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Enfants atteints du Vih/Sida : 80% n’ont pas accès au traitement
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  Le Quotidien
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture de la 6e édition du SISDAK
Dakar, le 26 Juin 2014- Le 6ème Salon internationale de la santé et du matériel médical de Dakar (SISDAK) qui s`est ouvert jeudi sur le thème: ``La santé, facteur d`émergence économique et sociale`` se poursuit jusqu’à dimanche. Photo: Pr Awa Marie Coll Seck, ministre de la santé et de l`action sociale




La prise en charge des enfants atteints du Vih est un sérieux problème en Afrique de l’Ouest et du Centre : 80% n’ont pas accès aux traitements.

La prise en charge des enfants atteints du Vih est un problème crucial en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon les statistiques, un enfant pour trois adultes a accès aux traitements du Vih. Soit une moyenne de 80% d’enfants qui ont besoin d‘être couverts par ces traitements alors que 60% d’adultes ont accès à ces traitements. Le réseau Eva se propose d’inverser la tendance en conviant des pédiatres, médecins généralistes, sages-femmes, psychologues et assistantes sociales venus d’Europe et d’Afrique à une rencontre à Saly. Selon les organisateurs, l’objectif étant de leur fournir des compétences pour qu’ils soient dans des situations de fournir des soins de qualité aux enfants dans leurs sites respectifs. Dr Cheikh Tidiane Tall, Sg du réseau Eva, explique : «Des stratégies sont en train d’être mises en place pour juguler ce gap. Nous avons fait une enquête pour savoir pourquoi il y a ce déséquilibre entre adultes et enfants et nous avons vu que les hommes ont tendance à laisser les problèmes des enfants entre les mains des pédiatres qui sont les médecins des enfants et nous n’avons pas suffisamment de pédiatres pour prendre en charge tous les enfants à Vih. Et il y a beaucoup de pédiatres qui ne sont pas impliqués dans la prise en charge du Vih, mais dans d’autres pathologies de l’enfant.»
Aujourd’hui, la réussite de ce pari repose sur la formation des professionnels de la santé qui peuvent prendre en charge les enfants vivant avec le Vih. «On essaye de former d’autres professionnels de la santé, pas seulement les pédiatres en leur donnant les compétences et les capacités nécessaires pour qu’ils puissent assurer les soins et les traitements aux enfants. Cela va augmenter le pourcentage d’enfants couverts», expli­que Dr Tall. Pr Marianne Sylla, pédiatre malienne, et présidente du réseau Eva, considère que l’Afrique de l’Ouest et du Centre n’est pas en avance dans cette lutte contre le Vih. «Jusqu’à présent, nous avons des difficultés pour diagnostiquer les enfants, et les mômes infectés n’ont pas toujours accès aux traitements. Si c’est les adultes, c’est les Arv. Pour les enfants, c’est souvent des comprimés et des sirops pour le même dosage, mais dans nos pays nous n’en avons pas. On est obligé de casser des Arv pour les donner aux enfants. Dans la plupart des pays, les Arv sont gratuits pour les enfants, mais même si le médicament est gratuit et que les enfants ne sont pas mis sous traitement, cela ne sert pas à grand-chose», déplore Pr Sylla.
Par ailleurs, Dr Dolphus, médecin à l’hôpital de Paris, pense que même des progrès ont été réalisés. Elle révèle qu’on est passé de 600 mille nouvelles infections dans le monde à 230 mille grâce à la prévention de la transmission mère/enfant. Cette éclaircie ne cache pas son inquiétude. «La statistique la plus préoccupante ? C’est que c’est dans le groupe des jeunes âgés de 10 à 19 ans que les décès liés au Sida continuent d’augmenter d’année en année. Et c’est la seule tranche d’âges qui, au lieu d’avoir une diminution comme on le constate dans d’autres tranches d’âges, voit le nombre croître ; d’où le travail pour faire baisser ces chiffres», suggère Dr Dolphus.
Face à cette situation, le réseau a promis d’organiser dans les semaines à venir une grande consultation régionale sur la prise en charge du Vih. Et le thème portera sur «Com­ment faire en sorte que les enfants puissent atteindre au moins le seuil des adultes». Le réseau Eva est une organisation qui regroupe des équipes pédiatriques francophones ve­nant de 12 pays francophones.
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