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Entretien avec ... El Hadji Diouf, ancien footballeur international : «Mon nouveau rôle d’ambassadeur itinérant du président de la République»
Publié le mardi 10 novembre 2015  |  Le Quotidien
El
© Autre presse
El Hadj Diouf




Dans ce deuxième et dernier jet, l’international sénégalais, El Hadji Diouf, explique son nouveau rôle d’ambassadeur itinérant du président de la République, Macky Sall. Dans la même foulée, l’ancien capitaine des Lions parle de son avenir et lance un appel à ses ex-coéquipiers pour que la Génération 2002 continue à se retrouver afin de ne pas être oubliée.

Les Lions jouent contre le Madagascar la semaine prochaine en éliminatoires du Mondial 2018. Un adversaire supposé faible. Selon-vous, quel doit être l’état d’esprit des joueurs dans ce genre de match ?
Je crois que l’équipe doit refléter le caractère de son entraîneur. Aliou Cissé a un certain caractère, ça tout le monde le sait. Je l’ai côtoyé des années durant. Autant sur le terrain qu’en dehors, c’est quelqu’un de rigoureux qui tient à ses valeurs. C’est pour cela d’ailleurs qu’on lui a donné l’équipe. Il est discipliné et sait ce qu’il veut. L’équipe nationale doit être à son image. Avec Giresse (Alain), l’équipe était à son image. C’était une équipe faible, fade sans aucune saveur. Après, il y a toujours des joueurs qui doivent sortir la tête de l’eau et porter l’équipe. Aujourd’hui, il y a des jeunes, comme Sadio Mané qui reste le plus talentueux de l’équipe. Ce qui ne veut pas dire qu’il est le meilleur. Il doit prendre ses responsabilités. Je le lui ai personnellement dit. C’est ce que tout le monde attend de lui. L’équipe doit avoir du caractère et ne pas encaisser beaucoup de buts. Maintenant, devant un adversaire comme le Madagascar, il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures : on est plus fort qu’eux, on doit les battre en aller comme au retour. Pas besoin de tactique à ce niveau. Il faut simplement montrer sur le terrain du caractère tout en respectant l’adversaire. Si on n’est pas capable de battre le Madagascar, cela veut dire qu’on ne mérite pas d’aller à la Coupe du monde.

Parlons des Sénégalais évoluant en Angleterre, un championnat où vous avez laissé votre empreinte. Comment appréciez-vous leur performance ?
Je me réjouis de voir tous mes petits frères s’imposer dans le championnat anglais. Quand je vois Diafra Sakho, Kouyaté, Pape Ndiaye Souaré ou encore Sadio Mané… c’est grandiose ! Dès leur deuxième année de pouvoir comprendre et s’adapter au football anglais, c’est vraiment extraordinaire ce qu’ils sont en train de faire. Maintenant, comme j’ai l’habitude de le dire, les Sénégalais attendent beaucoup d’eux. Quand j’étais à leur place, je me disais toujours que je ne devais pas décevoir les Sénégalais. Ça a toujours été ma force. S’ils ont cet état d’esprit, ils pourront aller loin. Maintenant, il ne suffit pas d’être bon en club, il faut aussi l’être en Equipe nationale. Quand on arrête le football demain, on rêve de devenir une icône pour son pays. J’ai voulu être une icône dans mon pays.

Leur donnez-vous ce genre de conseils ?
Bien sûr ! C’est le conseil que je leur ai toujours donné. Aujourd’hui, Zidane est un «Roi» en France. Pourquoi ne pas prendre exemple sur des gens comme lui, sur Didier Drogba, Samuel Eto’o. Je pense pourvoir également être un exemple pour eux pour ce que j’ai fait pour mon pays. Le plus dur, c’est après le football. Et c’est maintenant qu’il faut le construire. On peut devenir un businessman et être reçu par les autorités, les ministres, le président de la République. Tout le monde aura envie de te voir. On n’aura pas besoin de trop de choses pour avoir un rendez-vous. Voilà autant de choses dont on pourra profiter après la carrière. C’est la reconnaissance de longues années de services rendus à son pays.

Parlons justement de l’après-football, comment se présente la suite de votre carrière ?
Pour l’instant, je suis en Malaisie. Je travaille avec le Crown Prince, Tunku Ismail Sultan Ibrahim. Je dois bientôt retourner le voir parce que je suis l’un de ses conseillers spéciaux. Dans la même foulée, je fais pas mal de business au Sénégal.

Quel genre de business ?
Vous n’êtes pas sans savoir que je suis ambassadeur itinérant de son Excellence le Président Macky Sall. Donc, j’amène des investisseurs. Je peux parler au nom du Sénégal. Vous comprendrez qu’il y a des choses que je ne peux pas dire dans les journaux. Mais je vous informe qu’il y a des Singapouriens qui veulent aider le Sénégal dans beaucoup de domaines. J’ai rencontré pas mal de personnes ici au Sénégal. Les choses avancent bien. Et je crois que le jour où on va signer des accords, ce sera une bonne chose pour le Sénégal. Ne vous inquiétez pas, vous serez les premiers informés.

Votre nouveau rôle d’ambassadeur itinérant du président de la République, il doit être comment concrètement ?
J’en profite d’abord pour remercier le Président Macky Sall de m’avoir nommé ambassadeur itinérant et conseiller sportif. Cela veut dire qu’on doit continuer à travailler pour notre pays, autrement et mieux encore. Aujour­d’hui, que ce soit moi ou encore des gens comme Fadiga (Kalilou), on doit amener des investisseurs pour aider le Sénégal. J’habite à Singapour, je peux être un bon relais dans le domaine de l’Energie, l’Agriculture avec le programme d’autosuffisance en riz en 2017, prôné par le Président Macky Sall. On parle de Plan Sénégal Emergent (Pse), le grand modèle de ce programme doit être l’Asie. Je peux organiser pas mal de choses là-bas pour le président de la République, le gouvernement pour faire avancer les choses.

A vous entendre parler, c’est comme si vous aviez mis fin à votre carrière de footballeur ?
Pour l’instant, je n’ai pas encore mis un terme à ma carrière. C’est juste que je suis en vacances, en ce moment au Sénégal. Je n’ai pas encore pris la décision d’arrêter. On verra…

Avez-vous toujours cette envie de continuer ?
J’ai toujours cette envie qui est de prendre du plaisir à taper dans un ballon. A chaque fois, durant les vacances, je n’hésite pas de le faire. Avec des amis, on organise souvent des matchs. On prend beaucoup de plaisir. Mais comme je le dis souvent, je n’ai plus rien à prouver dans le football. Le plus important, c’est de pouvoir aider mes jeunes frères.

Que devient la Génération 2002 qui a écrit l’une des plus belles pages du football sénégalais ?
Je dis souvent que la Génération 2002 doit être un mythe. Partout où je vais dans le monde, les gens sont contents de me voir. On doit avoir un musée, une fondation.... Ce n’est parce que quasiment tous ont arrêté que la Génération doit être oubliée. En France, la Génération 98 existe toujours. Elle a fait pas mal de choses. Je lance un appel à tous, ceux qui sont en Europe et dont on parle moins, de revenir. Ils ont beaucoup donné à ce pays. Qu’ils reviennent aider au développement du pays. Il y a énormément de choses à faire dans ce pays. Et cela, dans tous les domaines. Avec la Génération 2002, on peut organiser plein de choses, ne serait-ce pour les familles de ceux-là qui ont disparu. Je veux parler de Bruno Metsu, Jules François Bocandé, Mansour Wade, Demba Sall Niang… Je veux dire à la Génération 2002 que ce pays est le nôtre et que la jeunesse a encore besoin de nous.
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