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Profanation de tombes à Pikine: Que faisait Saër Gningue dans le cimetière à 5h du matin ?
Publié le samedi 12 decembre 2015  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
2 tombes de saints profanées au cimetière de Soumbédioune




Saër Gningue, le fossoyeur des cimetières de Pikine et principal suspect dans l’affaire des tombes exhumées continue de faire des va-et-vient entre la cave du tribunal et le commissariat central de Dakar. Car hier, il a fait l’objet d’un second retour de parquet en attendant que son dossier soit confié à un juge d’instruction. Saër a été trahi par ses déclarations qui laissent croire qu’il n’est pas un étranger à cette affaire.



Le fossoyeur des cimetières de Pikine n’est pas sorti de l’auberge et ses déclarations faites à l’enquête l’enfoncent davantage. Saër Gningue a fait hier l’objet d’un second retour de parquet, est poursuivi pour violation ou profanation de tombeaux ou sépultures et pratiques de sorcellerie. En effet, selon des sources, le mis en cause a ordonné l’enterrement des corps de M. Ndiaye (né en 1922) et M. Ndiaye (âgé tout juste de quelques mois), le 3 décembre dernier, sans permis d’inhumation et au-delà de 18h, alors qu’il ne faisait qu’assurer l’intérim. Le conservateur en chef des dits cimetières était absent.

Interrogé sur cet état de fait, Gningue a reconnu les faits et souligné que la famille de la victime la plus âgée a déposé le document requis, le lendemain de l’enterrement, le vendredi 4 courant. ‘’J’ai accepté que les corps soient enterrés sans permis d’inhumation, car je ne maîtrise rien dans toute cette affaire’’, s’est-il défendu. Concernant le nouveau-né, il a ajouté avoir été informé, ce jour-là, par une tierce personne venue prier, qu’un individu tenait dans ses bras un bébé à l’entrée du cimetière. ‘’A part cela, je ne connais rien d’autre et je ne détiens aucune information sur cette personne qui portait ce bébé’’, a-t-il confié aux hommes du Commissaire Adramé Sarr. Plus grave, il a reconnu aussi avoir ‘’refermé les deux tombeaux alors que les corps n’y étaient plus’’. Avant de laisser tomber : ‘’Je n’en sais rien d’autre.’’

Devant ces propos ambigus, les policiers ont décidé de ne pas le lâcher. Aussi, a-t-il été convié à la reconstitution des faits, en début de semaine. Accompagné des éléments du commissariat de Pikine, il n’a eu aucun mal à retrouver les deux tombeaux qu’il avait lui-même refermés, tout en soutenant les avoir trouvés ouverts. Pressé de questions, il a fait cet aveu : ‘’Je reconnais être venu la nuit du 3 au 4 décembre, vers les coups de 5h du matin dans les cimetières’’. Par contre, il n’a pas voulu préciser le mobile de son déplacement. N’empêche que cette révélation est corroborée par des éléments de l’enquête qui montrent que les portes du cimetière étaient ouvertes, le matin du vendredi 4 décembre, alors que les clefs des lieux avaient été confiées à un riverain. Toutefois, le fossoyeur a été incapable de fournir la moindre information sur l’emplacement des corps sans vie découvertes hors de leurs sépultures.

Dans le cadre de cette enquête, plusieurs personnes ont été entendues. Il s’agit notamment des membres de la famille des victimes et de l’autre fossoyeur A. Niass. Selon toujours nos interlocuteurs, les premiers éléments montrent que Saër Gning n’est pas étranger à cette affaire d’exhumation. Qu’il protège des personnes qui sont impliquées dans cette affaire de profanation de tombes. Dans la mesure où il a réussi à effacer toutes les traces des exhumations, après la première découverte macabre. Et qu’il est incapable de fournir la moindre explication possible sur son comportement.

De ce fait, le dossier risque d’atterrir sur la table d’un juge d’instruction, selon des sources judiciaires.
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