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«La loi n’est pas assez repressive»
Publié le samedi 28 novembre 2015  |  Sud Quotidien
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© Autre presse par DR
Photo de Mme Ndiaye, Fanta Guèye




Le 25 novembre est dédié à l’élimination des violences faites aux femmes, des violences dont le nombre se multiplie d’années en années dans notre pays. Qu’est-ce qui explique cette multiplication des cas ? Est-ce parce que les responsables restent impunis ou que l’application des lois n’est pas effective ? Elément d’éclairage avec Mme Ndiaye, Fanta Guèye, la présidente de l’Association des femmes juristes du Sénégal (Ajs), interrogé toujours par Sud Fm Sen Radio

«C’est vrai, je n’irais pas jusqu’à dire que nos lois ne sont pas assez répressives. Je crois que si, elles répriment assez. Peut-être que je dirais, pour certaines formes de violences, la loi n’est pas appliquée dans toute sa rigueur parce qu’il arrive qu’on voit, si je donne en exemple un cas de viol sur mineur, ce qu’on rencontre très souvent ici au Sénégal, les textes sont clairs, c'est-à-dire c’est 10 ans fermes. Et, souvent, on se retrouve dans des cas de viol où de viol est constaté et qu’on se retrouve avec moins de 10 ans, ça pose problème. On peut dire que la loi n’est pas appliquée dans toute sa rigueur. Elle n’est pas assez répressive. Certaines personnes réclament des peines de mort pour le viol, d’autres disent castration. Mais nous nous sommes des défenseurs des droits humains, nous ne pouvons pas faire réclamer ce genre de sanction. En tout cas, en ce qui nous concerne, nous pensons que la loi est, pour certaines formes de violence, assez répressive, mais il faut qu’elle soit appliquée dans toute sa rigueur. L’autre cause c’est qu’il y a d’autres formes de violence qui ne sont pas dénoncées et quand la violence n’est pas dénoncée, l’auteur ne peut pas être puni.
LES FORMES DE VIOLENCE NON PAS DENONCEES


C’est les violences conjugales que subissent les femmes au sein des ménages. Et, ces violences ne viennent pas souvent uniquement des maris, souvent au sein des ménages, la femme subit des violences qui viennent de la belle famille, soit d’autres personnes qui sont au sein du ménage et soit du mari. Et, ces genres de violences sont rarement dénoncés au Sénégal et pour ça les auteurs restent impunis. De ce fait, ces violences là demeurent et même souvent on constate une recrudescence de ces genres de violences.
LES VIOLENCES LIEES A LA PAUVRETE


C’est l’une des causes, ce n’est pas l’unique cause ou la cause principale parce que je viens tout de suite de vous parler des violences conjugales. Vous croyez que la femme qui est indépendante financièrement, économiquement autonome, peut continuer à subir les violences. La plupart des femmes qui subissent les violences au sein des ménages, c’est parce qu’elles sont complètement démunies, elles se disent: «je suis obligée de continuer à subir les violences parce que je ne peux pas me prendre en charge financièrement. Si je quitte ce ménage, je ne sais pas quoi faire, je ne peux pas prendre en charge mes enfants». C’est là, une cause économique, une cause due à la pauvreté. L’autre, quand on les viole, souvent ça se commet au sein d’une famille où la promiscuité est telle que, c’est vrai, on peut dire il peut y avoir viol. Qu’est ce qui fait la promiscuité ? Les gens sont tellement démunis qu’ils ne peuvent pas peut-être se trouver un logement décent, donc ils sont obligés, à 10, à 15, de vivre dans une maison à 2 chambres et en tout cas souvent même à une chambre. Et là, on constate des cas de viol très fréquemment.
INTERVENTION DE L’AJS

Dans tous les cas de figure, l’Ajs intervient parce que nous, ce que nous disons c’est qu’il y a deux choses: il ya la femme qui subit des violences, il faut essayer de l’assister, de l’encourager à dénoncer ces violences. Quand elle se décide à dénoncer, il faut l’assister juridiquement, judiciairement, médicalement, socialement, psychologiquement. C’est ce que l’Ajs, à travers les boutiques de droit, fait. La femme qui vient, elle est sûr d’être prise en charge, on lui fait des requêtes, des plaintes si elle en a besoin judiciairement, c'est-à-dire, on prend en charge souvent tous les frais de justice qui sont liés à sa plainte, sa procédure. Et, là, elle est sûr que cela va aboutir parce qu’elle est assistée judiciairement. Médicalement, vous savez, pour toute forme de violence, le premier cas, il faut avoir un certificat médical qui constate qu’il y a violence et de la gravité de la violence. Et là, nous assistons les femmes qui viennent en les mettant en rapport avec des structures sanitaires avec lesquels nous sommes en relation pour qu’elles puissent avoir des certificats médicaux. Psychologiquement, nous sommes avec des cabinets de psychologues avec qui nous travaillons et nous essayons d’assister ces femmes là psychologiquement. L’autre volet, sur ce que nous faisons par rapport aux violences, c’est la sensibilisation. Et, ça, je dis, il faut l’accentuer. On s’est dit, il nous faut être beaucoup plus proche des populations. Nous faisons des causeries dans les quartiers en ciblant, dans ces causeries, les leaders communautaires, les chefs de quartier car, c’est les chefs de quartier, les délégués de quartier, les Badiénou Gokh et autres qui sont en permanence en relation directe avec les populations. Cette cible-là nous aide quand-même à mieux sensibiliser les populations par rapport aux violences. Il y a aussi la formation de juristes qui servent de relais dans les régions les plus éloignées, qui servent de relais auprès des communautés pour nous permettre d’accentuer la sensibilisation, donc voilà ce que nous faisons».
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