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Sécurisation des personnes et des biens: Deux avions de chasse et des patrouilles pour l’armée sénégalaise
Publié le jeudi 12 novembre 2015  |  Sud Quotidien




Les moyens matériels de l’Armée sénégalaise vont être renforcés. Tout au moins, c’est ce qu’a annoncé l’ancien Chef d’Etat-major général des Armées, le général Lamine Cissé. Hier, mardi 10 novembre, au deuxième jour du Forum sur la paix et la sécurité de Dakar, il a pris part à un panel portant sur la Gouvernance sécuritaire en Afrique de l’ouest, les «Défis à relever pour promouvoir la sécurité et la bonne gouvernance en Afrique».

Le président de la République a une forte volonté de renforcer les moyens matériels de l’Armée. L’annonce est de l’ancien Chef d’Etat-major général des Armées (Cemga) sénégalaises, le général Lamine Cissé. «Dès que le président MackySall est venu, il a montré un programme d’équipement de l’Armée sénégalaise». Ainsi, dit-il, «l’Armée a reçu des patrouilleurs et d’autres vont venir. Il a commandé des avions de chasse. Ils sont en cours». Le renforcement des moyens de l’Armée sénégalaise n’est pas une course aux armements mais plutôt «une réforme du secteur de la sécurité».

Après cette nouvelle dotation, le général Lamine Cissé trouve nécessaire le renforcement du système de renseignement. «Les critères, les besoins actuels sont axés sur l’enseignement stratégique. On a crée un Centre de hautes études de défense et de sécurité. Il y a des écoles de guerre. Et tout ça, c’est pour que les ressources humaines marchent bien avec le matériel et la technologie». Le renforcement des moyens matériels de l’Armée doit être approuvé par les Forces de défense. «Normalement, on ne doit plus se plaindre. Je ne suis plus dans l’Armée, mais je ne pense pas que les militaires actuels se plaignent de la volonté du chef de l’Etat et de la volonté du pouvoir politique de vraiment mettre l’Armée à un niveau», juge-t-il.

FONCTIONNEMENT DE L’ARMEE : Le général Cissé plaide pour des réformes

De l’avis du général Lamine Cissé des réformes doivent être faites dans le fonctionnement de l’Armée afin qu’elle puisse tendre vers le niveau des grandes Armées internationales. L’ancien chef d’Etat-major général des Armées fait allusion au vote de budget, les visites de la Commission de défense dans les casernes mais aussi il souhaite plus de transparence dans les marchés.

Lors du panel sur les «Défis à relever pour promouvoir la sécurité et la bonne gouvernance en Afrique», le général Lamine Cissé a aussi jugé nécessaire la réforme de l’Armée pour un meilleur fonctionnement. «On parle toujours de secret-défense quand il s’agit de l’Armée. Par exemple, quand vous avez une Armée de 10.000 hommes, vous achetez 2500 tenus militaires et 1500 chaussures, il y a un secret. Vous achetez de l’armement sophistiqué, parfois lors de la passation du marché au niveau du ministère des Finances, on vous donne l’autorisation de ne pas passer ça. C’est tout à fait normal, ce n’est pas un marché qu’on doit passer dans la rue, mais dès fois on exagère», soutient-il.

Les réformes dans l’Armée doivent être faites aussi dans le passage du Chef d’Etat-major des Armées à l’Assemblée nationale. «Certains pensent que le contrôle démocratique de l’Assemblée nationale sur les armées n’est pas efficace. Dans d’autres pays européens, américains, on voit le Chef d’Etat-major des Armées qui vient à l’Assemblée nationale, on lui pose des questions spécifiques et techniques et il répond. Mais ici, cela ne se fait pas ainsi. Le Chef d’Etat-major prépare le budget, mais ne va pas à l’Assemblée nationale. S’il va à l’Assemblée nationale, il est derrière le ministre, mais il ne parle pas», dit-t-il.

Le général Lamine Cissé plaide aussi pour une visite beaucoup plus fréquente de la Commission de défense de l’Assemblée nationale dans les casernes. «Il y a autre chose aussi, les visites de la Commission de défense de l’Assemblée nationale. Il faut multiplier les visites dans les casernes pour qu’on se rende compte comment les gens y vivent».

COOPERATION FRANCE SENEGAL : Les relations au beau fixe

La coopération entre la France et le Sénégal est au beau fixe. L’avis est du ministre français de la Défense, Yves Jean le Drian. Présent à Dakar pour le Forum sur la paix et la sécurité, il a rencontré la presse hier, mardi 10 novembre.
Excellentes sont les relations entre le Sénégal et la France. Selon le ministre français de la Défense, Yves Jean le Drian, tous les signaux sont au vert. «Les relations entre la France et le Sénégal sont excellentes dans tous les domaines, singulièrement dans la sécurité et la défense», a-t-il dit. Par ailleurs, le ministre français a aussi salué l’implication de l’Armée sénégalaise dans la lutte contre la violence dans le monde. «J’observe avec beaucoup d’intérêt le fait que les Forces armées sénégalaises s’engagent dans les opérations de maintien de la paix à des niveaux les plus élevés au monde. Elles considèrent que ça fait parti de leurs missions et aussi du rôle que le Sénégal peut jouer dans le monde».

UNE FORCE MULTINATIONALE CONTRE BOKO HARAM
Les discussions au forum de Dakar ont abouti à la mise en place d’une Force multinationale mixte pour combattre BokoHaram, soutient Yves Jean le Drian. «Un important travail contre BokoHaram est en cours par la mise en place d’une Force multinationale mixte. On l’évoquait au premier forum de Dakar, maintenant elle est entrain d’être mise en œuvre. La force existe, son état major est basé à Ndjamena. Les éléments de cette force sont mobilisables. Les Africains eux-mêmes vont mener le combat nécessaire contre BokoHaram. Cependant, il faut le soutien des pays en renseignements et en logistique», a-t-il affirmé. Une coopération dans la sécurité maritime est aussi entreprise informe le ministre français. Une rencontre de concertation sera aussi organisée au Togo, le 19 novembre prochain, pour discuter de la question.

INTERVENTION FRANÇAISE EN LIBYE
L’intervention française en Libye ne justifie pas la prolifération des bandes armées dans ce pays. Selon le ministre français de la Défense, l’implication de la France était opportune. «Il fallait intervenir en Libye pour éviter les massacres surtout en Benghazi, à partir du moment où la Libye n’a pas été stabilisé et à partir du moment où les grandes tribus se sont affrontées.» Cependant, reconnait-t-il, «il n’y a pas eu le service post attaque nécessaire pour assurer la stabilité dans ce pays. Ce n’est pas notre manière d’agir ni au Mali ni en Centrafrique où dans les deux il y’a eu intervention, engagement du processus démocratique et politique et présence des Nations Unies et formation d’une armée nouvelle».

Pour un retour de la stabilité politique en Libye Jean Yves le Drian trouve nécessaire la mise en place d’un processus politique qui permet de retrouver un gouvernement d’union nationale. «Ce processus a été engagé et va se poursuivre. La France souhaite que tous les acteurs, qu’ils soient de l’intérieur ou qu’ils aient la possibilité d’agir de l’extérieur, poussent à l’aboutissement d’une solution politique», a-t-il-dit.

Revenant sur le forum sur la paix et la sécurité, le ministre français a salué le rôle que la rencontre joue sur l’identification de solutions aux crises qui sévissent en Afrique. La rencontre de Dakar a aussi servi de cadre pour définir un appui sécuritaire différent de la présence militaire en terre africaine, a dit Yves le Drian. Face à la presse, le ministre français de la Défense s’est dit aussi préoccupé par la crise burundaise. Evoquant également l’attaque française contre les positions du l’Etat Islamique (Daesh), Yves Jean le Drian d’affirmer qu’elles sont une volonté de son pays de combattre ses ennemis.

EXPLOITATION MINIERE ET PETROLIERE : L’implication de tous les acteurs, gage de réussite
Pour éviter le terrorisme et relever tous les défis sécuritaires relatifs à l’exploitation minière, toutes les parties prenantes doivent être impliquées dans la mise en œuvre des projets. L’avis est des panelistes sur les «Réponses africaines, nouvelles stratégies pour faire face aux défis sécuritaires en Afrique».

Très souvent, l’exploitation minière découle sur la violence en Afrique. Pour mettre un terme à ce problème, le chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri), Benjamin Augé trouve nécessaire l’implication de tous les acteurs. La population locale, les compagnies d’exploitation et les Etats doivent jouer pleinement leurs rôles. Mieux, pense-t-il, les populations doivent comprendre les enjeux et les profits qu’ils peuvent tirer d’un projet minier.
Une implication des parties prenantes est primordiale pour la réussite d’un projet, a ajouté le Président directeur général de Vicat, Guy Sidos, qui trouve qu’un manque d’attention nourri par un des acteurs peut déboucher sur la violence.
Par ailleurs, évoquant les causes de la violence pour l’exploitation de pétrole, Benjamin Augé a déploré aussi les longues traversées des conduites de pétrole. Souvent elles font l’objet de convoitises qui aboutissent à un malentendu entre le pays exploitants et les zones traversées. Selon Benjamin Augé, le terrorisme n’est pas simplement lié au pétrole et une bonne implication des acteurs peut prévenir le danger.

MAMADOU MANSOUR SECK, ANCIEN CEMGA DU SENEGAL SUR LES ARRESTATIONS D’IMAMS : «Il faut voir s’ils sont seuls ou dans un réseau»

De l’avis de l’ancien Chef d’Etat-major général des armées (Cemga) du Sénégal, le général Mamadou Mansour Seck, dans la lutte contre l’apologie du terrorisme, il ne faut pas simplement s’arrêter à l’arrestation d’imams. Il est nécessaire, à son avis, de voir si ces derniers ne sont pas dans des réseaux.

«Dans un pays comme le Sénégal avec 95% de musulmans, il est facile de trouver des gens qui, quand vous dites Allah, vous avez mis le turban, vous écoutent. Ces temps-ci, il y a des imams qui ont été arrêtés, il faut analyser sans passion ni affolement ni précipitation, analyser quels sont les discours qu’ils font. Voir aussi s’ils sont seuls ou dans un réseau». C’est l’ancien Chef d’Etat-major général des armées (Cemga) Sénégalaises, le général Mamadou Mansour Seck, qui réagit ainsi par rapport à l’arrestation d’imams dans notre pays pour apologie du terrorisme.

Mieux, abondant dans le même sens que le président de la République, il soutient: «nous connaissons suffisamment trop notre religion pour accepter une autre manière de faire la religion. Il est important que les érudits en parlent dans les métiers pour bien informer les gens. C’est extrêmement important». La formation est très importante car, trouve l’ancien Cemga, «là où recrutent les terroristes, il y a beaucoup de jeunes qui sont dans le chômage. Et ils n’ont pas toujours un discours rassurant. Quand on leur dit: «non seulement on peut vous payer mais que si mourrez vous allez directement au paradis», il y a des gens qui y croient».

EVITER L’ATTRIBUTION DE LA NATIONALITE SENEGALAISE
Le mode de délivrance de la nationalité sénégalaise doit être revu. Car, trouve Mamadou Mansour Seck, «il faut faire une enquête au niveau des états civils pour que le Sénégalais en soit un. Avec tout ce qui se passe dans nos frontières poreuses, c’est important de faire un contrôle rigoureux». Par ailleurs, pour parer à la menace terroriste l’ancien chef militaire a plaidé pour une armée forte. «La dissuasion est aussi de montrer ses muscles pour ne pas les utiliser. Lorsqu’ils savent qu’un pays est suffisamment organisé et a une armée fonctionnelle et des hommes dévoués, ils n’auront pas à l’attaquer. La sentinelle ne doit pas dormir. Elle ne doit même pas bailler», dit-il.
Mamadou Mansour Seck est convaincu qu’à un stade d’invasion des terroristes, seule la guerre permet de s’en sortir. «La violence, c’est quand on a plus de choix et que la violence commence, on peut utiliser les armes. C’est une arme qui peut jouer contre une arme et rien d’autre, pas les discours». Cependant l’ancien Chef d’Etat-major des Armées ajoute, par ailleurs, que l’implication de la population peut être déterminante dans la lutte contre les bandes armées. «La souveraineté et la sécurité d’un pays, ce n’est pas simplement l’affaire des hommes armés. Tout le monde doit y participer. Lorsqu’un citoyen voit une anomalie, il doit la rapporter aux autorités compétentes», soutient-il.
Dans la guerre contre les mouvements terroristes, les moyens de financements doivent être recherchés par les autorités qui doivent accorder une importance particulière à la circulation des devises.

ADAPTATION DU MAINTIEN DE LA PAIX AUX CRISES, FORCE REGIONALE CONTRE LE TERRORISME, PROMOTION ETATS DE DROIT, IMMIGRATION…: Les recommandations du Forum sur la paix et la sécurité de Dakar
Au terme des deux jours d’activités du Forum international sur la paix et la sécurité de Dakar, les panélistes ont jugé nécessaire le renforcement de l’Etat de droit en Afrique, la mise sur pied d’une force régional pour combattre le terrorisme et la promotion de l’Etats de droit pour les mouvements de protestations. L’immigration massive des jeunes doit être combattue. Il importe ainsi, selon le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui a présidé la cérémonie de clôture de la rencontre, de renforcer la lutte contre le terrorisme et la pauvreté. Pour les participants, l’endoctrinement des jeunes doit être évité. Aussi ont-ils à promouvoir la coopération dans le renseignement. Selon le Premier ministre, il est nécessaire aussi de continuer la réflexion sur le partenariat pour adapter le maintien de paix aux crises.
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