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Non-respect des engagements pour la politique agricole: Les bailleurs égratignent la CEDEAO
Publié le jeudi 19 novembre 2015  |  Enquête Plus
Conférence
© Primature par A. SECK
Conférence internationale sur l’agriculture en Afrique de l’Ouest
Dakar, le 17 Novembre 2015 - La cérémonie d’ouverture de la conférence internationale sur l’agriculture en Afrique de l’Ouest a été présidée par le chef du gouvernement du Sénégal. La manifestation se tient à Dakar du 17 au 19 novembre 2015.




Après 10 ans de mise en œuvre, le moment est arrivé de faire le bilan de la politique agricole dans l’espace CEDEAO. La conférence internationale portant sur le sujet, qui s’est ouverte hier à Dakar, a servi d’occasion à l’institution sous-régionale pour saluer les avancées. Quant aux bailleurs, ils en ont profité pour dire leurs quatre vérités aux dirigeants des Etats.



La conférence internationale sur l’agriculture en Afrique de l’ouest se tient à Dakar du 17 au 19 novembre. Cette rencontre qui coïncide avec les 10 ans du programme est une occasion pour faire le bilan de la décennie tout en dressant le bilan et dégager des perspectives pour 2025. Les participants pourront donc débattre sur la nécessité d’ajuster la politique régionale, ses modalités et programmes opérationnels en valorisant les acquis tant sur le plan des orientations générales, du contenu et des priorités que de la gouvernance.

En termes de réalisations, Dr Marc Atouga chargé de l’agriculture à la CEDEAO se félicite du fait que sur les 15 pays, les 9 ont dépassé les 10% du budget alloué à l’agriculture. Il les encourage à rester sur cette voie et à faire mieux, car les nations avancées, dit-il, ont bâti leur développement sur cette activité. Durant cette période, ajoute-t-il, la sous-région a connu des croissances entre 4 et 7%, une bonne partie réalisée grâce à ce secteur. Ce qui ne veut pas dire que la satisfaction est totale. Au contraire, M. Atouga demande aux pays d’engager une véritable offensive pour la production du riz qui grève considérablement le budget des ménages.

L’appréciation des bailleurs est par contre moins positive. Le moins qu’on puisse dire est que les partenaires techniques et financiers (PTF) ne sont pas du tout satisfaits. La directrice de l’agence de la coopération espagnole Begonia Rubio Saiz a été jusqu’ici la coordonnatrice du groupe des PTF. Elle doit passer le témoin aux États-Unis à l’issue de cette rencontre. Mais avant de partir, elle a tenu à partager son ‘’regard critique’’. ‘’D’abord force est de constater que le financement de la politique agricole régionale reste encore très dépendante de l’aide extérieure. Les partenaires ont un rôle à jouer en apportant un complément des efforts faits par les Etats membres et par la région. Ils ne devraient en aucun cas les remplacer’’, prévient-il.

Avant de se faire plus précise dans sa critique : ‘’L’engagement de la CEDEAO à financer le plan quinquennal à hauteur de 150 millions de dollars a été pris en 2009. À la date d’aujourd’hui, cet engagement n’est pas tenu, bien que ces dernières années coïncident avec la période de plus grande croissance économique jamais observée par la région.’’ Les PTF demandent ainsi aux décideurs de la partie ouest du continent noir de revoir leurs priorités en faveur de l’agriculture. Par exemple, Mme Saiz ne nie pas aux dirigeants la nécessité de faire face à des situations de crise politique et de menaces sécuritaires. ‘’En revanche, objecte-t-elle, cela ne devrait pas se faire au détriment des politiques cruciales pour les populations les plus vulnérables, comme la politique agricole régionale’’.

Arrêter l’émigration par l’agriculture

Sur le plan institutionnel, le dispositif n’est que partiellement mis en place, puisque l’institution chargée de la coordination des interventions et des programmes techniques vient juste de débuter ses activités. D’autres instances importantes ne sont pas encore constituées. Le fonds régional pour l’agriculture et l’alimentation n’est pas établi, alors qu’il a été créé en 2011. Et enfin, l’espagnole déplore le fait que le mécanisme de suivi-évaluation ne soit pas pleinement fonctionnel. Au vu de tous ces manquements, elle rappelle aux gouvernants que le programme agriculture de la CEDEAO est une politique certes, mais aussi un processus. Or, en latin, le mot processus signifie avancer. Autrement dit, les décideurs doivent éviter de se contenter des résultats actuels, et essayer plutôt de progresser, compte tenu surtout de l’ampleur des défis.

Cependant, malgré les réserves de bailleurs, le premier ministre sénégalais reste convaincu que les nombreuses conférences sur le sujet à travers l’Afrique témoignent de l’intérêt des Etats pour l’agriculture. Mahammad Boun Abdallah Dionne s’en félicite et invite les Africains à faire plus. Ce qui serait une source de sécurité et de stabilité, particulièrement pour les jeunes confrontés au chômage. ‘’L’agriculture doit pouvoir arrêter le drame humain de l’émigration clandestine. Elle ne doit plus être considérée comme une activité de survie ou par défaut, mais un secteur dans lequel on peut gagner de l’argent’’. Mais pour cela, prévient-il, il faut des infrastructures de base telles que l’eau, l’électricité, les pistes rurales….


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