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Prévision du taux de croissance pour 2015 : Amadou Ba dépasse ses rêves de 2016
Publié le lundi 14 decembre 2015  |  Le Quotidien
Amadou
© Autre presse par DR
Amadou Bâ, ministre de l`économie et des finances




Cette année 2015 sera à marquer d’une pierre blanche. En a croire le ministre de l’Economie, des finances et du plan, le Sénégal compte dépasser un taux de croissance de 6% dès cette année 2015. Conséquence directe de cette performance économique, les 7% de croissance prévus en 2018 seront atteints en 2017.

Le Sénégal serait en train de franchir un pas important sur sa route vers l’émergence. Projeté à 5,4%, le taux de croissance du pays sera de 6% dès cette année. Le ministre de l’économie et des finances a profité hier de son passage devant les députés, au dernier jour du marathon budgétaire, pour donner l’information. «Le Sénégal avait projeté un taux de croissance de 5,4% en 2015 contre 1,7% en 2011. J’ai le plaisir d’annoncer que la croissance dépassera cette année 6%. Cette performance n’a pas été réalisée depuis une dizaine d’année», a indiqué Amadou Ba aux députés qui, conformément aux habitudes prises pour cette présente session budgétaire, ont adopté sans débat, aussi bien le budget du ministère de l’Eco­nomie, des finances et du plan que la loi de finance 2016 et le Programme triennal d’investissement prioritaire 2016- 2018 (Ptip).
Selon Amadou Ba, cette performance de l’économie sénégalaise, n’est pas seulement le résultat de la bonne pluviométrie enregistrée cette année, mais aussi celui des choix de politique économique du Président Macky Sall. «Le secteur agricole va être un secteur porteur mais, ce n’est pas la pluviométrie qui explique cette forte croissance. Le gouvernement avait mis une stratégie sur les semences et l’irrigation, pour qu’en l’absence de pluies, nous puissions atteindre ce taux de 5,4%. La pluie a aidé mais la politique mise en œuvre par le gouvernement a permis de dépasser les 6%» a-t-il indiqué. Con­séquence directe de cette performance, les prévisions de croissance que le Sénégal s’est fixées dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse) seront atteintes avant la date initiale de 2018. «Le budget de 2016 qui vient d’être adopté et qui est projeté sur une croissance de 6%, nous met dans l’obligation de revoir à la hausse les prévisions. Les engagements du gouvernement au groupe consultatif étaient d’atteindre un taux de croissance de 7% à l’horizon 2018. Nous atteindrons 6% en 2015 et 7% à l’horizon 2017, soit un an avant terme» se félicite Amadou Ba.

7% de croissance en 2017
Outre ce taux de croissance, le Sénégal affiche également un niveau de déficit budgétaire satisfaisant. «Le déficit budgétaire est financé par l’endettement. Il était de 6,7% en 2011 et sera de 4,2% en 2016. Cela veut dire que le Sénégal s’endette mieux et moins. C’est pour cela que depuis hier, le Sénégal a été considéré par le Fmi comme le premier pays d’Afrique dont les plafonds d’endettement ont été relevés», souligne le ministre. La bonne santé financière du Sénégal est aussi perceptible dans sa souveraineté budgétaire. En effet, selon le ministre de l’Eco­nomie et des finances, sur les 1 048 milliards qui vont être affectés aux investissements, 58% proviendront de ressources internes. Les ressources budgétaires mobilisées vont permettre de financer la réalisation de quelques 719 projets inscrits dans le Bci et qui sont répertoriés dans un document qui va être présenté au Premier ministre dans les prochains jours. Dans le détail, Amadou Ba indique que 327 km de routes seront réalisés, dont 25 km d’autoroute et 2 ponts, 3 050 km de pistes rurales construites ou réhabilitées, 358 ouvrages hydrauliques dont 188 forages, 5 500 équipements de production et de transformation et 400 villages électrifiés. «Je parle de ces chiffres devant la représentation nationale, et c’est dire l’engagement du gouvernement de mettre en œuvre la totalité de ces projets durant l’année 2016» a affirmé le ministre.

Macky mobilise en 3 ans plus que Wade en 10
Il faut dire que le Programme triennal d’investissement (Ptip) 2015-2018 dont le Budget consolidé d’investissement (Bci) constitue la première année, «est complètement aligné sur le Pse mais aussi sur les Objectifs de développement durable (Odd)» souligne le ministre. Le Ptip s’élève ainsi à 3 866,073 milliards dont les 97% sont alloués au Plan d’action prioritaire (Pap) du Plan Sénégal émergent (Pse). Sur cette enveloppe constituée à 56,4% de ressources internes, les financements déjà acquis s’élèvent à 3 341,681 milliards de francs soit 86,4% tandis que 524,392 mil­liards, soit 13,6% sont en négociation très avancées avec les partenaires.
Pour le ministre des finances, la performance est grande, puisque de 2012 à aujourd’hui, la communauté internationale a mis à la disposition du Sénégal, 3 855 milliards soit une moyenne de 1 000 milliards par an. De 2000 à l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir, cette même communauté internationale avait mis à la disposition du Sénégal 3 799 milliards. «En termes clairs, le Président est arrivé à mobiliser en 3 ans plus que ce qui a été fait en 11 ans», se glorifie Amadou Ba qui grand seigneur, concède tout de même que «les anciens ministres des finances n’ont pas démérité».

Pression fiscale : Pas d’augmentation des impôts, selon Amadou Ba

«L’Etat va s’orienter de plus en plus vers les dépenses productives». Cette annonce du ministre de l’Economie, des finances et du plan se concrétise dans la loi de finance initiale de l’année 2016. Adoptée hier sans débat par l’Assemblée nationale, la Lfi est le miroir des ambitions du gouvernement, a souligné Amadou Ba. En termes d’orientation, le ministre a annoncé la couleur en indiquant que «la politique fiscale de l’Etat va être maintenue». Amadou Ba promet que l’Etat va s’évertuer à ne pas augmenter d’impôts pour 2016. «On mettra l’accent sur la mobilisation des ressources et la modernisation des administrations fiscales et douanières. La politique fiscale sera aussi de taxer les revenus provenant du capital et de soulager les ménages, afin de rendre les produits accessibles. En 2016, l’inflation ne dépassera pas 3%, elle sera même autour de 2%» a-t-il dit.
Critiqué par la Banque mondiale sur l’importance prises par les dépenses communes dans le budget, le Sénégal a vite fait de rectifier puisque dans cette loi de finances 2016, les dépenses communes connaissent une baisse significative. Elles passent de 298 milliards 494 millions 070 milles 116 francs Cfa en 2015 à 264 milliards 538 millions 761 milles 360 francs Cfa, soit une baisse de 11,38%. Ces dépenses communes administrées par le ministre de l’Economie et des finances se sont vu délestées de plusieurs postes, mais également des transferts opérés vers les ministères sectoriels. Il en est ainsi des subventions de 4,8 milliards destinés à Dakar dem dikk et au Petit train bleu (Ptb), qui sont transférées au ministère des infrastructures et des transports terrestres. Celles de La Poste, pour 1,3 milliards de francs, le Soleil pour 850 millions, les passeports numérisés pour 4,5 milliards et les 3 milliards destinés à la Cosama qui exploite la ligne maritime Dakar-Ziguinchor, ont pris le même chemin, vers leurs ministres de tutelle.
Pour l’année qui s’annonce, le Sénégal voit son budget dépasser le seuil historique des 3 000 milliards avec 3 022,39 milliards de francs Cfa contre 2 869,032 milliards en 2015 soit une hausse de 153,358 milliards en valeur absolue et 5,35% en valeur relative. Les dépenses d’investissement sont arrêtées à la somme de 1 045 milliards de francs Cfa dont 611 milliards en ressources internes et 434 milliards en ressources externes. La dette publique s’établissant à 595,64 milliards.
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