Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Attaque de la brigade de gendarmerie de Samine: Deux agents de la radio Kouma-FM et un ASP condamnés
Publié le vendredi 18 decembre 2015  |  Enquête Plus
Prison
© Autre presse
Prison




Le tribunal de Grande Instance de Kolda a condamné, ce mercredi 16 décembre, Khalifa Dramé, chef de programme de la radio communautaire Kouma-FM de Samine, Ibrahima Djité, agent à ladite radio et Ousmane Diallo, ASP à la préfecture de Goudomp, à un mois d’emprisonnement ferme chacun, pour rassemblement illicite. Abdou Diouf, Ansoumana Camara, Bacary Diafouné, Lansana Danfa et Aliou Danfa sont recherchés.



En prison depuis le 23 novembre dernier, Khalifa Dramé, chef de programme de la radio communautaire Kouma-FM de Samine, Ibrahima Djité, agent à ladite radio et Ousmane Diallo, ASP à la préfecture de Goudomp, ne retrouveront les siens que le mercredi prochain. Date à laquelle prendra fin leur peine d’un mois d’emprisonnement ferme. Le verdict a été rendu hier mercredi 16 décembre, par le tribunal de grande Instance de Kolda. Les mis en cause ont été reconnus coupables du délit de rassemblement illicite.

Le 1er novembre dernier, le Kankourang, accompagné d’un groupe de jeunes, a empêché les fidèles chrétiens de Samine de se rendre à la messe. Saisi, le commandant de la brigade de gendarmerie a procédé à l’arrestation de quatre jeunes dont le Kankourang, sur instruction du procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kolda. Ce que Khalifa Dramé, Ibrahima Djité, Ousmane Diallo et leurs acolytes Abdou Diouf, Ansoumana Camara, Bacary Diafouné, Lansana Danfa et Aliou Danfa ne pouvaient tolérer. Ils ont appelé les populations de la commune à se mobiliser contre les éléments de la brigade de gendarmerie et demander la libération sans condition du Kankourang, mais aussi le départ du commandant Léonard Sambou.

Les manifestants reprochaient aux forces de sécurité d’avoir démystifié leur Kankourang qui est une chose sacrée et respectée. C’est ainsi que la brigade a été envahie par une foule. Il s’en est suivi des jets de pierres et des tirs de grenades lacrymogènes. N’eût été l’arrivée de renforts pour les forces de sécurité, le pire allait se produire. L’enquête ouverte avait permis l’arrestation de Khalifa Dramé, Ibrahima Djité et Ousmane Diallo, le 23 novembre dernier.

Les trois accusés ont été tancés devant la barre

Les trois meneurs ont été jugés le mercredi 9 décembre dernier. Devant la barre, ils ont reconnu les faits qui leur sont reprochés, avant d’être sermonnés. « Les actes de vandalisme perpétrés à Samine par ces prévenus sont intolérables », avait martelé le procureur. ‘’En vertu de quoi vous vous êtes mobilisés devant la brigade de gendarmerie pour demander la libération sans condition du Kankourang et le départ du commandant de la Brigade ? En vertu de quoi vous dites que le Kankourang ne doit pas être arrêté par les forces de sécurité, s’il perturbe le lieu de culte ? Vous vous considérés comme des gens qui sont au-dessus de la loi, alors qu’en réalité vous ne l’êtes pas. Un bon responsable, c’est celui qui participe à la consolidation de la paix », avait renchéri le président du tribunal. Les trois prévenus avaient hoché la tête pour dire que le message avait été entendu. Pour se tirer d’affaire, ils avaient regretté leur acte.

Samine, une commune hors-la-loi

Mais il faut souligner que cette attaque du commissariat s’inscrit dans une longue lignée de violation de la loi dans la commune de Samine. Car l’enquête menée a révélé, qu’en 2010, le commandant de la brigade de gendarmerie de ladite contrée, le regretté Abdoulaye Faye, a été passé à tabac à la gare de Samine. Qu’il a dû ramper pour rejoindre son unité. L’affaire n’avait pas connu de suite. En 2011, un infirmier chef de poste de la même localité a été pourchassé par la population. Dans la même année, le proviseur du lycée de Samine a vu son domicile incendié et saccagé, les bagages volés. Tandis que les auteurs sont presque restés impunis. En 2013, Khalifa Dramé a lancé un communiqué sur la radio communautaire « Kouma-FM », invitant tout le Balantacounda à bloquer toutes les routes qui mènent en Guinée Bissau. En 2014, toujours Dramé, par le même canal, a invité toute la jeunesse, en tant que président, à aller nombreux barrer le pont de Samine pour obstruer le passage. Le dernier a failli créer des incidents entre les chrétiens et les musulmans.

Fort ce constat, les populations de Samine, par le biais de Khalifa Dramé, Ibrahima Djité, Ousmane Diallo et Abdou Karim Dicko, (1er adjoint au maire de Samine), qui ont comparu à la barre, ont été rappelées à l’ordre par le procureur et les juges. « Vous avez intérêt à changer de comportements. Car, vous n’avez pas le droit d’imposer votre culture mandingue aux autres ethnies et de perturber les autres religions et les institutions. Il faut respecter les institutions et les autres ethnies. L’islam est une religion de paix. Et le Kankourang n’a pas le droit de violenter les gens », ont souligné les juges.

«Nul n’a le droit de se faire justice et toute personne qui s’aventurera à troubler l’ordre public sera sanctionné sévèrement », a martelé le procureur Yoro Moussa Diallo qui a conclu : « Désormais, la justice a un œil sur la commune de Samine ». Pour Khalifa Dramé, Ibrahima Djité et Ousmane Diallo, cette « condamnation d’un mois de prison ferme est une peine d’avertissement ».
Commentaires