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Soutien des députés dans le combat contre les élèves-maîtres: Le bouclier parlementaire de Serigne Mbaye Thiam
Publié le mardi 8 decembre 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`éducation nationale donne les résultats du Concours général
Dakar, le 09 Juillet 2015 - Le ministre de l`éducation Nationale, Serigne Mbaye Thiam a, au cours d`une conférence de presse, donné les résultas du Concours général 2015. Cette édition est marquée par les bons résultats de l`école des jeunes filles Mariama Bâ.




Dans son combat contre les 690 élèves-maîtres, le ministre de l’Éducation nationale sait désormais qu’il peut compter sur les députés. Déjà 70 parlementaires ont signé la demande de résolution de soutien à Serigne Mbaye Thiam et la liste est loin d’être close.



Le ministre de l’Éducation nationale était avant-hier à l’Assemblée nationale pour le vote du budget de son département. Le dossier des élèves-maîtres a occupé une position centrale dans les débats. Il s’agit des 690 individus dont la formation a été interrompue par le ministre qui les accuse d’avoir fraudé au concours de recrutement. Sur ce sujet, les parlementaires ont décidé de constituer un bouclier autour de Serigne Mbaye Thiam pour mener le combat avec lui. Déjà, dans le rapport issu des travaux de commission, il est ressorti que les députés ‘’ont encouragé le ministre dans la traque des fraudeurs et ont exhorté le gouvernement à être ferme à l’égard des élèves-maîtres exclus des centres de formation pédagogique et de ne jamais envisager leur réintégration ni dans la formation ni dans la fonction enseignante’’.

Lors de la plénière, comme s’ils s’étaient passé le mot, une bonne partie des parlementaires sont revenus sur cette question pour apporter un soutien indéfectible au patron de l’Éducation. Et c’est effectivement le cas, puisque Moustapha Diakhaté affirme que 70 députés ont déjà signé la demande de résolution de soutien pour la lutte contre la fraude. Il ajoute même que la liste n’est pas close puisque d’autres ont exprimé leur volonté d’y apposer leur signature. ‘’On n’acceptera pas que la fraude tue l’école publique. On va plutôt tuer la fraude’’, promet-il. Son collègue Ibrahima Sané renchérit : ‘’Après le Président et le Premier ministre, vous êtes le garant de la qualité des ressources humaines. Voilà des gens qui ont fraudé, et au lieu de raser les murs, ils se permettent d’ester en justice pour des questions de procédure.’’

Ragaillardi par tant de soutien, le ministre a exprimé toute sa détermination. Il a retracé les péripéties de la fraude en brandissant des documents à chaque étape. Serigne Mbaye Thiam a sorti une copie en guise d’exemple. Il explique que le candidat a eu une note de 6 dans une matière. Cette même note est reconduite dans son relevé personnel. Dans le relevé général, il se retrouve avec le 6 et la note 1 obtenue dans une autre matière. Mais curieusement, à la saisie dans l’ordinateur, les deux notes deviennent respectivement 12 et 13,25 et le candidat est admis.

En plus, d’après lui, l’inspecteur interne du ministère et l’informaticien ont tous avoué leur forfait. Or, insiste-t-il, à la différence d’un examen où il faut avoir la moyenne pour passer, le concours lui a un nombre de places limité. Le sort des candidats est donc lié. Ce qui veut dire que toute personne déclarée admise à la suite d’une fraude a nécessairement pris, de manière indue, la place du vrai méritant.

Cependant, au-delà, des appuis et des convictions, il y a un problème qui se pose : la position à adopter face à la décision de la Cour suprême. Sans être formel dans ses propos, le ministre a indiqué la suite qui sera donnée à cette affaire. Serigne Mbaye Thiam avoue que le gouvernement est dans un dilemme sur cette question. ‘’On a deux éthiques : l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction.’’ L’éthique de responsabilité est composée de deux éléments : la responsabilité d’un républicain qui doit respecter la décision de justice et la responsabilité de l’autorité à préserver le système éducatif et l’intérêt général.

Pas prêt à se conformer à la décision de la Cour

A ce niveau, le Socialiste invoque Abraham Lincoln à qui on avait demandé si dans telle décision, il avait respecté la constitution américaine. A la suite de cet ancien président des USA, il se pose la question suivante : ‘’Est-il possible de perdre la nation en préservant la constitution ?’’ Reprenant toujours cette Figure du pays de l’oncle Sam, il fait remarquer qu’il arrive qu’on ampute une partie du corps pour sauver la vie, mais qu’on n’a jamais élimé une vie pour sauver un membre. ‘’Des mesures à la limite de la constitutionalité pourraient devenir licites, en devenant indispensables à la préservation de la constitution par la préservation de la nation’’, disait Lincoln.

Serigne Mbaye Thiam lui déclare : ‘’On arrive à une situation où on se dit : est-ce que des mesures ne peuvent pas être indispensables pour préserver la qualité, l’intégrité du concours pour préserver la qualité du système’’ ? Si on reprend ces propos dans un langage moins imagé, cela veut dire tout simplement que le ministre ne compte pas se conformer à la décision de la Cour suprême. Ceci, dit-il, pour l’intérêt du système éducatif et de la nation sénégalaise.

65 milliards pour en finir avec les abris provisoires

A l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall en 2012, la somme nécessaire pour résorber les abris provisoires était évaluée à 73 milliards. Après des efforts consentis entre 2012 et 2015, les abris provisoires sont passés de 18% à 11% de l’infrastructure existante. Le gouvernement a aujourd’hui besoin de 65 milliards pour que toutes les salles de classe soient en dur. Les ministres de l’Éducation nationale et du Budget ont donné la nouvelle samedi à l’Assemblée nationale. Birima Mangara a fait savoir que ce rythme est intenable pour le gouvernement. Une autre solution est donc à l’étude. Si l’on en croit le ministre Serigne Mbaye Thiam, des partenaires privés ont proposé à l’État de payer la construction pour ensuite avoir un contrat de location-vente avec l’autorité. Ce que les décideurs sont en train d’étudier.
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