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Gestion des infrastructures routières : Le fonsis prend le péage
Publié le vendredi 11 decembre 2015  |  Le Quotidien
L`autoroute
© Autre presse par DR
L`autoroute a péage Dakar - Diamniadio




Le Fonds souverain dirigé par Amadou Hott est depuis longtemps à la recherche de moyens innovants lui permettant de mobiliser des fonds structurants pour financer ses activités. Une idée a été de se faire confier la gestion des infrastructures routières commerciales. Ageroute, qui s’y était opposé, n’a rien pu faire face à la volonté de Macky Sall, qui a fait pencher la balance.

Le communiqué du Conseil des ministres d’hier nous apprend que le chef de l’Etat Macky Sall et son gouvernement, ont fini par donner raison au Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), dans le bras de fer qui l’opposait à Ageroute. Dans le langage sibyllin des communiqués gouvernementaux, on nous apprend que parlant de la «gestion du portefeuille de l’Etat et du renforcement du rôle de levier du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fon­sis) dans le financement de l’économie et la restructuration des entreprises en difficulté, le président de la République invite le Premier ministre à veiller à la rationalisation et à la redynamisation de la gestion du portefeuille de l’Etat». Il est précisé dans un paragraphe plus bas que, dans ce cadre, «le chef de l’Etat indique au gouvernement la nécessité d’assurer, par des mécanismes appropriés, la rentabilisation durable des importants investissements de l’Etat dans les infrastructures à but commercial, notamment, l’autoroute Ila Touba, l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), l’autoroute Aibd-Somone-Mbour, les infrastructures publiques réalisées dans les pôles urbains».
Le Quotidien avait annoncé dans son édition n°3779 du mardi 8 septembre 2015, que l’Etat avait préparé depuis le 15 décembre 2014, un décret n°2014-1607, «portant transfert d’actifs de l’Etat au profit du Fonsis». Ce décret donnait des droits d’exploitation des infrastructures comme les autoroutes à péage Aibd-Thiès-Touba, Mbour-Fatick-Kaolack, en y ajoutant l’exploitation des chemins de fer Sendou-Falémé, un projet mort-né de Mittal Arcelor, ainsi que Dakar-Aibd, qui est en gestation.
Mieux, indiquait Le Quotidien, «la décision présidentielle donne également au Fonsis, la prérogative de valoriser les surfaces foncières attenantes sur une bande de 150 mètres de part et d’autre de l’emprise».
Face à ce qui ressemblait fort à un hold-up en plein jour, Ageroute avait pondu un mémorandum, également exploité dans le même numéro du journal Le Quotidien. Dans son document, l’agence avait souligné que l’Etat ne pouvait transférer au Fonsis, qui est une personne morale de droit privé, non concessionnaire de la gestion du domaine public, la gestion du domaine public autoroutier. Et les juristes de l’Agence ont même précisé : «Un décret procédant à un tel transfert serait entaché d’illégalité.»
Il faut pourtant croire que les réserves des juristes d’Ageroute n’ont pas freiné le Président Macky Sall dans sa volonté de chercher des sources de financement alternatives au Fonsis, afin de lui permettre de boucler ou d’approcher les 500 milliards de Cfa qui devraient constituer la base de son financement. Et pour montrer sa détermination à continuer à foncer dans la voie qu’il s’est choisie, Macky Sall, informe le communiqué, «demande au Premier ministre de préparer dans les meilleurs délais, la tenue d’une réunion présidentielle sur la gestion du portefeuille de l’Etat et la stratégie de l’Etat actionnaire». Il faudrait sans doute attendre les jours à venir, pour savoir à qui le Président Sall et son gouvernement ont l’intention de céder l’exploitation de ces ouvrages. Et surtout, plus important, comment ils ont fait pour surmonter les réserves d’Ageroute.
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