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Procès Habré: Clément Abaifouta revient sur les conditions de détention à la DDS
Publié le mardi 10 novembre 2015  |  Agence de Presse Sénégalaise
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Le président de l’Association des victimes du régime d’Hissein Habré, Clément Abaifouta, dit le ’’fossoyeur’’, a évoqué lundi devant les devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE) les difficiles conditions de détention à la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) sous le règne de l’ex-chef d’Etat tchadien (1982-1989).

M. Abaifouta qui a reconnu ’’ne plus se souvenir de certaines choses’’, a dit tout de même ’’avoir subi un traitement particulier’’, à la DDS, la police politique d’Habré. ’’Les exécutions sommaires, la torture et les humiliations étaient le lot quotidien à la DDS’’ a-t-il affirmé.

Dans sa déposition, le témoin rappelle être témoin de plusieurs ’’crimes sexuels’’ commis sur des femmes à la DDS.

Parlant toujours des terribles conditions d’incarcération, Clément Abaifouta a confié que souvent les prisonniers ont cohabité avec les morts.

’’Les morts n’étaient pas systématiquement retirés des cellules. Parfois pour se faire de la place, nous les déplacions. Ils nous arrivaient même de coucher nos têtes sur eux’’, s’est-il souvenu.

A en croire toujours le témoin surnommé le ’’fossoyeur’’ pour avoir enterré plusieurs prisonniers, la toilette était rare pour les détenus.

’’Nous ne nous lavions pas. Nous nous mouillions juste corps avec la rosée. Parfois, si nous avions des démangeaisons, nous nous frottions contre le mur’’, a –t-il témoigné.

Poursuivant sa déposition toujours, le président de l’Association des victimes du régime d’ Hussein Habré a noté que les prisonniers étaient mal habillés.

’’Nous guettions les tenues des morts pour les porter. Mais ces habits ne parvenaient même pas à cacher nos parties intimes’’, rappelle t-il.

Il a déclaré que l’infirmerie de la prison ne disposait pas de médicaments, malgré le fait que les malades se comptaient par dizaine par jour.

Clément Abaifouta a été arrêté comme prison politique cherchant à ’’déstabiliser’’ le régime d’Habré, alors qu’il venait d’avoir son baccalauréat.

Des accusations qu’il a niées, à la barre, indiquant que son seul souci à l’époque était d’aller apprendre la sociologie en Allemagne de l’Est avec sa bourse.

Il a passé prés de 4 ans en prison entre 1985 et 1989. Il a également séjourné à la DDS, puis à la prison dite ‘’les locaux’’ où il a tour à tour été chef de cellule, cuisinier et ’’fossoyeur’’.

Les avocats d’Habré continuent de boycotter les audiences des CAE, depuis le début du procès alléguant qu’elles sont illégales.

Quant aux avocats commis d’office par les CAE, ils ont tenté de remettre en cause les allégations du témoin.

Hissein Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Il est poursuivi pour crimes de guerres, actes de torture et crimes contre l’humanité.

Il est jugé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), une juridiction spéciale créée au Sénégal par l’Union africaine (UA).
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