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Engagement - Vote du Code de la presse : Le Cored dénonce le dilatoire des députés
Publié le lundi 14 decembre 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le Cored a fait le bilan de la couverture des locales et de la situation de la presse
Des membres du directoire du CORED animaient une conférence de presse, pour "recadrer les journalistes", en rapport avec la volonté de cette instance d`inscrire ses actions dans "le sens d`une presse libre et responsable". Le CORED avait décidé d`une relance de ses en mars dernier, à l`issue d`une assemblée générale.




Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a déploré hier le manque de volonté des autorités pour voter le Code de la presse, bloqué à l’Assemblée nationale à cause de l’article portant sur la dépénalisation des délits de presse. Selon les membres de cet organe, ce n’est pas une raison pour ne pas voter ce texte qui contient d’autres articles qui permettront de mettre de l’ordre dans ce secteur.

Le Code de la presse est toujours rangé dans les tiroirs des députés. Cela relève d’un manque de volonté des autorités, avancent les membres du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) lors de leur conférence de presse d’hier. Selon les membres de cet organe d’autorégulation, «les députés aussi bien de l’ancien pouvoir que ceux de l’actuel régime font une fuite en avant, refusant de voter le texte, car pour eux, il n’est pas question de dépénaliser les délits de presse». Argumentant sa conviction selon laquelle il y a «une mauvaise volonté politique», Mamadou Thior, un des membres du bureau du Cored, estime que les députés, qui sont là depuis 3 ans, ont eu suffisamment de temps pour étudier le texte. De même, il soutient que «le président de la République a beaucoup d’amis journalistes qui ne veulent pas du bien à la presse. Le milieu de la presse assaini ne les arrangent pas». «Ils se complaisent dans la situation actuelle. Pendant ce temps, il y a des millions de Sénégalais à qui nous portons du tort», a-t-il dénoncé.
Le Cored déplore ainsi le fait que «la plupart des députés n’aient pas pris la peine de lire le code qui comporte 285 articles». Pour ses membres, c’est même étonnant que «les députés d’alors et d’aujourd’hui qui s’arcboutent sur la dépénalisation n’aient pas amendé le texte comme ils le font chaque fois que l’occasion se présente». «Comme aucune loi ne régit le secteur, qu’on ne soit pas étonné d’assister à tout ce laisser-aller. Tout est dans ce texte pour mettre de l’ordre dans la presse», a-t-on fait savoir dans un document distribué à la presse.

«Aucune virgule ne sera changée»
Parlant de la décision du gouvernement de retirer le texte de l’Assemblée nationale pour le retravailler, le président du Cored soutient que l’organe qu’il dirige n’entend pas changer une virgule au nouveau Code de la presse. Selon Bacary Domingo Mané, cela fait partie des prérogatives des députés de voter des lois. Selon lui, il faut qu’ils prennent leurs responsabilités pour faire des amendements. Et le journaliste de s’interroger : «Pourquoi veulent-ils que nous prenions le texte et extirper cet article qui concerne la dépénalisation ?» Pour M. Mané, il faut mesurer la nécessité de voter ce code et ne pas se focaliser sur la dépénalisation. «Le code pour nous est bon, le blocage c’est au niveau des députés. Ils connaissent la procédure pour voter une loi, ils n’ont qu’à le faire. Ce n’est pas le rôle des journalistes d’enlever la partie qui concerne la dépénalisation. Ils cherchent à nous mettre en mal avec la population», a-t-il fustigé. Insistant sur le manque de volonté des autorités sur cette question, le Cored souligne que «ce sont ces mêmes autorités qui accordent des interviews ou se font inviter à des émissions animées par ces soi-disant journalistes, et qui sont parfois à tu et à toi avec les mêmes tenants du pouvoir. Et ce sont les mêmes autorités qui se plaignent des dérives constatées dans la presse». Pour lui, «il faut savoir ce que l’on veut». Dans la même veine, les camarades de Bacary Domingo Mané rappellent que «l’année dernière, en présidant la cérémonie d’installation des membres du Tribunal des pairs, le chef de l’Etat avait dit que désormais il va s’adresser à cette instance s’il a maille à partir avec la presse». Ils soutiennent toutefois que la force et l’efficacité du Cored dépendent du vote de ce texte qui lui donne «toutes prérogatives en termes de sanctions positives et négatives».

Traitement de l’information concernant les sujets sensibles : «Faire attention aux mots utilisés et aux images à diffuser»

Parlant des questions d’actualité avec le traitement des sujets comme le terrorisme et la profanation des tombes dans les médias, les membres du Cored ont appelé leurs confrères «à faire très attention aux mots que nous utilisons dans la presse écrite et parlée». «Sur le terrorisme, la sécurité nationale est en jeu ; donc 13 millions de Sénégalais à protéger face à un ennemi invisible. La presse doit-elle tout mettre sur la place publique même si nos gouvernants sont maladroits parfois dans leur déclaration ?», s’est-on interrogé. S’agissant de la profanation des tombes, le Cored rappelle que «tout n’est pas bon à montrer comme nous l’avons vu dans des supports médiatiques». «L’in­formation sensationnelle très prisée par une certaine presse nuit à la bonne réputation de la profession. Nous en appelons aux patrons de presse à accompagner le Cored dans ce noble combat à assainir les rédactions, quitte à se débarrasser de celles et ceux qui n’y ont pas leur place, abonnés qu’ils sont aux dérives de toutes sortes», a-t-on déploré.
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