel et le CICES m’a offert une formation dans ce sens", confie-t-il, un brin reconnaissant.

Il raconte, dans une gestuelle mesurée et émotive à la fois, son "amour" et son "dévouement" pour la FIDAK, pour le CICES et pour son métier.

"C’est ma vie la Foire ! Les installations que vous voyez-là, ce sont mes bébés. Ce sont des branchements techniques très délicats et très anciens. Ce genre de branchements, on ne les voit plus au Sénégal", dit-il.

"Il ne suffit pas d’être un ingénieur ou d’avoir un certain niveau d’études pour gérer ça. Il faut avoir un vécu et de l’expérience pour pouvoir bien les manipuler", explique-t-il, ajoutant : "J’ai été formé pour cela. J’aime ça, j’aime la Foire et c’est ma vie".

Dans son petit box aménagé en studio sur les hauteurs du bâtiment de la direction générale du CICES, Moussa Touré "respire la Foire". Il sait tout d’elle, "les bons et les mauvais moments, les hauts et les bas".

"Notre cabine (une équipe de quelques personnes l’accompagne) est un peu la tour ici. Lorsqu’un objet se perd, par exemple, des gens nous l’apportent et nous lançons une annonce pour que le propriétaire de l’objet recouvre son bien", explique-t-il.

Par un soir de la 21e FIDAK en 2012, "vers 21 heures", un nourrisson abandonné, "un bébé de deux semaines" lui avait été apporté, se rappelle-t-il.

"J’étais dans tous mes états. Je me suis demandé + comment une maman peut abandonner un bébé de cet âge ?+. Cette année-là, j’ai tellement été marqué que je m’en souviens régulièrement", raconte-t-il.

Il baisse la tête, le temps de retenir ses larmes, et poursuit : "Le bébé pleurait, c’était un garçon. Je suis allé chercher des biberons et tout le matériel qui va avec pour qu’il se calme. Je l’ai gardé chez moi pendant deux jours avec l’aide de la Gendarmerie".

"La maman du bébé avait demandé à une vendeuse de cacahuètes de lui tenir son bébé pour qu’elle aille rapidement acheter des tickets d’entrée à la Foire et s’était enfuie. Au bout de trois jours, on a pu la retrouver grâce aux caméras de surveillance", renseigne-t-il.

Ses larmes, il ne parviendra pas à les retenir au matin du 13 décembre dernier, juste après l’incendie du pavillon vert qui concentrait "80% des marchandises" selon le CICES.

"Quand on a ouvert la porte (du pavillon vert) et que j’ai vu ce qui s’était produit : j’ai craqué, je ne pouvais plus retenir mes larmes. J’ai brûlé en moi avec l’incendie du pavillon vert", raconte-t-il en écrasant une larme.

"Le pavillon vert était beau, avec les pays, avec les nations. C’était incroyable ce moment, j’ai vraiment craqué à fond. Mes collègues ont essayé de me consoler, mais ça fait mal".

"Aujourd’hui, poursuit Moussa Touré, je pense aux exposants étrangers, d’autres sont découragés, la Foire c’est aussi leur vie, je connais personnellement des exposants qui y viennent depuis 20 ans et qui ont perdu leurs affaires : C’est choquant !".

Cela étant, il "préfère aussi retenir de bons moments" de son expérience à la Foire internationale de Dakar.

"Jamais une telle participation n’avait été marquée comme celle que le Cameroun a montrée cette année. Ils nous ont même apporté une innovation en organisant un dîner en plein air sur l’esplanade du CICES. Ils ont diversifié leurs produits", relève-t-il.

Selon Moussa Touré, la FIDAK doit permettre aux Africains de "privilégier" les échanges entre eux.

"Il faut que les Africains sachent qu’on ne peut se développer qu’entre nous. Il faut multiplier les échanges entre pays africains, il faut que les africains s’entraident", lance-t-il.

S’il n’est pas à son poste de technicien audiovisuel, c’est que Moussa Touré a rejoint les boulodromes et sa passion, la pétanque, qui l’"accompagne dans (son) boulot".

"Je suis joueur international de pétanque, j’ai participé à six championnats du monde et à sept championnats d’Afrique", précise-t-il, non sans fierté.

Le sociétaire de la boule amicale de Soumbédioune, sur la corniche ouest dakaroise, est notamment revenu des Jeux africains de Brazzaville en septembre dernier, avec deux médailles en or, lui qui se considère comme un "golden boy".
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